*J'avais passé quelques temps en compagnie de Scum, mais décidément, les égouts n'étaient pas mon fort. Pas rasé, pas lavé... les habits puant la mort, je pouvait pas me présenter comme ça à l'institut, ce petit coin de paradis... mais avais-je seulement envie de m'y présenter... Qu'on me traite encore de monstre...

Allant au bain public, j'utilisais un coupon distribué aux SDF afin de bénéficier des service de l'endroit. Il y avait même de quoi laver les vêtements. Enfin, je retrouverai mon odorat.

Me mettant nu, une bande de jeune se moqua de moi... ben oui désolé, je suis encore jeune et... pas forcément gâté par la nature! Je suis tout maigre et chétif, mes muscle sont fins...

Allant sous l'eau chaude, je me rendai vite compte que c'était une mauvaise idée, alors je pris ma douche froide. La morsure du froid me revigora. Me lavant comme je pouvais, je pris 3 douches, profitant du temps qui me restait , le temps que le sèche-linge finisse son travail. Une fois fini, j'allais me sécher les cheveux, et me préparai à y aller tout de même... au pire... je pourrai toujours partir si cela ne me plaisait pas...

(ellipse)

"Je sonne... je sonne pas... je sonne... je sonne pas..."


*Oui, je me trouvais devant L'institut et oui je m'amusais à torturer une pauvre fleur sans défense, mais j'avais vraiment si peur que finalement je m'adossai au mur, appuyant par malchance sur la sonnette.*

- mince!

*pris de panique, je voulus fuir, mais ne trouvai rien de mieux que de me cacher... qui plus est très mal, derrière un buisson presque dégarni de feuilles.*

Sa première paye ! Enfin ! William tenait entre ses mains une belle liasse de billets verts, ce genre de choses qu'il avait rarement vu lorsqu'il vivait encore dans la rue et qui était une bénédiction lorsqu'il avait la chance de mettre la main dessus, légalement ou pas. Cette fois, c'était en travaillant qu'il avait obtenu un salaire et donc de l'argent. Emma était peut-être un patron exigeant mais elle payait en temps et en heure du moment que le travail était correctement fait. Elle ne se montrait pas particulièrement généreuse, ne faisant aucun favoritisme et c'était tant mieux ainsi. Will ne voulait bénéficier d'aucun traitement de faveur, désirant gagner l'argent qu'il méritait et pas plus juste parce qu'ils se connaissaient. Il comptait bien travailler de son mieux et faire des efforts afin de mériter un meilleur salaire au fil du temps mais pour le moment, ce qu'il avait lui suffisait.

Mentalement, il fit le compte de ce dont il avait besoin question dépenses. Pas de loyer ni d'impôts à payer... Pas de nourriture à acheter... Cela limitait déjà l'hémorragie monétaire et lui permettait donc de mettre pas mal d'argent de côté. Comme il l'avait demandé à Emma, celle-ci l'avait payé en liquide, en petites coupures. Après tout, il n'avait pas de compte bancaire sur lequel effectuer un virement, en tout cas pas encore. Mais maintenant qu'il avait enfin un travail fixe, il était peut-être temps d'y remédier et de mettre ses quelques économies en sécurité. Pour le moment, ce n'était pas pressé.

Amy et Will ne possédaient pas grand chose et le rouquin estimait qu'ils pouvaient bien se faire plaisir pour une fois. Au diable les économies pour l'instant, il était temps qu'ils s'achètent ce qui leur faisait envie. Des vêtements supplémentaires ne seraient pas de trop pour remplacer les leur, usés et troués, c'était déjà un bon début. Même si Amy ne travaillait pas, Will comptait bien lui laisser l'argent à disposition pour qu'elle puisse s'acheter ce qu'elle voulait. Après tout, il travaillait pour eux deux et pas juste pour lui. Il avait cependant des projets en tête pour lesquels il lui faudrait pas mal d'argent. Cela attendrait le moins prochain... le temps qu'il se décide sur quoi acheter. De toute façon, il avait besoin de certains conseils avant de se lancer pour de bon. Séparant la liasse en deux, il rangea une des moitiés dans le tiroir de la table de nuit, sous un bouquin avant de fourrer l'autre partie dans la poche de son pantalon. Il était temps de faire quelques courses !

Ne voulant pas déranger Erïka qui était avec Bobby pour lui demander de l'emmener en ville maintenant qu'elle savait conduire une moto, Will décida d'utiliser ses pieds, moyen de transport efficace et fiable même si c'était bien plus lent. Il lui fallut une bonne demi heure pour atteindre le centre ville et ses magasins. Pas la peine de errer dans les rues pendant 107 ans, il savait ce qu'il voulait acheter. Avec le temps qui se rafraichissait, Will savait qu'Amy ne tarderait pas à avoir de nouveau mal aux orteils, problème chronique depuis maintenant plusieurs années. C'était aussi sans doute dû à ses bottes, plutôt vieilles et qui ne protégeaient plus grand chose. Le rouquin avait donc décidé de lui en acheter une nouvelle paire afin de réduire grandement le problème. Et puis, cela lui serait plus agréable pour marcher à défaut de guérir son pied. Une visite en plus chez le médecin ne serait sans doute pas du luxe...

Pénétrant dans un magasin spécialisé, Will ne tarda pas à trouver ce qu'il cherchait. C'était les répliques presque exactes de celles qu'Amy possédaient déjà. Il y avait bien quelques légères différences ça et là mais globalement, elles se ressemblaient. Au moins, il était sûr qu'elles lui plairaient question design. Quant au confort, elles avaient le mérite d'être neuves... L'achat effectué, il cala la boite sous son bras et sortit du magasin pour retourner vers l'Institut, pressé d'offrir le présent à sa petite amie. Au fur et à mesure de sa marche, Will en vint rapidement à la conclusion qu'il était vraiment temps qu'il passe un permis quelconque qui lui permettrait de se rendre plus vite en ville. Heureusement qu'il n'était pas pressé...

Enfin devant les grilles de l'Institut Xavier, Will s'avança pour taper le code qui lui permettrait d'entrer sans avoir besoin de sonner. Cependant, il n'eut même pas le temps d'effleurer les boutons du doigt qu'une voix agacée lui parvint aux oreilles.

"Allo ?! Bon sang mais répondez !"

Cette voix il la connaissait bien puisque c'était toujours la même qui s'occupait de répondre. Jean s'égosillait sans raison apparente puisque le rouquin n'avait pas encore eu l'opportunité d'appuyer sur les boutons. Quand bien même, il ne sonnait jamais puisqu'il connaissait le code d'entrée comme chaque résident. Inutile donc de la déranger pour rien. Toutefois, il était étrange de constater qu'elle parlait toute seule. Un petit plaisantin qui avait sonné avant l'arrivée de Will ? Se penchant, ce dernier s'approcha du micro.

"Faut croire qu'le vent aime bien faire des farces. Y a personne à part lui-même pour t'répondre là. P't'être un court circuit ? Quoiqu'il en soit, y a personne là, fausse alerte. Et promis, c'est pas moi, j'viens juste d'arriver !"

Un marmonnement incompréhensible s'échappa du haut parleur puis plus rien. Elle avait raccroché. Sans le savoir, Will avait parlé trop vite, n'ayant pas vu celui qui était maladroitement dissimulé derrière un buisson déjà victime de l'avancée de l'automne. Ce n'est que lorsque ce dernier bougea légèrement que le rouquin le remarqua, tournant la tête vers lui. Surpris de voir quelqu'un là, essayant visiblement de disparaitre sans succès, Will s'approcha, curieux. Il y avait donc bien un petit plaisantin qui s'amusait à rendre Jean folle de rage.

"Salut ! C'est pour un emploi d'jardinier hmm ?" fit-il en souriant d'un air amusé vu comme le jeune homme semblait vouloir fusionner avec le buisson
.

"Ho non... Je vais avoir des ennuis!"

*Je vis quelqu'un s'approcher, un paquet sous le bras. L'air content de lui en tout cas. Il devait lui être arrivé une bonne chose. J'avais fermé les yeux espérant naïvement qu'il ne me voit pas... Puis il s'adressa au parleur qui vociférait depuis 2 minutes maintenant.*

- Faut croire qu'le vent aime bien faire des farces. Y a personne à part lui-même pour t'répondre là. P't'être un court circuit ? Quoiqu'il en soit, y'a personne là, fausse alerte. Et promis, c'est pas moi, j'viens juste d'arriver !

*Le haut parleur raccrocha et je soufflai, rassuré... J'avais vraiment trop peur de rencontrer ces personnes...*

-Salut ! C'est pour un emploi d'jardinier hmm ?

*Je sursautai alors, poussant un petit couinement de surprise, tombant en arrière sur les fesses, avant de cligner des yeux prostré sur moi même. Ces cheveux roux... ce cache-oeil... Un sourire béat vint alors illuminer mon visage. Cela faisait assez longtemps que je n'étais pas venu roder dans le coin, mais le voir, lui, me rassura grandement.*

- Will!

*Je sautai hors du buisson, me plantant devant lui, mon sourire plein de dents, et l'air débilement heureux de le revoir.*

- Comment tu vas depuis le temps! Désolé de pas être venu plus tôt... J'avais peur qu'on me traite à nouveau de monstre... et... enfin... J'avais peur de rencontrer des personnes que je ne connaissais pas...

*mes yeux jaunes, assez semblables à ceux des loups, se baissèrent au sol, sentant des rougeurs au niveau de mes joues... Un timide comme moi, imaginez vous! C'est pas facile d'avouer ce genre de chose a quelqu'un qu'on connait à peine.*

- Eto... Non, je ne cherche pas un emploi... je... ben je viens comme tu me l'avais proposé l'autre fois, mais.. J'ai été pris de court et j'ai paniqué.

*Au sol se trouvaient de pauvres cadavres de fleurs et de feuilles, montrant le temps que j'avais passé a attendre sans réussir à me décider.*

- En tout cas, ça me fait plaisir de te revoir... et en forme en plus.



.

Décidement, Jean allait finir par avoir un infarctus à force de s'énerver pour rien. Vu ce dont elle semblait être capable, il valait pourtant mieux qu'elle conserve son calme. Qui avait eu l'idée stupide de lui confier la responsabilité de ceux qui sonneraient à la grille ? Surtout qu'en l'occurence, personne ne semblait avoir vraiment sonné. Quant à l'hypothèse d'un plaisantin, elle était à proscrire. Le manoir était loin de tout et Will doutait qu'un gamin prenne le temps de faire un si long trajet juste pour s'amuser avec une sonnette. A vrai dire, il se moquait bien des raisons qui avaient fait fonctionner l'interrupteur, il n'avait qu'une idée en tête : rejoindre Amy. Ce n'était pas qu'il tenait à se débarasser de son paquet mais simplement qu'il avait hâte de lui faire plaisir.

Toutefois, le destin en décida autrement, en tout cas pour le moment. Attiré par un léger bruit provenant d'un buisson non loin de lui, Will tourna la tête et repéra alors celui qui essayait vainement de s'y dissimuler. Il y avait donc bien eu quelqu'un ! Plutôt que de l'insulter ou de lui dire de foutre le camp, Will s'intéressa à son identité. Que faisait-il là ? Qui était-il ? Nul doute que c'était lui qui avait sonné à la grille mais pour quelle raison ? S'il s'agissait simplement d'un plaisantin, il ne serait pas là, l'air apeuré, pensant que quelques branches le dissimuleraient convenablement. A moins qu'il ne s'attendait pas à tomber aussi rapidement sur quelqu'un ? Dans le doute, le rouquin préféra jouer la carte de la plaisanterie pour ne pas faire fuir son interlocuteur.

Ce dernier ne s'attendait probablement pas à ce que quelqu'un le voit malgré sa médiocre cachette vu le cri qu'il laissa échapper. Voilà qu'il s'était retrouvé au sol, comme si une force invisible l'avait poussé. C'était sans doute ce que l'on appelait la peur. Mais la peur de quoi ? Will, qui n'avait pas une attitude agressive, s'interrogea sur les raisons de son comportement. Mais la peur qui était incrustée dans les traits du visage du jeune homme laissa bientôt place à un grand sourire et une mine réjouie, ce qui tranchait radicalement. Que s'était-il passé entre temps pour qu'il change du tout au tout ? Il eut rapidement la réponse lorsqu'il entendit son prénom ou plutôt son diminutif tandis que "l'intrus" sortait de son buisson, à présent juste devant lui, l'air ravi sans raison apparente.

Ainsi donc ils se connaissaient ? Et visiblement ils devaient avoir une relation amicale vu la réaction de ce type. Pourtant, Will avait beau chercher dans sa mémoire, il ne se rappelait pas de l'identité de celui qui lui faisait face. Son visage lui était complétement inconnu et sa voix ne lui rappelait rien. Mais qui était-il pour sembler, lui, connaitre le rouquin ?

"Euh... On s'connait ?"

Ca avait été dit à mi-voix, comme s'il se parlait à lui-même, essayant de trouver désespérement de qui il s'agissait sans avoir l'air stupide à ne pas se souvenir d'une information si importante. Pendant ce temps, l'inconnu lui parlait comme s'ils se connaissaient depuis longtemps, pas gêné du tout. Quel changement soudain par rapport à la première impression qu'il avait fait à Will. Le jeune homme apeuré semblait avoir repris du poil de la bête simplement en le voyant. Etrange. En l'écoutant, le borgne haussa un sourcil. Il s'agissait d'un mutant pour qu'on l'ait traité ainsi de monstre. Cependant, il évoquait en même temps l'Institut... Que l'on traite quelqu'un de monstre ici-même était plutôt paradoxal. Mais plus que cette information, ce sont les yeux jaunes du jeune homme qui firent réaliser à Will l'identité de celui qui lui parlait.

"Attend voir... Alex... ? C'est toi ?" demanda t-il, perplexe, pas certain à 100% de ce qu'il avançait

C'était à vrai dire le seul point commun qu'il avait avec l'immense loup garou qu'il avait rencontré, plusieurs semaines auparavant. Tout les opposait. Le jeune homme qui lui faisait face était chétif, scandaleusement chétif. Où était passé le loup imposant, agile et presque agressif par moment ? On aurait dit docteur Jekkyl et mister Hyde... En fait, ce qui étonnait surtout Will était qu'Alex avait la possibilité de reprendre une apparence humaine, contrairement à Scum qui était condamné à vivre sous une apparence monstrueuse. Pourquoi n'était-il pas venu plus tôt sous cette forme plutôt que d'être pris pour un ennemi par les résidents ? Il avait sûrement ses raisons et de toute façon, le rouquin ne comptait pas le juger. C'était ses choix, il n'avait aucun commentaire à faire là dessus.

"Ca alors ! Quel chang'ment ! J't'avais pas r'connu, excuse ! T'as perdu tes poils en ch'min ?" fit-il d'un air amusé mais non moqueur "En tout cas, j'suis content qu'tu t'sois décidé à v'nir finalement ! Puis tu sais, j'lui ai cassé la gueule à l'autre trou du cul qu'a osé te traiter d'monstre. Il a rien à faire ici c'tocard avec un comportement pareil. Plus personne t'traitera d'monstre ici, j'te l'promet !" assura t-il en souriant

Will donna une tape amicale sur l'épaule d'Alex puis lui fit signe de le suivre. Puisqu'il était là, autant lui servir de guide ou au moins de point de repère. Il était la seule personne qu'il connaissait à l'Institut et même si leur rencontre s'était terminée brutalement, ils pouvaient désormais rattraper le temps perdu. Will avait même oublié le fait qu'Alex s'était montré agressif envers lui. Au moins, il ne semblait pas blessé depuis sa fuite de l'autre fois. Le rouquin se pencha et tapota le code qui permit d'ouvrir les grilles. Pénétrant dans le jardin de l'Institut, il attendit qu'Alex fasse de même avant que les grilles ne se referment.

"Moi aussi j'suis content d'te revoir. J'avais eu peur qu'tu sois blessé depuis l'aut' fois. Et j'plaisantais pour l'boulot hein, j'trouvais juste étrange que tu t'planques derrière un buisson. C'est Jean qui t'a fait peur en t'criant dessus, hmm ? J'sais pas si l'professeur Xavier est dispo tout d'suite, on va aller voir ça. Tu veux que j'te fasse visiter avant ? Ca t'donnera une idée de comment on vit ici. D'ailleurs, tu vivais où jusqu'à présent ?"
.

- Attend voir... Alex... ? C'est toi ? Ca alors ! Quel chang'ment ! J't'avais pas r'connu, excuse ! T'as perdu tes poils en ch'min ? En tout cas, j'suis content qu'tu t'sois décidé à v'nir finalement ! Puis tu sais, j'lui ai cassé la gueule à l'autre trou du cul qu'a oser te traiter d'monstre. Il a rien à faire ici c'tocard avec un comportement pareil. Plus personne t'traitera d'monstre ici, j'te l'promet !dit-il, l'air apparemment ravi.

Heureux que l'on me reconnaisse, je l'écoutais s'excuser toujours aussi souriant.

Quand il me tapa sur l'épaule, il put sans doute sentir que j'avais plus de muscle que l'on pouvait penser, mais j'avais bel et bien maigri lors de mon séjour chez les Morlocks, et moi même je le ressentais sur mon physique et ma santé.

S'avançant vers la grille, il tapa un code afin de l'ouvrir. William rentra alors, et je me sentis comme paralysé, de nouveau enchaîné par la peur de l'inconnu. Je restai devant cette grille, presque tétanisé, réfléchissant. J'avais eu un mauvais souvenir de l'autre jour... et je ne serai sans doute pas apte à me sortir d'une telle situation sous nourris comme je l'étais...

- Moi aussi j'suis content d'te revoir. J'avais eu peur qu'tu sois blessé depuis l'aut' fois. Et j'plaisantais pour l'boulot hein, j'trouvais juste étrange que tu t'planques derrière un buisson. C'est Jean qui t'a fait peur en t'criant dessus, hmm ? J'sais pas si l'professeur Xavier est dispo tout d'suite, on va aller voir ça. Tu veux que j'te fasse visiter avant ? Ca t'donnera une idée de comment on vit ici. D'ailleurs, tu vivais où jusqu'à présent ?

Les paroles de l'homme me sortirent de ma réflexion, le regardant d'un air inquiet.

"Bon sang Alex, t'es ridicule! Avance!"

Fermant les yeux, je soufflai un coup et posai un premier pied, suivi du second dans l'enceinte de l'endroit. Peu rassuré, je m'approchai alors vivement de William avant de me remémorer ses mots et de répondre à sa question, détournant le regard... J'avais honte, mais pourtant, il ne le fallait pas, ces gens m'avait aidé, même si c'était la "loi du plus fort".

Je... J'étais dans un refuge, où il y avait d'autres mutants... mais... je préfère pas en parler...

Suivant le pas du jeune homme, je regardais partout, ayant peur que les tourelles reviennes.

Dis... Pourquoi l'autre personne à hurler l'autre jour...dis-je d'une voix triste.
Ces mots, bien qu'habituels, m'avaient vraiment fait mal ce jour là, car je pensais aussi a ce moment que tout le monde me prendrai pour une bête de foire.

Attrapant le bras de Will, je me stoppai.

Non... je... je peux pas... désolé... j'aurais peut être pas du venir finalement...

je me sentais angoissé a l'idée d'être mis dehors... je n'avais pas vu d'autres mutants sous forme animale ici... Peut être les rejetaient-ils.

Ils n'accepteront jamais... il doit y avoir un panneau "interdit au chien", sinon l'autre personne n'aurait pas crié... Si...? Puis je me suis donné en spectacle... on va encore me prendre pour "le gars bizarre"...
.

D'un naturel tactile, Will ne se gênait jamais pour toucher les gens d'une manière amicale même s'il ne les connaissait que peu. Ca avait été le cas pour Alex à qui il avait donné une tape sur l'épaule, façon de lui souhaiter la bienvenue et de le rassurer. Toutefois, il ne contrôlait pas toujours sa force et cette tape aurait pu faire faire un pas de côté au jeune homme. Aurait pu. Car ce ne fut pas vraiment le cas. Aussi étonnant que cela puisse paraitre, il n'avait pas vraiment bougé, comme si, malgré sa faible carrure, il était assez robuste pour y résister. Comme quoi, même si son apparence avait changé, il restait cet immense loup qu'avait rencontré le rouquin quelques semaines plus tôt. Ils avaient sans doute plus de points communs qu'il ne l'aurait cru au premier abord.

Maintenant qu'Alex avait fait le premier pas en se forçant à venir jusqu'à l'Institut, Will comptait bien prendre le relai. Pas besoin de lire dans les pensées pour savoir ce que ressentait le jeune homme. Il avait eu le courage de venir jusque là mais pas celui d'aller plus loin que d'appuyer sur la sonnette. Ce n'était pas vraiment étonnant vu la façon dont s'était terminée sa petite visite de l'autre fois, chassé à coup de tourelles défensives et traité de monstre. Cela ne donnait clairement pas envie de remettre les pieds ici alors qu'il ne s'agissait que d'un malentendu. Pourtant, il était là, à quelques mètres à peine de l'endroit. Il ne lui manquait qu'un peu d'encouragement.

Will composa le code qui permettait d'ouvrir les grilles et s'avança avant de se retourner pour vérifier ce que faisait Alex et l'inviter à le rejoindre. Il était si près du but, ce n'était quand même pas pour repartir ! Cependant Alex, bien qu'il fit un pas en avant, stoppa aussitôt, comme pétrifié. Tout à coup, il s'avança en trotinnant, rejoignant rapidement le rouquin qui l'attendait, comme s'il avait peur que quelque chose ne l'attaque soudainement s'il s'éloignait trop de William. Quoi d'étonnant au final ? Il s'était fait chasser à coups de tourelles mitrailleuses, cela ne laissait guère un bon souvenir des lieux. Mais cette fois, il faisait jour, il était sous forme humaine et aucun abruti ne pointait le bout de son nez pour crier des horreurs. Toutefois, Will comprenait qu'Alex puisse redouter quelque chose.

Tout en marchant, Alex répondit un peu évasivement aux questions du rouquin. Il n'avait pas envie d'en parler, soit, Will ne comptait pas insister ou le forcer à parler. Il s'intéressait simplement à lui, à savoir ce qu'il était devenu entre temps, ce qu'il avait vu ou appris. Mais puisqu'Alex semblait craintif, autant ne pas le brusquer. Le but n'était pas qu'il se sente comme un intrus. Puis, de nouveau, la question des cris de l'autre fois revint sur le tapis malgré les explications déjà données par le borgne. Plus que les tourelles, c'était vraiment ça qui semblait l'avoir blessé. Will allait répondre mais fut stoppé dans son élan lorsque le jeune garçon lui attrapa le bras, le faisant s'arrêter à son tour.

Will s'attendait à n'importe quelle déclaration mais pas à ça. Maintenant qu'il était enfin dans l'enceinte de l'Institut, Alex n'avait qu'une envie : repartir. Il doutait tellement qu'il préférait ne rien tenter et repartir d'où il venait. Un air attristé apparut sur le visage du rouquin qui posa une main sur la sienne pour l'apaiser.

"J'te comprend Alex, mais tu t'trompes. Personne va t'reprocher quoiqu'ce soit. Et plus important encore : t'es PAS un monstre. Personne l'est." affirma t-il d'un air sûr pour qu'Alex ne pense pas qu'il disait les choses à la légère

Alex semblait tellement persuadé d'être un intrus qu'il en oubliait ce qu'il désirait vraiment. A force de se croire indésirable, il rejetait lui-même les choix qui s'offraient à lui. Il avait l'opportunité de rejoindre l'Institut mais ne voyait encore que les mauvais côtés. Il fallait dire que sa première impression du manoir n'avait pas dû être bonne. Et pourtant. Pourtant il était encore là.

"Y a des abrutis partout tu sais, mais faut pas faire d'leur cas une généralité. Il a été puni, il a eu c'qu'il méritait. Toi non. Tu mérites pas d'vivre en reclu alors qu't'es un des notres. Jusque là t'as p't'être été seul ou tu t'es p't'être pas senti à ta place mais l'est temps qu'ça change, tu crois pas ? Tu vas pas fuir toute ta vie non ? Tu vas pas baisser les bras juste parce que des connards disent d'la merde, hmm ? Moi j'te regarde et j'vois pas un monstre. Ni maint'nant ni l'autre fois. Puis tu sais, on a notre lot d'mutants poilus ici aussi ! L'truc c'est que les jeunes mutants n'savent pas qu'il existe différent type d'mutation. Tu sais... Scum, la première fois que j'l'ai vu, j'ai pas crié au monstre mais pas loin tell'ment j'ai été surpris. Mutant ou pas, y a des choses auxquelles on s'attend pas. Ca veut pas dire qu'c'est mauvais. Reste avec moi Alex. Laisse toi une chance. J'te fais visiter et après si tu veux t'jours partir, j'te forcerais pas, d'accord ?" fit-il en tendant la main comme pour conclure un deal, souriant
.

Je regardai cette main tendue vers moi. Dans ma tête mes neurones s'agitaient. Ma partie sauvage voulait fuir, mais... Ma curiosité m'ordonnait de ne pas abandonner, pas maintenant. Après ce moment intense de réflexion, je regardai William, lui serrant la main. Une poigne peut être plus ferme que je l'aurais voulu.

M'avançant vers Will, je collais mon épaule contre lui, regardant partout mes sens en alerte au moindre bruit ou geste suspect.

Ma crainte pouvait sans doute se lire sur mon visage, mais rien à faire, je suivrai Will... je suis pas une poule mouillé... enfin... pas autant.

J'avais surtout peur de l'inconnu, peur du regard des autres... Mais apparemment il y avait aussi d'autres "bêtes à poils" ici ? Pourquoi ne les ai-je pas vu alors?

Marchant au coté de Will, il pouvait sans doute sentir mes muscles trembler sous la tension et le stress que j'éprouvais.

Devant l'entrée du hall, mes yeux s'écarquillèrent comme des billes.


Woooo


*Je crois que ce fut la seule chose que je fus apte à dire. Mais de là revenait une appréhension encore plus forte, me faisant reculer de quelques pas. C'était si grand... avec un certain luxe, je n'avais pas le standing pour rentrer dans ce genre d'endroit... Puis où étaient les autres "animaux" ?

Campant sur ma position, mes jambes restèrent au sol comme dans un bloc de béton. Etaient-ils en cage? Empaillés ? Faisait-on des expériences sur eux ? J'humais l'air, ne sentant qu'un tas d'odeur mélangées.

Par précaution, je pris une décision. Douloureuse, sans doute choquante surtout en plein jour, mais au moins je serai a peu près en mesure de me défendre s'il se passait quelques chose... bien que même sous cette forme, j'avais assez de force pour soulever le cul d'un 4x4.

Will... will attend.... je.. tu vas trouver cela bête mais... je.. bordel... comment le dire...

En parlant, je déboutonnai ma chemise noir, enlevant mes chaussures et chaussettes, espérant que personne ne viennent... je rougissais au fur et à mesure que je me dévoilais.

Une fois complètement nu, j'inspirai un grand coup, puis 2 puis 3... Je devait me concentrer pour muter.

William devait me trouver Idiot, avec un grand "I" à attendre comme ça devant la porte, nu comme un ver.

Il pouvait voir mon corps fin, sous nourris ces dernière semaines, mais néanmoins musculeux et solide, tout en finesse.

Rouvrant les yeux, je tombais à genoux, serrant les dents pour ne pas hurler. Un craquement net se fit entendre, me lâchant un couinement étouffé. Puis d'autre. J'avais mal, mais ne bronchait pas...

Will pouvait alors voir mes membres changer, s'allonger, ma peau gonfler sous les muscles lupins qui mutaient en moi. Mon corps se couvrir de fourrure me fit pousser un grognement sourd, car j'avais la sensation de millier d'aiguilles me transperçant la chair. Quand ce fut au tour de ma mâchoire de changer, je ne put retenir un hurlement de douleur, et même une larmes m'échappa. Un craquement qui m'étouffa le temps de la mutation.

J'étais maintenant muté, sous le grand loup que Will avait connu. Allongé sur le flanc, soufflant et respirant fort. Une fois toute la douleur atténuée, je me redressai difficilement. Oui, même sous cette forme, on voyait que j'avais bien maigrit.

De toute ma hauteur, je regardais Will, gêné, mais il me comprendrait sans doute.

Voila... au moins... je serai plus en mesure de me défendre au moindre incident... Ce n'est pas à prendre mal, mais cet endroit me fait peur... Ma mère m'a toujours appris a me méfier de ce qui était trop beau pour être vrai.

Restant près de Will, les parois des murs furent encore plus angoissantes... Si bien, que je me demandais si cela avait été une si bonne idée... Mais je ne pouvais pas reculer maintenant. Il fallait avancer.
.

Will tentait d'apaiser Alex, de le rassurer et de lui faire comprendre que sa mésaventure de la dernière fois n'avait été qu'un malentendu, une erreur qui ne se produisait jamais... ou presque. Le pauvre loup avait joué de malchance mais son intrusion en pleine nuit n'avait pas aidé à défendre sa cause. Sa nature curieuse et froussarde l'avait poussé à éviter de trop se montrer mais à cause de ce comportement, ça s'était retourné contre lui. Ce n'était pas la première fois qu'il y avait des intrusions en pleine nuit et désormais, la sécurité était de vigueur. Malheureusement, Alex n'aurait pu le deviner. Toutefois, ça ne l'empêchait pas d'être revenu mais sous forme humaine. Sans doute craignait-il que sous son autre forme, il ne soit chassé aussitôt.

Toutefois, il n'était pas évident de dire les mots justes pour qu'Alex se sente en sécurité. Probablement lui faudrait-il un temps d'adaptation... mais pour se faire, il fallait déjà qu'il ose s'aventurer à l'intérieur de l'enceinte de l'Institut. Les premiers pas furent hésitants mais il rejoignit néanmoins William pour lui attraper le bras et... lui dire que finalement, il préférait repartir d'où il venait. Après tant d'efforts pour être venu jusqu'ici, il aurait été vraiment dommage qu'Alex fasse demi-tour juste parce qu'il n'était pas sûr de lui. Le rouquin lui expliqua la situation et lui tendit la main, attendant de voir si le jeune loup accepterait de la prendre.

Finalement, Alex s'en saisit et la lui serra avec une force qui trahissait sa nature malgré sa frêle carrure. Il vint se caler contre le rouquin qui n'avait pas bougé, comme s'il avait besoin d'un appui ou d'un contact proche pour se sentir en sécurité. Ne comptant pas lui retirer ce point de repère rassurant, Will entoura les épaules d'Alex de son bras pour lui confirmer sa présence et son soutien, qu'il sente qu'il n'était pas seul, qu'il était là et qu'il pouvait compter sur lui au cas où. Au cas où quoi ? Rien en fait, mais Alex semblait tellement persuadé qu'il allait lui arriver malheur que Will préférait en faire trop que pas assez.

Reprenant leur marche jusqu'à l'entrée du hall, Will sentait bien qu'Alex était tendu et stressé ainsi collé à lui. Sans doute qu'une fois qu'il aurait pris connaissance des lieux et de leur façon de vivre, il se détendrait. Cela dépendrait surtout de ceux qu'ils croiseraient en cours de route, probablement. Néanmoins, vu l'apparence actuelle d'Alex, personne ne ferait attention à lui. Will fut surpris de le voir s'étonner devant la structure qui lui faisait face. Il était déjà venu ici auparavant pourtant. Bon il faisait nuit et il n'avait sans doute pas vu à quel point le manoir était un bâtiment luxueux et immense. Le laissant s'imprégner des lieux, Will resta silencieux. Finalement, Alex se mit à reculer, s'échappant de l'étreinte du rouquin. Allons bon, pourquoi fuyait-il désormais ? La beauté du manoir lui faisait mal aux yeux à ce point là ? Pourtant il n'y avait aucune décoration de tête de loup empalée au bout d'un pieu ou même d'animal empaillé. Qu'est-ce qui pouvait bien provoquer cet état de peur ?

Finalement, Alex se stoppa à quelques pas de là et ne sembla plus en mesure de bouger, les yeux rivés sur la façade de l'habitation. Will crut pendant un instant qu'il allait se changer en pierre et finir au fond du jardin en guise de statue. Mais au contraire, le jeune homme reprit la parole, bien que ses mots trahissaient une certaine appréhension. Il n'arrivait pas à s'exprimer correctement, laissant Will dans un état interrogatif. Ne voulant pas le brusquer en lui posant plein de questions, le borgne se contenta de le regarder, attendant sagement la suite qui ne venait pas. Au lieu de poursuivre son explication, Alex commença à... se dévêtir ??

*Bordel mais il me fait quoi là ?!*

L'unique oeil de Will s'était ouvert tout grand, rond comme une bille, surpris devant un tel spectacle inattendu. Il ne lui laissa pas le temps de terminer de se déshabiller qu'il détourna aussitôt le regard. Bien que c'était surprenant, ce n'était pas une raison pour le mater, ce qui le mettrait sans doute plus mal à l'aise qu'autre chose. Mais malgré tout, Will avait pu voir un peu comment il était fait. Pas de doute, il avait vécu dans la rue ou en tout cas avait souffert de malnutrition, tout comme lui. Du peu qu'il avait pu voir, il avait un corps similaire à celui qu'il avait lorsqu'il était encore sans abri. Fin, mal nourri mais musclé bien qu'ils n'avaient pas la même carrure de base, Will étant bien plus grand. Au moins, depuis qu'il vivait à l'Institut Xavier, il avait pu reprendre de la masse et disposait désormais d'un corps robuste. Sans doute cela serait-il le cas pour Alex également si toutefois il acceptait de dépasser la porte d'entrée pour enfin rejoindre le manoir.

Ce n'est que lorsque le rouquin entendit un craquement sinistre suivit de gémissements de plainte qu'il tourna la tête pour voir ce qu'il se passait. Il était en train de se passer quelque chose d'étrange. Le corps d'Alex était en train de changer. Non, de muter. Will n'eut pas besoin de réfléchir bien longtemps pour comprendre qu'il reprenait sa forme animale. Ce qui le surprit néanmoins était la douleur qu'il semblait éprouver, criant et pleurant presque sous le coup. C'était plutôt impressionnant à voir. Dérangeant mais impressionnant. Une fois transformé, Will se pencha vers lui et lui tapota doucement le flanc avant de se redresser pour le laisser à son tour se remettre sur pieds. Cette fois, c'était lui qui le dépassait. Le changement était radical. Il avait vraiment peur de se faire attaquer, mais c'était compréhensible.

"Si tu t'sens mieux comme ça, alors reste comme ça. Mais personne te fera rien alors reste zen, ok ? Pas envie qu'tu détruises un mur juste parce que tu crois qu'la moindre personne qu'tu vas croiser veut ta peau. Ouais parce que du monde, tu vas en croiser. C't'un pensionnant alors tu penses, y a pas mal d'élèves et d'résidents. T'occupe pas d'eux et suis moi, j'vais te montrer comment c'est à l'intérieur vu que t'as déjà bien pu admirer l'extérieur !" fit-il en lui tapotant le bras avant d'ouvrir la porte du hall, dévoilant l'intérieur

A cette heure là, il n'y avait personne, la plupart des résidents étant en cours ou occupés ailleurs. Ils étaient donc seuls à traverser le grand hall qui donnait sur divers couloirs ou pièces fermées. La seule pièce dépourvue de porte que l'on pouvait voir était un petit salon doté d'une télévision, d'un canapé et de divers meubles qui donnait un petit côté chaleureux et communautaire à l'endroit. Will ne s'y attarda pas vraiment, traversant le hall tout en regardant si Alex le suivait.

"Dis, ça fait si mal que ça quand tu t'transformes ? J'pensais pas... A c'moment là, pourquoi tu conserves pas ta forme animale constamment ? Ok c'est pas discret en ville, j'te l'accorde, mais ici tu peux rester sous cette forme, y a pas d'souci. Et j'dis pas ça parce que t'aura besoin d'te défendre hein ! Tiens au fait, t'as faim ? Allez, première étape, la cuisine ! J'vais te préparer quelque chose."

S'engageant dans un couloir, Will prit la direction de la cuisine. A l'autre bout du couloir, une porte s'ouvrit, laissant échapper son lot d'élèves qui semblaient pressés de changer de cours. Un cours avec Ororo sans doute... Will n'y prêta pas particulièrement attention, focalisé sur l'endroit où il se rendait. Parmi les élèves qu'Alex et lui croisèrent, personne ne sembla prêter attention à l'immense loup qui suivait le rouquin, comme si c'était parfaitement normal qu'il soit là, comme s'il était invisible. La dernière personne à sortir de la salle fut le professeur McCoy, alias le Fauve, doté d'un pelage bleu plutôt voyant bien qu'il était vêtu comme un humain. Ce dernier referma la porte et s'engouffra dans un autre couloir avant de disparaitre de leur vue.

"Tiens, tu vois qu'on a d'autres poilus dans ton genre, Alex. L'professeur McCoy est vraiment sympa, s'il est pas trop occupé, on ira l'voir si tu veux."

Sans s'attarder davantage, Will pénétra dans la cuisine, vérifiant à chaque pas qu'Alex le suivait toujours. Personne ne déjeunait à cette heure là, c'était parfait, ils avaient la cuisine pour eux seuls. Se retournant vers le loup, le rouquin dut lever la tête pour le regarder dans les yeux.

"Alors ? Une envie particulière ? Tu dois beaucoup manger sous c'te forme, non ?"
.

Une fois changé, je détournai mon regard de Will, prenant mes vêtements.

Si tu t'sens mieux comme ça, alors reste comme ça. Mais personne te fera rien alors reste zen, ok ? Pas envie qu'tu détruises un mur juste parce que tu crois qu'la moindre personne qu'tu vas croiser veut ta peau. Ouais parce que du monde, tu vas en croiser. C't'un pensionnat alors tu penses, y a pas mal d'élèves et d'résidents. T'occupe pas d'eux et suis moi, j'vais te montrer comment c'est à l'intérieur vu que t'as déjà bien pu admirer l'extérieur !

sentir une petite tape sur le bras, me sorti de mes songes. J'emboîtai le pas a William, faisant attention à ne rien abimé ou faire tomber. Plus j'avançais plus je restait sur mes gardes. décidément j'avais eut une mauvaise idée de prendre cette forme...


Dis, ça fait si mal que ça quand tu t'transformes ? J'pensais pas... A c'moment là, pourquoi tu conserves pas ta forme animale constamment ? Ok c'est pas discret en ville, j'te l'accorde, mais ici tu peux rester sous cette forme, y a pas d'souci. Et j'dis pas ça parce que t'auras besoin d'te défendre hein ! Tiens au fait, t'as faim ? Allez, première étape, la cuisine ! J'vais te préparer quelque chose.


Eto... toute ma corpulence change... c'est rare que je ne ressente rien... et en général, c'est pas bon signe... parce que ça veut dire que je perd le contrôle. M'enfin... et... je ne sais pas si je préfère garder cette forme ou ma forme humaine... je suis perdu... j'ai.... j'ai même plus personne pour m'aider et m'épauler dans ce choix... maman était la seule à réussir...

Et oui, j'aimerai bien man...


Les portes s'ouvrirent vomissant une nuée d'élèves passant par là. Je m'étais mis à paniquer, bousculant un buste sculpté que je rattrapais juste avant sa chute. Étonnement... personne ne me regardait. Je pressais le pas, collant Will, me tenant a distance des autres, le poil gonflé quand une odeur forte, non "humaine" me frappa comme une gifle. Je tournai ma tête vers l'odeur et vis un homme d'une fourrure sombre comme la nuit. Il était plus trapu mais sans doute bien plus puissant que je n'osais l'imaginer.


Tiens, tu vois qu'on a d'autres poilus dans ton genre, Alex. L'professeur McCoy est vraiment sympa, s'il est pas trop occupé, on ira l'voir si tu veux.

Je suivais distraitement William, lui répondant en japonnais de façon positive.

Haï!

Je cognais le montant de porte sortant de mes rêves, dans un "toc" creux et sonore. Les portes étaient relativement... Petites.

Me sentant rougir, je secouai ma tête massive cherchant a comprendre ce qui venait de se passer. Frottant mon front je me baissai et entendit quelques voix rirent de ma maladresse. Rentrant la tête dans les épaules, je rejoignis rapidement Will la queue basse de peur et de honte.

Je... ben... en fait j'ai pas faim...

Gros mensonge que son estomac ne manqua pas de faire remarquer. Toute ces odeurs de viande émanant du frigo me donnaient envie, je détournai la tête, baissant les oreilles.

C'est embarrassant... mais je ne veux pas abuser... vraiment...Je préférerai continuer la visite et manger plus tard, si cela ne te dérange pas. Ou bien, je peux aussi attendre que tu ai fini de manger si tu ne tiens pas, ça ne me dérange pas.


Attendant en dehors de la cuisine, Je patientais, pour savoir ce qu'il allait faire. Je humais l'air, sentant une multitude d'odeurs plus ou moins "humaines". L'endroit était beau, presque hypnotique.

Je me demandais pourquoi je n'avais pas entendu parler de cet endroit avant... Etait-il secret?
J'avais envie de tout savoir, laissant peu a peu ma peur me quitter, pour faire place à ma curiosité parfois mal placée. J'avais l'horrible manie de fouiller quand je ne connaissais pas, pour m’imprégner des odeurs, de l'endroit... C'était plus fort que moi...

J'écoutais les moindres bruits provenant alors des salles, me demandant alors depuis combien de temps je n'avais pas retouché à un stylo...

L'école... ça n'avait jamais vraiment été mon fort. Surtout depuis ce fabuleux accueil qui s'est fini en bain de sang malgré moi. J'en eu un frisson en revoyant la scène et en me rendant compte que cette tuerie m'avais en partie soulagé, plus qu'effrayé.


Will? Pourquoi restez vous cachés ? Pourquoi... pourquoi l'homme ne nous accepte pas... Nous ne sommes pas si différents pourtant. J'essaye de comprendre... mais je n'y arrive pas.

.

La venue d'Alex était vraiment paradoxale. Il semblait mourir d'envie d'entrer dans l'Institut et de s'y intégrer mais d'un autre côté, il avait l'air de vouloir repartir aussi sec, sans prendre le temps de peser le pour et le contre. Sa timidité maladive ne devait pas lui faciliter la vie, pas vraiment étonnant qu'il se sente constamment menacé, couplé au mauvais accueil dont il avait été victime quelques nuits plus tôt. Il fallait dire que venir à l'Institut en pleine nuit, comme un voleur, n'était pas forcément la meilleure idée qu'il ait eu jusqu'à présent. Il suffisait qu'il reprenne confiance en lui -s'il l'avait déjà eu un jour- et cela faciliterait grandement les choses. Seulement, cela ne semblait pas être une mince affaire. Mais ça, il n'y avait qu'Alex pour décider de faire l'effort ou non.

Will observa à présent l'homme-animal face à lui qui ramassait ses vêtements et qui semblait toujours aussi craintif malgré son changement flagrant de corpulence. Décidément, il avait un sacré travail à faire sur lui-même... Perplexe par la transformation dont il avait été témoin, le rouquin n'avait pu s'empêcher de lui poser quelques questions à ce sujet pour satisfaire sa curiosité peut-être mal placée. C'était après tout la première fois que Will voyait un mutant de ce genre. Tous ceux qu'il connaissait qui avaient une apparence animale la conservait constamment et n'avait pas le choix de pouvoir reprendre une forme plus humaine s'ils le souhaitaient. Alex ne devait pas se rendre compte de la chance qu'il avait malgré le fait que sa transformation était douloureuse.

Will allait faire une remarque sur le sujet mais une nuée d'élèves s'échappa d'une salle de classe en passant près d'eux tout en émettant une sorte de brouhaha qui empêchait toute forme de discussion. Le borgne craignit un instant que le loup ait un geste malheureux mais il sembla simplement surpris et davantage craintif. Au moins, il avait dû remarquer que personne n'avait prêté attention à lui. Ici, il était comme tout le monde, il avait sa petite particularité et personne ne lui ferait à nouveau une remarque déplacée. Un peu plus loin, le professeur McCoy sortait d'une salle et poursuivit sa route, sortant de leur champ de vision. Puisque le troupeau d'élèves s'était éloigné, Will en profita pour reprendre la parole, évoquant l'homme à l'aspect bestial qu'ils venaient de voir. Quel meilleur exemple pour Alex que de voir quelqu'un avec une mutation proche de la sienne ? Une petite discussion avec lui ferait sans doute le plus grand bien à Alex qui répondit d'une drôle de façon à la proposition. Ne le regardant pas sur le moment, Will crut qu'il s'était fait mal, entendant un "Aïe" plutôt qu'un "Haï", ne connaissant après tout pas un mot de japonais.

"Tu t'es fait mal ?" demanda t-il en pénétrant dans la cuisine avant d'entendre un "bonk" sonore, le faisant se retourner pour constater qu'Alex venait de se prendre le haut de l'encadrure de la porte

Le rouquin était perplexe. Il avait émis un petit cri de douleur avant même de s'être cogné ? Quelque chose lui échappait, il le sentait. Mais plutôt que de faire comme si de rien n'était, il préféra demander directement afin de ne pas se poser la question pendant 2 heures. Sans se retourner, il se dirigea vers le frigo. Après tout, ce n'était pas juste en se cognant qu'il allait agoniser, surtout pas sous cette forme.

"T'as un autre pouvoir, c'est d'anticiper quand tu vas t'faire mal ? T'as dit Aïe avant même d'te prendre la porte..." fit-il remarquer

La tête dans le frigo, Will attendait qu'Alex lui dise s'il avait faim et ce qu'il désirait manger. Pour la première question, il venait d'avoir une réponse en entendant le son qui provenait de l'estomac du mutant, signe qu'effectivement, il avait faim, vraiment faim. Pourtant, ce qu'il répondit oralement fut tout le contraire. Will releva la tête pour le regarder. Pourquoi mentait-il de la sorte ? Par politesse ? Sentant qu'il se contredisait, Alex expliqua qu'il préférait attendre, ne désirant pas abuser. Soit, ça, Will le comprenait.

"Comme tu veux. T'sais ici, on mange c'qu'on veut quand on veut, on est plutôt libres. J'ai pas spécial'ment faim, c'était surtout pour toi. Enfin, on r'viendra ici plus tard alors !"

Le loup sortit aussitôt de la cuisine. Will referma le frigo et attrapa une pomme qui trônait dans un panier de fruits posé sur le comptoir à côté de lui. Si Alex comptait se priver, ce n'était pas le cas du rouquin. Croquant dans sa pomme, il rejoignit le mutant qui était juste sur le côté, semblant l'attendre. A vrai dire, il semblait plutôt pas mal réfléchir vu la question qui franchit alors ses babines lorsque le borgne s'arrêta à sa hauteur. Alex non plus ne semblait pas trop connaitre les mutants et leurs origines mais comment lui en vouloir pour ça ? Will ne savait que depuis peu qu'ils étaient nombreux et ce qu'ils étaient exactement. Alex se trompait sur sa façon de voir les choses, il avait besoin d'être un peu éclairé. Will n'était pas la meilleure personne pour lui en parler mais il pouvait toujours le renseigner un minimum.

"On reste cachés parce qu'l'homme est pas prêt d'apprendre not' existence. Le jour où ça arriv'ra, ce s'ra un sacré bordel, j'te l'dis. Tu crois qu'on est pas si différents ? Pourtant, on l'est. Faut pas s'voiler la face, même si on est en partie similaires aux humains, on est différents. On a évolué, on peut faire des choses dont eux sont incapables. Et ça, ça leur f'ra peur. C'qu'on peut pas contrôler, on essaie de l'enfermer ou de l'éliminer général'ment. 'Fin, pour le moment on reste planqués parce qu'on a pas trop l'choix. L'but c'est pas non plus de foutre les j'tons aux humains. Mais j'doute qu'on puisse vivre en paix avec eux. J'imagine qu't'as déjà compris qu'si tu t'baladais sous c'te forme en pleine rue, tu t'ferais tirer dessus sans aut' forme de procès, non ?"

Regardant l'animal face à lui, Will ne pouvait pas dire qu'il en ait peur. Mais qu'en serait-il d'un simple humain ? Voir une bête de cette taille effrayait forcément, surtout que ce n'était pas un animal connu. Ce n'était pas pour rien que les loups-garous faisaient partie des légendes et qu'ils étaient associés à d'autres horribles créatures comme des vampires ou des sorcières. Ce qu'Alex lui avait dit plus tôt lui revint alors en mémoire. Il pouvait changer de forme, lui.

"Mais toi, t'as la chance d'pouvoir reprendre forme humaine. La plupart des mutants comme toi n'peuvent pas. Eux sont privés de contact avec les humains contrair'ment à toi. Tu peux profiter d'cette chance et changer en fonction d'tes envies. T'as vraiment du bol. L'reste, t'apprendra à le contrôler. On peut t'aider ici, seul c'est déjà bien plus difficile mais ça , t'as dû l'remarquer aussi."
.

- Tu t'es fait mal ? T'as un autre pouvoir, c'est d'anticiper quand tu vas t'faire mal ? T'as dit Aïe avant même d'te prendre la porte...

Après m'être cogné la tête sur le montant de porte, lâchant un couinement surpris et me frottant le crâne.

-Pardon? euh non, j'ai pris la mauvaise habitude de répondre en japonnais à ma mère, ça voulais dire oui en fait, je ne m'étais pas fait mal... enfin, j'ai surtout été surpris.

Alors que le rouquin me proposait de prendre un casse croûte, je refusai poliment, un peu gêné... cela dit, l'endroit m'intriguait plus que ce que j'avais faim, alors je demandai s'il était possible de visiter avant.
Je posais aussi une question à laquelle Will répondit avec grand tact. Il était difficile pour moi, qui ne supportait pas la violence, de me dire que la vie était ainsi, et qu'il était impossible que "nous" et... les "autres" puissent s'entendre, en parfaite harmonie.


-On reste cachés parce qu'l'homme est pas prêt d'apprendre not' existence. Le jour où ça arriv'ra, ce s'ra un sacré bordel, j'te l'dis. Tu crois qu'on est pas si différents ? Pourtant, on l'est. Faut pas s'voiler la face, même si on est en partie similaires aux humains, on est différents. On a évolué, on peut faire des choses dont eux sont incapables. Et ça, ça leur f'ra peur. C'qu'on peut pas contrôler, on essaie de l'enfermer ou de l'éliminer général'ment. 'Fin, pour le moment on reste planqués parce qu'on a pas trop l'choix. L'but c'est pas non plus de foutre les j'tons aux humains. Mais j'doute qu'on puisse vivre en paix avec eux. J'imagine qu't'as déjà compris qu'si tu t'baladais sous c'te forme en pleine rue, tu t'ferais tirer dessus sans aut' forme de procès, non ? Mais toi, t'as la chance d'pouvoir reprendre forme humaine. La plupart des mutants comme toi n'peuvent pas. Eux sont privés de contact avec les humains contrair'ment à toi. Tu peux profiter d'cette chance et changer en fonction d'tes envies. T'as vraiment du bol. L'reste, t'apprendra à le contrôler. On peut t'aider ici, seul c'est déjà bien plus difficile mais ça , t'as dû l'remarquer aussi.

Restant silencieux, à réfléchir a ses paroles, je sentais un tas d'odeur nouvelles, différentes... l'endroit, bien qu'étroit, était chaleureux, et disposait d'une grande cour, avec la forêt en plus... ce serait mieux que la ville... Surtout que je ne savais pas vers quel côté basculer... Loup... humain... choix difficile... surtout que plus personne ne pouvait me conseiller... enfin, plus personne de ma famille.

- A vrai dire, je ne sais pas encore si c'est une chance... on m'envie sans doute cette faculté, c'est sur, mais... Je ne sais plus vraiment ou j'en suis avec mon corps... qui je suis, ce que je suis. Mon identité commence à se forger seulement maintenant, et je n'ai plus de soutien familial... J'espère...

Prenant une grande bouffée d'air, pleine de réflexion, je soupirai... au pire, il ne me serait pas si difficile de m'échapper si cela ne me convenait pas.

- J'espère sincèrement pouvoir me reconstruire ici. Dans cet endroit... Surtout si je suis soutenu par quelqu'un comme toi... J'ai la forte impression, que l'on a vécu beaucoup de choses à peu près similaires... Alors si tu es d'accord, je compte sur toi, pour m'enseigner et m'intégrer à l'institut... t'as déjà pu constater que j'ai du mal à refouler ma timidité; et qu'il est difficile pour moi d'aller vers l'étranger à cause de ma timidité maladive... qui je pense, est de famille


Un sourire dévoilant mes longs crocs, montra ma sincérité. Je devais prendre sur moi pour avancer, la vie devait continuer, et je me surpris à vouloir réconcilier humain et mutant, leur montrer que nous ne sommes pas des êtres dangereux et sanguinaires... Que malgré nos différences, on pouvait au contraire, s'entraider, se comprendre, avancer vers un meilleur avenir.

A cette pensée héroïque, idyllique, et fastidieuse, je me redressai, marchant droit et fier, motivé par une action que je pensais capitale.

De mes 2m30, et plongé dans mes pensées, un autre bruit creux retentit quand je passai une porte, me rappelant que les grandeurs de mes envies étaient énormes, et qu'il fallait tout de même que je reste les pieds sur terre, et ne pas être dans la lune constamment.

Secouant mon crâne massif, je riais gêné, suivant Will docilement, de nouveau un peu recroquevillé sur moi même mort de honte à ce nouvel incident, le donnant l'envie de me cacher dans un trou.

- Will, nous devons aller voir qui en premier dans l'établissement? J'ai envie de connaitre les personne dirigeant cette endroit, et savoir comment faire pour... pour résider ici.
.

Will avait un peu de mal à comprendre Alex par moment. Ce dernier agissait parfois étrangement mais tous ses gestes semblaient régis par la peur ou la timidité. Vivre dans sa peau ne devait pas être une partie de plaisir tous les jours. Contrairement à lui, le rouquin était quelqu'un d'extraverti et que peu de choses gênaient ou dérangeaient. Il comprenait la timidité d'Alex mais la trouvait un peu extrême tout de même. Sa vie n'avait pas dû être une sinécure pour qu'il se comporte de la sorte... ou alors c'était juste dans son caractère. Alex évoqua justement un peu ses origines en expliquant qu'il ne s'était pas fait mal mais que c'était une façon d'approuver en langue japonaise. Forcément... Will n'aurait jamais pu deviner, ne connaissant pas un mot de japonais. Cela ne faisait pas partie des langues qu'il souhaitait apprendre. Déjà le russe, après éventuellement.

"Ah, j'savais pas... Bah j'me coucherais moins con ce soir comme ça." fit-il avec un petit rire

Alex semblait se poser pas mal de questions et Will essayait de lui donner son point de vue sur la situation. Ou plutôt, il essayait de donner un point de vue objectif. Il ne croyait pas à la paix entre humains et mutants ou alors il pensait que cette dernière serait éphémère car l'un des deux côtés finira par s'en prendre à l'autre. C'était inéluctable. Son discours ne se voulait pas défaitiste, juste réaliste car jouer à l'autruche ne servait à rien. Ce n'était pas en ignorant un problème qu'on le résolvait. Hormis ça, Will fit remarquer à Alex qu'il avait la chance de pouvoir se fondre dans la population humaine malgré son pouvoir. Il avait au moins cette chance que peu de mutants métamorphes possédaient. Pourtant, lui ne semblait pas voir cela comme une bénédiction, au contraire. Il oscillait entre les deux sans au final savoir quelle part de lui il préférait, qui il était. Et puis là, le jeune mutant lui expliqua qu'il comptait sur lui pour le guider et l'intégrer dans l'Institut. Seulement, cela n'allait pas se faire que par le bon vouloir du rouquin. C'était à Alex de le vouloir et de faire en sorte que cela se passe.

"Ah ça, c'est sûr qu't'es timide mais c'est à toi d'aller d'l'avant. J'serais là si besoin, de toute façon j'habite ici donc pas d'problème, j'te montrerais où est ma chambre en cas d'besoin, comme ça tu sauras où m'trouver. Mais c'pas une raison pour n'pas aller vers les autres, hein ? Ici, t'es comme tout l'monde, t'as plus à t'sentir différent. Et en c'qui concerne ton toi... ben t'es un peu les deux. Humain et animal, enfin j'crois. Tu dois pas r'jeter l'un ou l'autre, c'est idiot car t'es les deux. A toi d'adapter en fonction. Prends l'temps, réfléchis, ici tu s'ras au calme."

Will tendit la main pour tapoter le bras poilu d'Alex qui lui faisait un sourire à moitié rassurant. En même temps, un loup qui sourit...
Alors qu'ils entraient dans la bibliothèque, le loup se prit à nouveau le haut de la porte. Décidément... pourquoi gardait-il cette forme à l'intérieur si c'était pour se manger tous les hauts de porte ? Il y avait plus pratique quand même. Le rouquin se stoppa lorsqu'Alex reprit la parole. Il désirait vraiment vivre ici ? Ou était-ce une décision prise à la légère ? De toute façon, ce n'était pas comme s'il y avait une quelconque obligation. Le borgne se souvint de sa propre arrivée ici. Tout s'était fait vraiment très vite mais lui et Amy n'étaient restés qu'une semaine avant de repartir. Finalement ils habitaient ici depuis bientôt un an.

"Bah ici ça appartient au professeur Xavier... Mais moi, c'est sa co-directrice qui m'a autorisé à vivre là, Emma Frost. Donc au choix, j'imagine. Mais t'es sûr de toi ? Enfin si jamais tu changes d'avis, personne te fera d'problème, t'inquiète. Tu peux partir quand tu veux si tu t'sens pas bien. On peut aller voir au bureau du prof mais j'sais pas s'il est occupé ou non. Entre ses cours et ses responsabilités, l'est souvent pas là. Quant à Emma ben... si elle est pas à sa compagnie, elle devrait être à son bureau ici. On peut t'jours aller voir, ça coûte rien. T'attends pas à un accueil chaleureux d'sa part, elle est comme ça."

Il prit tout de même le temps de lui montrer la bibliothèque et les multitudes de livres qu'il y avait puis il tourna les talons, lui signifia de faire attention à la porte puis se dirigea vers les bureaux avant d'aller frapper à celui du professeur. Sans réponse. Pas vraiment étonnant. Il continua sa route et s'arrêta à celui d'Emma avant de frapper quelques coups. Aucune réponse non plus. Elle devait être encore à son travail. Le rouquin se retourna vers le loup.

"Bon bah va falloir attendre encore un peu ! J'vais aller à ma chambre déposer mon cadeau, comme ça j'te la montrerais aussi, viens."

Montant à l'étage, Will entra dans sa chambre et laissa à son tour Alex entrer. Amy n'était pas là mais cela se voyait que c'était une chambre de couple. Juste à cause du lit double et de quelques affaires féminines qui trainaient. De plus, sur la table de chevet était accrochées diverses photos d'eux ainsi qu'une ou deux en compagnie d'Erïka. Will déposa la boite sur le bureau puis se retourna vers le mutant.

"Tu devras sans doute partager ta chambre toi, j'espère qu'ça te dérange pas. Tu veux r'descendre manger un truc en attendant ?"
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Le rouquin me tapota le bras. C’était étonnant que j'accepte si vite le contact de quelqu'un, et encore plus qu'il me fasse réagir plutôt positivement, faisant doucement balancer ma queue de droite à gauche. Il m'informa que je pouvais partir quand je le souhaitais et au fond de moi, ça me rassurait de savoir que je n'avais aucune obligation.

"Bah ici ça appartient au professeur Xavier... Mais moi, c'est sa co-directrice qui m'a autorisé à vivre là, Emma Frost. Donc au choix, j'imagine. Mais t'es sûr de toi ? Enfin si jamais tu changes d'avis, personne te fera d'problème, t'inquiète. Tu peux partir quand tu veux si tu t'sens pas bien. On peut aller voir au bureau du prof mais j'sais pas s'il est occupé ou non. Entre ses cours et ses responsabilités, l'est souvent pas là. Quant à Emma ben... si elle est pas à sa compagnie, elle devrait être à son bureau ici. On peut t'jours aller voir, ça coûte rien. T'attends pas à un accueil chaleureux d'sa part, elle est comme ça."



- Hum... ok, pas de soucis.

William m'avait amené à la bibliothèque. Elle était simplement gigantesque et bien fournie! traitant de différents thème, que ce soit par loisir ou pour s'instruire.

En sortant de la biblio', Will me mit en garde du montant de porte, et il avait bien fait car j'eut juste le temps de baisser ma tête, seul mes oreilles plièrent sous le montant, me chatouillant, me laissant échapper un grognement faible d'agacement... J'étais sensible a cet endroit la alors je ne pouvait pas ne pas me les frotter pour faire passer la sensation.

Nous nous dirigions alors vers les bureaux. le premier était vide, tout comme le second d'ailleurs... Dommage... j'espérais pouvoir régler cela rapidement avant de me laisser surpasser par mon instinct.



"Bon bah va falloir attendre encore un peu ! J'vais aller à ma chambre déposer mon cadeau, comme ça j'te la montrerais aussi, viens."



- Eto... Je ne veux pas te déranger tu sais... cela dit, ça me ferai plaisir de voir comment sont les chambres ici.

montant en suivant William, je me détendais peu à peu, m'habituant a l'espace de l'endroit. je baissais la tête a chaque montant de porte a passer. Une fois arrivé, il ouvrit la porte de sa chambre, et m'invita à rentrer. J'hésitais un instant, avant d'y rentrer. L'odeur d'une femme était très présente, j'en déduisis qu'il devait avoir une compagne. Il en avait de la chance. C’est en tournant la tête que je remarquais un sous vêtement tout a fait féminin. Je détournais le regard tombant sur les photos les regardants. Elle était vraiment mignonne, cette compagne. Son parfum me chatouilla et j’eus un éternuement incontrôlé, ce qui me secoua, rendant la scène comique.

Par instinct, j'humais l'air. Ma curiosité me démangeait, mais je devais me retenir de fouiller.
Cependant, je ne pus m’empêcher de vouloir savoir ce que contenait ce présent;

- Tu lui as fait quoi comme cadeau... à ta compagne? Je suis sûr que cela lui plaira grandement. T'es un homme attentionné... j'aurais tellement voulu pouvoir l'être encore avec ma famille...

Je secouai la tête. Il n'était pas le moment de plomber l'ambiance!

"Tu devras sans doute partager ta chambre toi, j'espère qu'ça te dérange pas. Tu veux r'descendre manger un truc en attendant ?"

- Partager? Ben... a priori non, j'espère juste qu'on respectera mon territoire... Après, je dois me contraindre au règles de vie si je veux être accepter, alors je ferais avec dis-je en souriant. Mon estomac gargouilla encore une fois, répondant sans doute a ma place.

- -Je pense que oui, j'ai besoin de me nourrir à vrais dire... tu as quelques chose de prévu après? Comme des... cours?

Ce mot... je crois que je ne l'avais pas prononcé depuis des mois, voire des années… Et je n’en gardais aucun bon souvenir. J’espérais intérieurement qu’il n’avait rien de prévu, pour pouvoir un peu sortir, découvrir ce terrain ou j’avais failli me faire trouer la peau l’autre nuit… J’eus l’envie de jouer, de me dépenser, courir et peut être commencé à m’intégrer par le jeu ?

- Tu sais… ça fait depuis quelques années que je ne vais plus en… cours…j’espère pouvoir suivre ou rattraper mon retard … j’en garde pas de bon souvenir de cette période.


On se dirigeait vers les salles à manger, ou au final, je me faisais une joie de goûter à de la vrais nourriture. Pas que les pizzas de mon ami écailleux était mauvaise, loin de là… mais en manger aussi souvent… je me demande d’ailleurs comment il fait.

Baissant la tête, et plaquant les oreilles, je rentrais dans la pièce, me trahissant en remuant la queue, reniflant l’air pour essayer de deviner le contenue d’un des frigos. Mais impossible… je due me résigner à me tourner vers mon camarade.

- Hé bien… que proposes-tu ?

Bah j'propose qu'on bouffe. Et quand on s'ra calés, on pourra aller faire un tour dehors, histoire d'digérer. T'sais jouer au basket ? Oh et t'as un plat favori ? Ou une préférence

Eto... Je n'y joue presque pas, mais je me débrouille bien dans les sports en général. Surtout les art martiaux. Et... ce sera l'occasion de peut être rencontrer et m'amuser avec quelques personnes ? Surtout que je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours aimé les jeux de balles, surtout les balles aux prisonniers... Je ne sais pas pourquoi.

Un sourire qui avait du mal à cacher mes dents montrait mon enthousiasme à l'idée d'aller jouer dehors. En plus le vent était frais, mais pas trop, juste un temps agréable d'automne.

Un plat favori ? A vrai dire, à part les légumes qui étaient pas mon fort, je mangeais toute sorte de viande. Surtout le gibier qui était mon péché mignon.

Hum... Tous les plats à base de viande me conviennent à vrai dire, je ne suis pas difficile là dessus. Lui dis-je avec le sourire.

Nous avons alors pris le chemin inverse, nous dirigeant vers les salles de repas afin de se nourrir. Ce fut un repas qui me donnait l'impression d'un festin au vu du temps à peu manger dans la rue.

Après ce copieux encas, et en ayant mangé assez pour me rassasier, c'est à dire beaucoup, je me levais pour aider à débarrasser la table et faire la vaisselle, m'occupant d'essuyer ce qui avait été lavé. Une fois fini, nous discutions en marchant tranquillement jusque dehors. Je regardais la décoration toujours aussi... chic.

-Je me demandais si l'école était payante. C'est vrai, elle ressemble à ses grandes écoles privées où il faut payer les yeux de la tête pour entrer si toutefois tu as réussi les examens de sélection. Mais j'aime bien hein!

Nous arrivions tout juste à la porte donnant sur la cour. Quand elle s'ouvrit, je ne pu que m’émerveiller devant la future perspective qui s'offrait à moi.

Wooooh...Sugoï!

Ma queue commença à s’agiter sans doute plus que de raison, trahissant mon enthousiasme soudain et je trépignai d'aller courir dans ce grand parc, ne serais-ce que pour la joie d'enfin ne plus me cacher. Me ramassant sur moi-même, attraper William et le placer sur mon dos, je n'avait fait ça qu'avec maman à l'époque. Et encore, mais là ! C'était.... c'était pour moi comme une marque de confiance et de joie soudaine que je lui donnai.

Me ramassant sur moi même pour me retrouver à 4 pattes, je me mis a détaler comme une fusée pour rejoindre le terrain de basket, j'étais persuader que Will serait assez débrouillard et courageux pour ne pas tomber et couper mon élan de folie. Jappant à moitié, en riant et sautant, nous arrivions enfin sur le terrain. Laissant William descendre, je sentais tous les muscles de mon corps frémir sous l'envie de jouer et s'amuser.

Un sourire franc illuminait mon visage, ne cachant nullement mes crocs de "grand méchant" loup, trop heureux de pouvoir me retrouver avec des gens semblables à moi.
.

Will avait un peu de mal à cerner Alex par moment. Des fois, il se montrait très curieux et bavard et des fois... il avait l'air de se moquer de tout. La plupart des mutants était un peu dérangée donc le rouquin n'en tint pas vraiment compte dans son analyse. Si on pouvait appeler ça une analyse... Le but de Will était simplement de faire en sorte qu'Alex se sente un peu chez lui ici, parmi d'autres mutants qui n'allaient pas le juger. C'était pour cette raison qu'il lui faisait faire le tour du propriétaire vu que pour l'instant il avait un peu de temps libre. Sa forme de loup ne facilitait pas les choses et le rouquin se demandait vraiment pourquoi il avait pris cette forme là alors qu'il avait le choix d'avoir une forme humaine. Certes il se sentait mieux ainsi, moins craintif et plus lui-même, mais il se faisait davantage remarquer, lui qui n'aimait pas ça, et puis il avait tendance à se prendre tous les hauts de porte. Peut-être un peu maso sur les bords, qui sait ?

Pour le moment, Alex le suivait docilement et Will en profita pour l'interroger sur quelques petites choses. Le rouquin adorait jouer au basket et manquait parfois de partenaires de jeu. Puisqu'ils n'avaient pas encore visité l'extérieur, ils pourraient en profiter pour se faire une petite partie si le grand loup aimait ça. Mais cette forme n'allait sans doute pas faciliter les choses là encore. Lorsqu'Alex lui confia qu'il se débrouillait bien dans les arts martiaux, Will en fut surpris. Il avait du mal à le croire mais certaines personnes cachaient bien leur jeu. Alex disait aimer les jeux de balles même s'il n'avait jamais vraiment joué au basket. Puisque les règles n'avaient rien de difficile, l'y faire jouer était sans doute possible.

"T'es doué en arts martiaux ? Ah ouais ? Bah faudra qu'on s'fasse un p'tit combat un d'ces quatre alors ! Et tu verra, l'basket c'est simple. Suffit d'savoir viser l'panier ! On pourra toujours s'faire une partie. Avec un peu d'chance y a du monde qui joue déjà."

Will comptait faire rapidement la cuisine pour que son invité et lui puissent manger un peu. Ne connaissant pas ses goûts, le rouquin lui demanda ce qu'il aimerait. La réponse fut telle qu'il s'y attendait... Il aimait les plats de viande. Inspectant le frigo, Will dénicha un pavé de rumsteck. C'était parfait car simple à cuisiner. Prenant la barquette de viande, il se mit à la couper en deux dans le sens de la longueur afin d'en faire deux morceaux distincts. Il prit cependant, une bien plus petite part pour lui, n'ayant pas très faim et supposant qu'un loup de cette taille mangeait beaucoup. La cuisson et l’assaisonnement ne prirent pas beaucoup de temps et ils purent passer rapidement à table. C'était fou la vitesse à laquelle Alex engloutissait son repas. A croire qu'il mourait de faim.

"Ici tu pourras manger quand tu veux, du moment qu'tu pilles pas la cuisine, ça va d'soi."

Le repas terminé, les deux mutants sortirent de table et Will se mit à faire la vaisselle. Pas question de laisser tout en plan. Alex lui fila un coup de main et ils purent ensuite passer à leurs différents projets évoqués un peu plus tôt. Déjà, faire le tour du jardin. L'extérieur était très grand, surtout qu'il était bordé d'une forêt relativement étendue. Il y avait un peu de tout dehors. Terrain de sport, piscine, parc... même un labyrinthe ! Alex admirait ce qui l'entourait, encore à l'intérieur du bâtiment, et fit une remarque à propos du prix que pouvait coûter une adhésion à l'école. Will se mit à sourire, amusé par cette question puisqu'il connaissait la réponse. Mais c'était surtout parce qu'à son arrivée, il s'était demandé la même chose. Qui pourrait croire que c'était gratuit ?

"Y a rien à payer. La seule condition, c'est d'être un mutant. L'reste, c'est l'professeur Xavier qui décide. Mais j'l'ai encore jamais vu rej'ter personne tu sais. Si tu t'sens à ta place ici, tu pourras rester. L'manoir est grand, y a d'la place encore."

Une fois à l'extérieur, Alex se mit à dire quelque chose que Will ne comprit pas. Encore sa langue bizarre sans doute. Il ne chercha pas à en savoir la signification cette fois, supposant que c'était juste un compliment sur la beauté et la superficie de l'endroit. Le rouquin se dirigeait vers le terrain de basket mais soudainement, il quitta le sol. Surpris, il se mit à agiter les pieds, regardant derrière lui ce qu'il se passait. Alex l'avait attrapé sans raison. Will cru à une attaque soudaine, comme la réaction qu'il avait eu lors de leur première rencontre. Mais non. Il le colla sur son dos et se mit à galoper tel un animal. Après tout, il était un animal. Ne s'attendant pas à une telle réaction, le rouquin agrippa les poils du mutant et s'accrocha de son mieux pour ne pas se retrouver projeté au sol comme une brindille. Une fois qu'il était parvenu à se tenir correctement, il devait avouer que c'était plutôt amusant.

"Plus vite, plus vite !"

Il ne fut cependant pas mécontent que le trajet soit court puisqu'il ne pensait pas pouvoir rester accroché de la sorte trop longtemps non plus. De retour sur la terre ferme, Will se frotta les mains, un peu engourdies par la crispation qui leur avait été infligée.

"Préviens quand même la prochaine fois ! Mais c'était marrant."

Il y avait quelques élèves sur le terrain qui s'étaient arrêtés de jouer à cause de leur arrivée plutôt spectaculaire. Will s'avança et ramassa le ballon à ses pieds avant de le lancer à Alex. Les autres mutants n'étaient pas mécontents d'avoir de nouveaux joueurs, agrandissant ainsi leurs équipes. Chacun d'eux avait rejoint une équipe. Will et Alex étaient donc adversaires pour la partie à venir. N'était-ce pas de la triche qu'il continue d'utiliser sa forme animale ? Le rouquin pensait qu'au contraire, cela lui serait handicapant pour se saisir du ballon et faire un panier. Il risquait plus de crever l'objet qu'autre chose à cause de ses griffes. Peut-être qu'ainsi, il repasserait en humain. Ici, personne ne se gênait pour user de ses pouvoirs, mais il fallait reconnaitre que sa forme actuelle n'était pas très adaptée...

"Qu'les meilleurs gagnent !"


(post pourri, désolé mais là franchement j'avais juste zéro inspiration. T'as une ligne de dialogue.. j'ignorais si c'était un dialogue en fait vu qu'il y a pas de couleur mais dans le doute, j'ai considéré que si. J'ai du mal à m'imaginer un loup faire la vaisselle aussi...)

"T'es doué en arts martiaux ? Ah ouais ? Bah faudra qu'on s'fasse un p'tit combat un d'ces quatre alors ! Et tu verra, l'basket c'est simple. Suffit d'savoir viser l'panier ! On pourra toujours s'faire une partie. Avec un peu d'chance y a du monde qui joue déjà."

Un sourire étira mes lèvres. Cela faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas "battu" pour le plaisir! En général, je me faisais rosser dès que je sortais par les membre des quartiers de New York, me traitant de monstre et autre chose du genre. Heureusement que mon corps résistait assez bien aux coups. Pour ce qui était des coups de couteau, je n'avais pas de problème à avoir, mes réflexes me permettait de les parer rapidement, ou de les esquiver... Ce qui les foutait encore plus colère...

Fallait pas croire que je me laissais frapper hein! Juste que, pour ne pas m'attirer plus d’ennuis, et surtout d’ennuis envers ma famille, quand ils me tenaient, je ne pouvais pas les envoyer valser... et... je m'étais déjà mis en colère une fois... Ce qui nous avait forcé à partir maman et moi.

Cette période me fit rêvasser, et l'on pouvait sans doute lire mon inquiétude sur le visage. Je cognais une des statue qui commença à tomber. je l'avais rattrapé avant qu'elle ne touche le sol, la replaçant en secouant la tête.

"Repenser au passé n'est pas une bonne chose quand on marche avec ma carrure"

je suivais William sans piper mot jusque dans la salle à manger.

"Ici tu pourras manger quand tu veux, du moment qu'tu pilles pas la cuisine, ça va d'soi."


Je me mis à rire, il était vrai que j'avais mes périodes. Cela dit, rien ne m’empêchait de chasser ?... Ou peut être que si en fait... C'était un comportement "sauvage"... Mais naturel pour moi. Cela gênerait-il ? après tout je ne le faisais pas souvent... Par manque d'espace c'est sûr, mais aussi que j'avais toujours les repas de rois de maman !
J'eus un petit rire nerveux.

"Eto... William? Au pire, si j'ai faim... Je peux toujours aller attraper un des sangliers qui ravage les terrains non ? Ça rendrait service et ça ferait "économiser" l'institut quand j'ai mes fringales... Après, je rassure, c'est rare que cela arrive...!"

Qu'allait-il penser? Après tout, je n'avais pas à cacher ma nature ici. J'en parlerai au dirigeant s'il le fallait.


"Y a rien à payer. La seule condition, c'est d'être un mutant. L'reste, c'est l'professeur Xavier qui décide. Mais j'l'ai encore jamais vu rej'ter personne tu sais. Si tu t'sens à ta place ici, tu pourras rester. L'manoir est grand, y a d'la place encore."

Si personne n'avait été rejeté, alors... Je n'avais peut être rien à craindre ? Il y aurait peut être obligation que quelqu'un me suive, par simple précaution ? Cela ne me gênait pas.


Peut de temps après, nous nous rendions sur le terrain de basket. Pris d'un élan d’enthousiasme, j'avais attrapé Will, pour l'y amener au plus vite ! Le plaçant sur mon dos.

Je sentais mes griffes s'enfoncer dans la pelouse pour ne pas glisser. Je n'avais pas couru ainsi depuis mon escapade en fait. Pour une fois que ce n'était pas pour détaler comme un vulgaire lapin... (la honte pour un loup, non?)

Une fois arrivé, je vis les autres joueurs se stopper pour me regarder d'un air... Comment dire... Surpris ? Ou apeuré ? Certains amusés en tout cas.

"Préviens quand même la prochaine fois ! Mais c'était marrant."

J'eus un jappement, c'était rare, mais ça m'arrivait quand je m'amusais vraiment. Le cœur qui battait de joie à vrai dire, et la queue suivait le rythme... Je donnais sans doute plus l'air d'un gros toutou plutôt que le grand méchant loup à l'heure actuelle.

"Qu'les meilleurs gagnent !"


A ses mots, je me calmais un peu. Will était donc en face de moi ? Mon regard changea, prenant cela pour un défi, et un challenge aussi. Je n'en n'oubliais pas moins que c'était un jeu... Avec une balle en plus!!

J'étais debout, surpassant largement la troupe de joueur. Certains s'étaient reculé.

Je fit rouler mes épaules, me penchant doucement, le regard déterminé. Avant de regarder mon équipe en faisant un sourire, de toutes mes dents. Avant de regarder le ciel, puis William a nouveau.

"Que les meilleurs gagnent!"

Et je murmurais à moi même.

"A moi de gagner ma nouvelle vie."

Le jeu fut lancé. Par question d'équilibre de jeu, on ne me fit pas faire l'entre deux. Vu ma taille, j'avais juste a lever le bras pour attraper la balle.

Ce fut l'équipe adverse qui récupéra le ballon. Très offensive, ce fut quelqu'un de très rapide qui se dirigea vers le panier. Le ventre a terre, je m'y dirigeai, pour m'imposer entre son tir et le but à atteindre. me levant de tout mon long, il recula avant de passer le ballon à William. Vu son regard il fut surpris, et d'autre joueur avait ri en le voyant se stopper avec une tête pareil.

Je ne pu m'empêcher un petit rire suivi d'une raillerie gentille.

" Je ressemble peut être au grand méchant loup, mais je ne mange pas. De plus William m'a donné ma ration de croquette tout à l'heure."

Je me permis un clin d’œil, avant de m'interposer devant William. ma taille dérangeait le camps adverse mais Will coordonna ses mouvements avec son clone, ce qui me déconcentra. Si bien qu'il put passer la balle et marquer.

Je fus moi aussi surpris de l'action, et penchai la tête sur le coté, étonné d'avoir été doublé si facilement. C'était en fait, pas gagné. Ma tête fit rire tout le monde, moi compris. La balle revenait à notre équipe. On me proposa de faire l'engagement en fond de terrain. Prenant la balle, elle me semblait assez petite... enfin pour moi. Je fis la passe a quelqu'un de mon équipe avant de détaler en attaque. J'avais 2 joueurs qui me marquaient à ce moment la.


"Will! Le match ne fait que commencer!"

Celui ayant le ballon fit une passe, à quelqu'un qui me fit la passe. Les deux adversaires avaient combiné leurs effort pour essayer d'attraper la balle, qu'ils touchèrent du bout des doigts. Je soufflais de soulagement en m'en emparant, et marquant par la même occasion.

Un nouvel éclat de rire. Cela faisait tellement longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien dans ma peau...


Le temps passait... Il passait sans que je m'en rende compte à vrai dire. Au final nous entamions la 3ème partie. Ceux trop fatigués avaient libéré le terrain, au détriment d'autres joueurs profitant de ce beau temps d'automne.

"Au moins ça t'fait un grand terrain d'chasse ! J'ai jamais mangé d'sanglier... c'est bon ?"

" Disons que... c'est "fort". Tant l'odeur que le goût, c'est vraiment différent du cochon." J'eus un petit rire " si un jour en été, on a la possibilité de faire une petite fête, j'irai en attraper pour faire goûter. C'est meilleur cuit il parait, mais personnellement, j'aime les deux façons.... Si on continue de reparler nourriture, je vais de avoir encore plus faim."


Nous entamions le repas. L'aspect visuel de l'assiette contrastait avec le lieu si chic et soigné, mais cela m'importait peu. Je n'avais pas mangé véritablement à ma faim pour ce qui me paraissait des semaines... En fait ça faisait des semaines que j'étais resté cloîtré dans les souterrains de la ville, à attraper les petits rongeurs ou manger de la pizza avec Scum. Ce repas fut un délice et me rappela l'époque pas si éloignée ou maman me faisait de bon repas. Elle ne me laissait que rarement les fourneaux, car pour elle, je ne "cuisais" pas assez les viandes et autre aliments... Pourtant c'était très bon à mon goût. La seule fois où j'ai voulu lui faire plaisir en laissant le rôti au four plus longtemps, on a manqué l'incendie... Le repas était immangeable.

Il était l'heure de sortir maintenant. Ayant pris William sur le dos, j'avais rejoins le terrain à toute vitesse. Voir la balle s'agiter comme ça me rendait presque euphorique.

Arrivés sur le terrain de basket, nous nous incrustions dans une partie qui venait de débuter. Les autres mutants furent surpris de me voir mais étrangement, ce furent des sourires qui m'accueillirent, ce qui me fit vraiment chaud au cœur. Le match commença, et Will se retrouva dans l'équipe adverse. Cet envie compétitive m'envahit à nouveau comme à l'époque où j'étais l'une des têtes nationales françaises du taekwondo. Cette envie d'en découdre avec joie et dans la bonne humeur. Ma taille fut un avantage indéniable durant la partie. Ma vitesse aussi, ainsi que mon agilité. Ce qui pouvait surprendre malgré ma taille et ma carrure.

A un moment, ce fut l'équipe de Will qui attrapa le ballon. Un des membres s’apprêtait à tirer mais je m'interposai. La tête surprise du jeune homme me fit rire intérieurement. Je pu lancer une petite raillerie gentillette

" Je ressemble peut être au grand méchant loup, mais je ne mange pas. De plus William m'a donné ma ration de croquette tout à l'heure."

Ce à quoi quelqu'un répondit

"Tant qu'personne n'est hybride sanglier, j'crois qu'on a rien à craindre !"

Je reconnus la voix de William et ne put empêcher un rire, me déconcentrant. Il en profita pour me dribbler et marquer un panier. Cet instant fut mémorable car un fou rire général interrompit la partie à cause de ma tête, et moi qui essayait de comprendre ce qui venait de se passer, et comment. Secouant mon crâne massif, je repris mes esprits, faisant une passe et détallant à nouveau en attaque.

"Will! Le match ne fait que commencer!"

"Mais viens mon gros, j't'attends moi !"

Après un bon jeu collectif, nous ramenions le score à égalité.

Le temps passa plus vite que prévu. Finalement tout le monde arrêta. Moi compris. Je haletais comme jamais, la queue battant l'air, ne pouvant cacher la satisfaction du moment passé.

William s'allongea dans l'herbe. Ma chaleur corporelle avait grimpé à courir comme ça dans tous les sens. L'herbe n'était pas assez fraîche pour la faire chuter. Je sentais déjà le contre coup de l'effort.

"Fiou, j'suis claqué... En tout cas, c'était fun ! J'crois que j'vais aller prendre une douche et r'joindre ma copine. On rentre ? J'vais t'amener au bureau du professeur, comme ça tu pourras faire connaissance avec lui et t'installer parmi nous si t'es toujours ok. Ca t'va ?"

Le temps de reprendre mon souffle je restais debout. Si j'avais le malheur de m’asseoir ou m'allonger, ce je ne me relevais pas.

"Oui... ce fut le meilleur... après midi... passée depuis bien... des années..."

Une douche... HO OUI UNE BONNE DOUCHE! c'était la solution!

" William? eto... Avant de me présenter au professeur... eumh... je pourrais aussi prendre une douche? J'aimerai être présentable... même si mes habits viennent de fond de poubelle, je tiens à me montrer sous ma forme humaine. C'est plus poli aussi."

Nous arrivions donc au but ? Les portes de ce paradis s'ouvriraient à moi? Après un après midi pareil... Où je ne m'était jamais sentit aussi bien depuis deux ans, ou personne ne m'a traité de monstre, ou j'ai pu jouer vraiment, sans me faire rouer de coups pour le bon plaisir des autres... Il serait idiot de dire non... De refuser et repartir la queue entre les jambes... J'avais le droit à une vie meilleure moi aussi ! J'avais le droit de ne pas être rejeté pour ce que j'étais. De vivre comme bon me semblait.

Je regardais Will, lui tendant la patte, sans aucune hésitation maintenant. Il avait réussi à me faire franchir le cap et à accepter le contact franc et non furtif que l'on pouvait adresser à un ami. L'aidant alors a se lever, je le fis presque décoller, mais sans lui faire mal, bien entendu. Vous savez, cette façon qu'on a d'aider les enfants ou bien les bon copains plus légers que nous qu'on aide à relever d'un coup énergique, pour motiver.

Nous avancions donc vers l'établissement. Nous avions fait un crochet par sa chambre, Pour récupérer des affaires, et les miennes par la même occasion.

Une fois la porte fermée, j'attrapais l'épaule de Will, le tournant face à moi. Comme on me l'avait appris, quand on était extrêmement redevable à quelqu'un, on se devait de le remercier comme il se devait. Comme un roi... Je me mis alors a genoux puis saluai, à la façon "japonaise" en fermant les yeux.

" Domo arigatô William. Je ne pourrais jamais te remercier comme il se doit pour tout ce que tu as fait pour moi... Tu m'a donné en quelque sorte, à nouveau goût à la vie, et m'a prouvé en une journée, le contraire de ce que j'étais persuadé d'être en deux ans. Tu m'as prouvé que moi aussi j'avais le droit à une vie paisible. Et non une vie de fuite et où je ne serais qu'un monstre de foire... Pour toi, cela te parait peut-être normal, mais pour moi, c'est beaucoup... Tu m'offres une nouvelle chance de me reconstruire... de recommencer une nouvelle vie, à zéro... et je sais que peu de gens on cette chance." Je me relevais donc pour lui faire face, le regard déterminé à avancer, en arrêtant de fuir " Je jure de te rendre la pareille William. Et que je serais toujours là, pour t'aider au mieux, quoi qu'il arrive. Te protéger, toi, et tes proches."


Mon air solennel montrait à quel point j'étais sérieux, et surtout, que je ferais vraiment tout pour l'aider, quitte à me battre. Je montrai dans mon attitude que je mettrais toutes mes tripes pour lui rendre la pareille.

Attrapant mes affaires, j'y mis la truffe dedans. C'était vraiment pas l'idéal pour se présenter... Mais je n'avais que ça...

"J'vais vraiment leur faire une impression inoubliable... Bon, allez... je me rattraperai un autre coup."

J'attendis que Will finisse ses préparatifs pour aller voir où se trouvait les douche et aller me rafraîchir. J'en avais grandement besoin si je ne voulais pas faire un malaise devant tout le monde à cause de ma chaleur qui ne baissait pas.
.

"Bah au moins avec un chasseur comme toi, on manqu'ra pas d'nourriture si jamais l'garde manger est à sec ! Ce s'rait sympa d'faire un barbecue d'sanglier !"


Ha ça... Après mon séjour dans les égouts, j'en avais passé du temps à chasser en forêt pour fuir l'endroit. Les bas fonds... Très peu pour moi.

Après le repas, et la vaisselle, nous nous rendions à l'extérieur pour jouer au basket... Tant que c'était un jeu avec un ballon, j'étais motivé de toute façon... Allez savoir pourquoi ça me rendait tellement heureux...

J'avais attrapé William pour le placer sur mon dos afin de cavaler jusqu'au dis terrain. A l'arrivé, il avait une touffe de poil dans les mains et le cheveu un peu ébouriffé par le vent.

Les parties s’enchaînèrent et en fin d'après midi, tout le monde s'arrêta. C'était un après-midi d'enfer, qui me donnait encore plus la conviction qu'ici...Dans ce coin de paradis, il y avait une petite place pour moi. Je fis part à Will que cet après midi était l'un des meilleurs jamais passé depuis longtemps, ce à quoi il me répondit tout sourire:

"Dis toi qu'c'est l'meilleur après-midi d'puis des années... mais certain'ment pas l'dernier. T'vas devoir t'y habituer ! Et pas d'problème pour la douche, c'est sans doute mieux. Dommage qu'on fasse pas la même taille sinon j't'aurais prêté des fringues. M'enfin s'tu veux, j'te prêterais un peu d'argent pour que tu t'achètes d'nouvelles fringues."


William était un gars bien... Un... Un héros? Oui on pouvait dire ça comme ça... Pour moi William était un héros, pas parce qu'il avait un super pouvoir de dédoublement, mais parce qu'il avait le cœur sur la main. Prêt à aider ceux dans le besoin. C'était un chic type.

Tendant ma grande pattes griffue, je l'aidais a se relever. Peu conscient de ma force, avec l'effort fourni, je le décollait du sol un peu trop vite. Comme les parents font avec leur enfants, en les faisant décoller du sol pour les relever, afin de les amuser.

Nous retournions entre les murs de l'institut. Une fois dans la chambre de William, nous parlions du fait de prendre une douche... mais avant ça, mon éducation me poussait à remercier le jeune borgne de la façon la plus respectueuse et honorifique qu'il se devait.

Ça pouvait lui paraître bizarre, mais je me devait de le faire. Je sentais bien que cela l'avait gêné.

"Hé, t'as pas à m'remercier tu sais. Si t'en es là maint'nant, c'est parce que t'as bien voulu y croire. C'toi qui a fait l'effort d'venir, c'toi qui a fait l'premier pas. T'as trouvé la force tout seul. C'ui qu'tu dois r'mercier, c'est toi-même. Enfin quoiqu'il en soit, doute plus d'toi, va d'l'avant. Ici t'es chez toi, on est tous pareils, t'as rien à craindre. Puis bon, c'pas moi qui t'offre tout ça, l'Institut existait bien avant moi. S'tu tiens à remercier quelqu'un, tu diras tout ça au prof Xavier ! Alors t'sens pas redevable envers moi, d'acc' ? On est potes alors agissons comme des potes."

Modeste en plus? ... Décidément... on ne pouvait lui trouver que des qualités. Sa compagne en avait de la chance... Ce mec est une perle selon moi.

- J'ai peut être fait l'effort, mais prêt à tourner les talons à tout moment... Tu m'as rassuré, enfin... T'as fait beaucoup pour moi... Même l'autre jour. Je vais m'efforcer d'aller de l'avant comme tu dis... Et cela prendra le temps qu'il faudra.

Je m'étais redressé pour aller prendre mes habits qui étaient restés dans sa chambre le temps d'aller manger et se défouler. Pour le coup... Je me demandais s'il était nécessaire de prendre une douche avec des vêtements pareils... mais bon... J'en rêvais! Will me donna une tape dans l'épaule, me sortant de mes songeries passagères.

"T'inquiète pas, moi aussi quand j'suis arrivé, j'venais d'la rue. Ils t'jugeront pas. Pour les douches bah... t'vois la porte là ? C'est ma salle de bain. T'peux prendre une douche ici s'tu veux, moi j'irais dans celle d'ma soeur en attendant. Ou sinon bah, y a bien des douches collectives au bout du couloir si tu préfères. C'toi qui vois, t'as le choix."


En effet, je préférais, pour l'instant, ne pas me doucher dans les douches communes. Un autre jour peut-être... Ou quand je n'aurais pas le choix. En l’occurrence, là je l'avais.


- Ben... Si ça te dérange pas, je préférerais utiliser une douche individuelle pour aujourd'hui... j'enlèverai les poils, c'est promis.

Riant doucement, je laissais sortir William de la salle de bain, avant d'y entrer. Un fois qu'il fut parti de la chambre, je poussais un long soupir. Fermant la porte de la salle de bain, je m'engouffrais dans la cabine. Allumant l'arrivée d'eau, je rabattis mes oreilles en arrière afin d'éviter une gène occasionnée par de l'eau s'y engouffrant. L'eau était fraiche et agréable sur mon visage. Ma fourrure épaisse ne laissait pas passer l'eau tout de suite. Je dus attendre un peu avant de pouvoir la laver et essayer de faire un peu partir l'odeur de la terre qui s'y était imprégnée. La frottant énergiquement pour la laver sans utiliser de savon, car j'aurais vidé tout les flacons sinon... Je restais un moment sous la caresse du jet. Essayant de me détendre... Je savais que la mutation serait douloureuse... Mais il fallait passer par là.

Inspirant un grand coup, faisant le vide dans ma tête, je tentais une première fois de reprendre ma forme humaine... en vain... l'inquiétude m'empêchait de faire quoi que ce soit... La fatigue jouait beaucoup à mon état. Commençant à paniquer, je retentais seconde fois... de nouveau rien. Soufflant, comme pris à la gorge je me forçais à me calmer... Puis, me vint une idée. Repenser à maman... Et surtout... Faire le deuil... Ici, je pouvais recommencer une nouvelle vie. Une vie où je ne serais pas chassé pour mes différences. Peu à peu, je me détendais. Puis sans crier gare, tout mon corps me brûla. Un hurlement crispé, de surprise, m'échappa... Frappant du poing le mur, j'avais fini essoufflé, et assis dans la douche. Mon corps s'était tellement détendu que j'avais pris forme humaine sans le vouloir. Restant un instant dans une position confortable, me permettant de ne pas tourner de l’œil tellement la douleur avait été vive et surprenante, je patientais. Tout mon corps me faisait mal, mais après un petit temps, me calmant, je pus enfin me relever. Prenant le gel douche, je m'étais mis à me laver, jusqu'à la moindre parcelle de peau, au moins 3 fois. Au moins, on ne pourrait pas dire que je ne suis pas propre.



Paressant un instant sous la douche, je me préparais mentalement à entrer en contact avec le dirigeant de l'établissement. J'avais peur...

Spoiler:

Mais je ne pouvais plus reculer.


***

Une fois habillé, je rejoignais William qui m'attendait dans la chambre.


- Pardon pour le temps... Mais bon... Au moins, ça fait du bien.


Nous avions tout les deux le sourire. Le suivant de près, et habillé comme à mon arrivée, nous allions au bureau pour que je puisse, en quelque sorte demander l'asile.

Je n'avais plus peur... J'étais prêt à me battre pour moi... Pour ma nouvelle vie... Et honorer ma défunte famille.

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(je propose de conclure sur ce poste? j'espère que cela te conviendra.)