Grifter n'aimait pas New-York, et il ne l'avait jamais aimé.
Cette nuit encore il maudissait la folie qui avait poussé les new-yorkais à bâtir des bâtiments aussi hauts. Masquant le ciel et le soleil, et dans d'autres circonstances, l'obligeant à dompter l'instinct de survie naturelle de tout homme, sous la forme du vertige.
Il était à la poursuite d'un mutant, pour ne pas changer de ses activités habituelles, sauf que celui ci était du genre rapide et agile, ce qui ne l'aidait pas à l’appréhender. Le monte en l'air avait cru bon d'utiliser son don naturel pour l'acrobatie afin de commettre des cambriolages dans plusieurs établissements de Financial Districk et des rues alentours. Le montant de ses méfaits commençait à prendre de la mesure et le Shield avait décidé d'envoyer un agent pour mettre fin une bonne fois pour toute aux agissements de ce clown, malheureusement, l'homme avait appris au cour de ses couses poursuites avec la police locale à se servir de l'environnement aérien que lui offrait New-York.

Grifter n'était pas dépourvu de ressources physiques et de souplesse à dire vrai. Néanmoins, il avait quelques réticences à sauter du vingtième étage d'un immeuble pour atterrir sur la cage d'escalier de l'immeuble d'en face, plusieurs mètres en contrebas, mais après avoir manqué de perdre sa cible à cause de sa crainte de mourir d'un mauvais bond, il avait fini par s'essayer à ce genre de prouesses.

Pour l'instant, il arrivait à suivre le mutant, mais il commençait à fatiguer, son métabolisme étant bien moins préparé à ce genre de folie que celui du cambrioleur, qui continuait de courir, grimper et sauter, obligeant l'agent à demander des renforts afin de pouvoir capturer le mutant.

Tout en poursuivant sa course à travers le couloir du quinzième étage du siège d'une banque, il maugréait, ne pouvant se servir de ses armes. Celui qu'il poursuivait se déplaçait rapidement, mais surtout, il avait pris à la fâcheuse habitude de passer dans des lieux ou des innocents se trouvaient, et Grifter ne pouvait pas risquer de toucher un citoyen, même avec une simple vague de plasma. Aussi, il attendait que son coéquipier de fortune se manifeste pour en finir une bonne fois pour toute.
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Charles attendait sur le toit d’un immeuble à côté de la banque où Grifter poursuivait la cible. Il était en train de le suivre grâce à sa vision mutante. Selon son intuition le mutant sauterait sur cet immeuble. Il avait déjà préparé ses balles endormantes. Pour lui, New York est un lieu inconnu. Il était venu une seule fois de sa vie dans cette ville. C’était lorsqu’il avait 16 ans.
Une sortie culturelle avec le pensionnat et la seule que le pensionnat avait organisé. C’était supposé être une semaine où ils auraient visité les endroits les plus importants de New York les trois premiers jours et le reste de la semaine, ils auraient pu visité la ville seuls. Mais , le voyage a été raccourci de quatre jours. Des élèves avaient sauté dans la cage du gorille au zoo. Après les avoir sorti de la cage, on était directement retourné au pensionnat. Charles aurait voulu profiter de la ville, mais il n’a pas pu et aujourd’hui encore moins. Il devait arrêter le mutant. Il espérait que le criminel ne décide pas de se cacher dans la ville, car il se sent en territoire inconnu.

Il fut sorti de ses pensées par le bruit d’une vitre qui se brise et le mutant qui saute sur l’immeuble. Il se rapprocha discrètement de l’endroit où il pensait que sa cible allait tomber. Il le mit en joug et visa, prêt à tirer. La cible arrivait près du sol, mais au lieu de s’arrêter comme aurait voulu Charles, elle fit une roulade, ce qui eut pour résultat que Charles rate ces tirs et que la cible le repère. Le mutant remarqua le nouvel adversaire et se mit à courir. Charles se dit :

’’ Merde. Pourquoi à chaque fois que je crois que tout va être simple, ça se complique.’’

Il se mit à sprinter pour rattraper sa cible. Le problème est que Charles est excellent en endurance grâce à son entrainement de boxe, mais la vitesse n’est pas son fort. Le mutant esquivait les obstacles du toit sans aucun problème et ne perdait pas de vitesse, tandis que Charles avait de la difficulté. En plus la cible zigzaguait, ce qui rendait les tirs inutiles.
La cible arriva au bord de l’immeuble et sauta, atterrissant sur le toit de l’immeuble d’à côté . Charles doubla de vitesse et sauta. Pendant la course sur le toit, il avait changé de chargeur et pris les balles GPS. C’était le seul moyen de ne pas le perdre s’il s’enfonçait dans New York. Charles était persuadé d’avoir assez d’élan pour atteindre le toit, mais il avait mal calculé. Il réussit de peu à s’accrocher au rebord du toit avec son bras gauche. Un homme normal n’aurait pas été capable de se hisser avec un seul bras. Pour Charles, c’était différent. Avec un seul de ses bras mécaniques, il serait capable de se tenir lui et une autre personne sans danger. Il remonta le haut de son corps. Il vit le mutant le regarder. Il était pourtant sûr que son nouveau poursuivant était tombé en bas. Cela lui prit quelques secondes avant de réaliser ce qui se passait. Ces secondes laissèrent le temps à Charles de prendre son glock 17 et de tirer une balle. Il réussit à lui toucher la cheville avant que le mutant reprenne sa course folle. Charles sourit et pensa :
’’Maintenant, tu ne peux pas m’échapper.’’
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Grifter continuait sa poursuite, non sans difficulté. Le mutant mettait a profit son formidable don pour les sauts et les acrobaties en se déplaçant désormais sur les toits, et l'agent doutait de ses capacités pour réussir à maintenir la pression sur sa cible dans une telle configuration.
Lorsqu'il sauta du toit du siège de la banque vers celui de l'immeuble voisin, un petit bruit d'impact de tir se fit entendre. Grifter, comme le mutant, remarquèrent alors le nouvel agent, identifié par son masque comme étant : Charles Weaver - pas de nom de code -. Daniel ne savait pas grand chose de ce partenaire de fortune, ignorant beaucoup de choses des autres agents du Shield en général, et pour l'instant son avis était plutôt mauvais à son sujet.

* Il fallait qu'il manque son tir... *

La course reprit donc, le mutant en premier suivi de Charles, et Grifter plus loin qui avait eu du mal à passer sur le second toit. Alors quand le voleur s'élança une fois encore dans le vide, Grifter étouffa un juron avant de voir Weaver le suivre, et manquer de s'écraser plusieurs mètres plus bas, révélant ainsi son bras mécanique. Finalement cette situation de danger se retourna à l’avantage des deux agents car, surpris, le mutant laissa le temps à Charles de lui placer un mouchard qui permettrait au Shield de le suivre à la trace. Mais pour l'heure, c'était Grifter qui allait en profiter, activant l'une des fonctions de son masque pour connaitre la position de la cible.

Grifter s'élança à son tour, s'économisant pour atterrir sur la cage d'escalier, deux étages plus bas. Il féliciterait l'agent Weaver plus tard pour son tir, pour l'heure, il devait mettre à profit son travail. Il suivait donc le mutant à l'intérieur de l'immeuble, se dérobant ainsi à sa vigilance. Il dut sauter d'une fenêtre à l'autre - tombant ainsi un étage plus bas encore - avant que le voleur ne commence à ralentir, pensant avoir semé ses deux poursuivants. Et alors, qu'il se trouvait dans une ruelle entre deux immeubles, vérifiant qu'aucun policier ne se trouvait sur le boulevard qui lui permettrait de rejoindre le métro, Grifter tomba sur lui, de la cage d'escalier à hauteur du premier étage, l’assommant sur le coup, non sans satisfaction.

- Finis de courir le monte-en-l'air, ta carrière s'achève ici.
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Charles remonta vite sur le toit. Il se remit à sa poursuite. Malgré qu’il ait réussi son tir, il voulait rattraper le mutant le plus vite possible. Le mutant vit du coin de l’œil une porte entrouverte vers l’intérieur de l’immeuble. Il profita de l’occasion. Il entra et ferma la porte qui ne pouvait être ouverte de l’intérieur. Ce détail n’arrêta pas Charles. Il chargea et défonça la porte avec son avant bras. Le criminel se retourna et redoubla d’effort en voyant que son adversaire était coriace.
La poursuite continua dans un immeuble à appartement. C’était l’environnement parfait pour Charles. À part l’escalier au bout du corridor et les portes d’appartement verrouillée, le mutant ne pouvait zigzaguer ou se trouver une couverture. Il avait changé de chargeur pour ses balles tranquillisantes. Il se mit à viser, mais au dernier moment une porte. Une dame en robe de chambre sortit en criant :

-Vous allez arrêter de faire du bruit!

Le mutant voyant une occasion de s’échapper poussa la femme, rentra dans l’appart et ferma la porte. Charles refit le même mouvement pour détruire la porte. Le mutant courut jusqu’au bout de la pièce et sauta par la fenêtre. Charles allait le poursuivre jusqu’à ce qu’il fut stoppé plus loin par un homme qui cria :

-Espèce de fou, je vais te casser ta gueule.

L’homme était habillé avec un t-shirt blanc et des sous-vêtement. Il avait un couteau et séparait Charles de la fenêtre. Charles dit :

-Essaie, vas voir si tu peux.

L’homme chargea . Il donna un coup de couteau, Charles se pencha pour l’éviter et donna un coup de poing dans le ventre de son adversaire. Le coup n’était pas très fort, mais l’homme se tenait le ventre avec ses deux mains.

‘’C’est maintenant ou jamais.'' se dit Charles.

Il poussa l’homme et sauta par la fenêtre. Lorsqu’il atterrit dans la ruelle. Grifter lui était tombé dessus. Il dit à Grifter :
-Belle prise.
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Grifter n'était pas très doué dans le contact humain. Souvent jugé trop sérieux et pas assez impliqué dans les relations, il était bien forcé d'admettre que ces défauts faisaient effectivement partie de lui. Aussi, la simple idée de congratuler son collègue ne lui aurait pas traversé l'esprit en temps normal, mais le fait de l'entendre parler l'obligea à chercher une réponse adéquate. Malheureusement pour lui, le naturel revint bien vite au galop.

- Merci, il m'aurait surement échappé sans votre aide, Weaver c'est bien cela ? Impressionnantes, les capacités de vos bras, mais vous devriez éviter les tentatives impossibles tout de même.

Girfter se rendit compte qu'il en était presque à réprimander son collègue, et pour peu, il se serait mis à parler de son tir manqué alors que ce n'est pas du tout ce qu'il avait l'intention de faire en ouvrant la bouche.

- Enfin, bon boulot, on va pouvoir rentrer à la base.

Et comme s'ils n'avaient fait qu'attendre cette déclaration, une voiture vint récupérer les deux agents. Les emmenant sur le toit d'un immeuble via un parking à étage,s ils étaient attendus par un hélicoptère.

A l'intérieur, les premiers mots prononcés par l'un des agents chargés de récupérer le détenu fut à l'attention de Grifter :

- Girfter, vous êtes attendus par les médecins pour votre examen mensuel.

Grifter hocha la tête, la mine rembrunie, visiblement cet examen ne l'enchantait pas, et pour cause, se faire rappeler presque tout les mois qu'il possédait le gène X, et qu'il était considéré par conséquent comme une bombe à retardement, n'était pas pour le réjouir.
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-Merci, il m’aurait surement échappé sans votre aide, Weaver c’est bien cela ? Impressionnantes, les capacités de vos bras, mais vous devriez éviter les tentatives impossibles tout de même, avait répondu Grifter à sa dernière parole.

Charles sentit qu’il y avait un peu de sévérité dans sa voix, mais cela ne l’offensa pas. Pour lui, c’était plutôt une critique constructive qu’une réprimande. Il avait fini son entrainement du SHIELD il y a quelque mois, donc cela faisait peu de temps qu’il faisait des missions de plus haute ampleur. Cependant, il fut content de voir que son intervention avait réussi à aider un autre agent. Pour lui Grifter était un inconnu, comme la plupart des agents et il voulait essayer de faire bonne figure. Il n’avait jamais été quelqu’un de très apprécié pendant son enfance et son adolescence. Il n’avait eu qu’un véritable ami. Il s’appelait Will Macarthur. Il l’avait rencontré au pensionnat. Il venait d’arriver et tout les étudiants le craignaient vu qu’il savait qu'il avait mis un élève de son ancienne école en coma. Il était encore seul dans cette nouvelle école. Puis un jour lorsqu’il dinait seul à table un gars est venu s’asseoir et avait dit :

-Salut¸, je peux m’asseoir ici. Je suis Will, ça fait trois ans que je suis ici. Tu t’appelles comment le nouveau ?

- Pourquoi tu viens t’asseoir ici, tu sais que je suis une brute, avait-il répondu d’un ton sec.

- Moi je fais du judo et est-ce que j’ai l’air aussi d’une brute ? Donc pourquoi toi, tu en serais une si tu fais juste de la boxe.

Ce fut comme ça que commença leur amitié et elle n’avait que gagné en force. Will était tout ce que Charles n’avait jamais eu. Il était un ami, un frère et un confident. C’est grâce à lui qu’il a pu supporter les différentes épreuves qu'il a eu. Ils avaient passé leurs deux dernières années de pensionnat ensemble. Lorsque le pensionnat fut terminé, les deux retournèrent dans leur ville natale, Charles à Toronto et Will à Ottawa. Mais ils avaient continué à se parler et même à se voir. Charles allait le revoir dans deux jours, si cet accident et ce kidnapping n’avaient jamais eu lieu. Ce qui lui fit aussi penser que la manche gauche de son imperméable était tombée. Il la remit en place . Il avait honte de ces bras qui l'avait privé de sa vie, mais il savait au moins qu’il les utilisait pour une bonne cause.

-Enfin , bon boulot , on va pouvoir rentrer à la base.

La voiture arrivait et le reste du trajet fut en silence. Excepté l’agent dans l’hélico qui avait dit que Grifter avait un examen. Charles ne voulait qu’aller dans sa chambre pour pouvoir se reposer et penser un peu .
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