( Suite du rp situé ici )

Emma ne prononça pas un mot de tout le temps du trajet. Il était évident qu'elle avait quelque chose derrière la tête, mais elle n'avait pas pour habitude de dévoiler ses projets, surtout pas à une élève. De plus, avouer à Erika qu'elle voulait juger de ses talents ne l'aiderait pas à se concentrer, et fausserait cruellement le résultat attendu. La jeune femme accéléra le pas, entendant ceux de l’étudiante s'y calquer. Elle était motivée, c'était une bonne chose, mais ne pouvait elle pas faire moins de bruit ? La psionique ne voulait pas que qui que ce soit sache où elles se rendaient, elle ne voulait pas avoir à se justifier.

- Chuuuut. *fit elle en laissant sa langue siffler doucement*

Non vraiment, elle ne savait déjà pas comment déloger Forge de la salle de contrôle, elle ne voulait pas en plus s'expliquer avec un fouineur.

Elles pénétrèrent dans l’ascenseur privé des X-Men, dépourvus de boutons, où Emma posa sa main sur l'analyseur d'empreintes, puis soumit son œil à un laser, pour enfin prononcer la destination à voix haute.


- La Salle des Dangers.

L'appareil se mit en marche, mais au lieu de monter, c'est dans les profondeurs situées sous l’institut qu'il s'enfonça, semblant même aller par moments dans des mouvements latéraux. Quand les portes s'ouvrirent, c'est un petit couloir éclairé de néons, projetant une lumière d'un blanc vif sur les murs en acier. Le coté rustique de l'école était bien loin au dessus d'elles, ici, c'est la technologie qui régnait.

Emma invita Erika à s'avancer, lui emboitant le pas, pour la guider au fond du couloir, face à un gigantesque mur écrasant. Le professeur apposa sa main gantée de blanc contre la paroi, portant l'autre à son front, fermant les yeux instant alors que le mur s'ouvrait dans un bruit de rouage et un cliquetis mécanique.


- Erika, voici la salle des dangers.

Un petit sourire amusé se dessina sur les lèvres de la jeune femme, elle savait l'effet que cela devait faire sur la jeune étudiante, elle ajouta donc un ton légèrement théâtral à son annonce.

- A partir d'ici, tu seras physiquement seule. Je serais au dessus, dans la salle de contrôle, afin de prévenir tout...Soucis. Les micro et les hauts-parleurs nous permettront de rester en contact. Tu es prête ?

Sans même attendre la réponse qu'elle connaissait d'avance, Emma tourna les talons et disparut derrière une porte sur l'un des flancs du couloir derrière Erika.
Forge n'était pour une fois pas là. L'Américaine en sentit un soulagement, elle allait pouvoir disposer des commandes sans être importunée par ce cinglé de la mécanique.
S'avançant vers le panneau de contrôle, elle activa quelques boutons, éclairant la salle des dangers en contrebas, puis attendit de voir la jeune Russe y pénétrer pour annoncer tout haut l'entrainement souhaité. Un exercice pour débutant, de niveau zéro. Il était inutile de tester la jeune étudiante avec quelque chose de plus élevé, elle aurait risquée de se blesser. Et puis, la nuit était longue, elle pouvait toujours augmenter le niveau au fur et à mesure...
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Erïka suivait toujours Emma. Ni l’une ni l’autre n’ouvrait la bouche pour parler. Cela se voyait clairement dans l’attitude de la femme : elle comptait faire ce petit voyage silencieusement, de peur de voir quelqu’un les rejoindre, attiré par le vacarme qu’elles pourraient causer. L’adolescente resta silencieuse. Elle ne descella ses lèvres que lorsqu’elles furent à l’intérieur de l’ascenseur, strictement réservé aux X-Men. C’est à ce moment qu’elle prononça leur destination prochaine : la salle des dangers. Le corps d’Erïka fut parcouru d’un frisson d’excitation. Elle allait bientôt découvrir une salle d’entrainement hors du commun et mourait d’envie de tester ses compétences face à l’un de leur programme d’entrainement. Alors que l’ascenseur se mettait en mouvement, descendant dans les sous-sols de l’institut, l’adolescente s’adossa dans un coin de la boite métallique afin de bénéficier d’un peu plus de stabilité. Elle n’avait jamais eu un réel besoin de s’appuyer à quelque chose pour garder son équilibre dans un tel endroit, mais elle avait l’impression que sa trajectoire n’était pas tout à fait dessinée en ligne droite et que, parfois, l’appareil s’inclinait un peu. Peut-être était-ce son imagination fertile qui hallucinait à cause de la fatigue guettant l’adolescente ? Quoi qu’il en soit, elle fut des plus heureuses lorsque l’habitacle s’immobilisa soudainement, laissant glisser les portes afin de leur ouvrir le passage.

Erïka s’avança, suivit Emma, dans ce couloir dénué de la moindre originalité. Les néons l’aveuglèrent légèrement et elle plissa automatiquement les yeux, regarda discrètement autour d’elle afin de graver cet endroit dans sa mémoire. Rares étaient les personnes qui pouvaient parcourir librement ce couloir, alors pourquoi se forcer à y mettre un peu d’esthétique ? Au moins, cela apportait un certain vent de changement, lui donnant l’impression d’avoir quitté totalement l’institut. La jeune fille ne tarda pas à s’arrêter devant un mur, à première vue solide et infranchissable. Était-ce un cul de sac ? Emma lui prouva le contraire, utilisant son don afin d’ouvrir la porte cachée.

-« Erïka, voici la salle des dangers. »

L’adolescente s’avança doucement, à la fois curieuse et méfiante. Elle posa un pied de l’autre côté des portes avant de poser les yeux sur la femme qui se tenait tout près d’elle. Elle semblait apprécier cette situation, ce qui inquiéta Erïka. La Russe souhaita, à ce moment, être en mesure de sonder les pensées d’autrui.

-« A partir d'ici, tu seras physiquement seule. Je serais au-dessus, dans la salle de contrôle, afin de prévenir tout...soucis. Les micros et les hauts-parleurs nous permettront de rester en contact. Tu es prête ? »

Prête pas prête, Erïka ne pouvait plus reculer. Les portes se refermèrent, à peine avait-elle franchi entièrement le seuil de la porte métallique que la femme s’était éclipsée par une autre entrée. Cette vaste pièce lui donnait la nausée, surtout à cause du fait qu’elle se retrouvait seule et enfermée. Pas de fenêtre, pas d’issue de secours visibles. Retirant sa veste avant de la jeter au sol, près de la porte, Erïka fit quelques pas afin d’observer l’endroit plus en détail. Les mains dans les poches arrière de son jean, elle scrutait les parois afin de faire la découverte de certains pièges, certaines cachettes. Rien. Elle ne trouvait rien. À présent, Emma devait l’observer et s’apprêter à lancer le programme d’entrainement. Qu’allait-il se produire ? Erïka était fébrile, elle désirait tant savoir ce qui allait se produire pendant l’entrainement. Allait-elle être plongée dans une situation quelconque où elle devrait affronter un ennemi ? Ou bien deux ? Devra-t-elle affronter des obstacles, faire travailler son endurance ? Elle n’eut pas à se poser d’avantage de questions car l’entrainement débuta…
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L'ordinateur commença à mettre en place la simulation destinée à l'entrainement d'Erïka. Le niveau débutant étant bien souvent synonyme de nouveau membre, une voix de femme entama un rapide discours.

- Bienvenue à vous nouveau membre. Le mode d'entrainement qui va suivre est destiné à tester votre maitrise de l'environnement et vos réactions dans une situation de danger. Bonne chance à vous.

Le message terminé, une multitude de petits panneaux pivotants se mirent à luire, faisant disparaitre peu à peu la salle des dangers pour un décor plus urbain. L’hologramme se mit en place, dévoilant une ruelle de New-York. Erïka se trouvait au centre et deux hommes armés de couteau avançaient vers elle de part et d'autre, lui coupant toute possibilité de retraite.
L'homme se trouvant en face s'élança vers la jeune femme, visiblement avec la ferme intention de lui planter la lame dans le ventre, alors que le second poursuivait son approche plus lente, prêt à attaquer dans le dos de l'adolescente.
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Erïka était à la fois concentrée sur son adversaire, à la fois perdue dans ses songes. Elle fixait son ennemi, sans sourciller, sa vue se brouillant peu à peu, alors qu’elle faisait le vide dans son esprit. Elle ne pensait plus à rien. Elle se sentait libre. Plus de pensées. Plus de mensonges. Plus de douloureux souvenirs. Le temps s’était figé, pour elle. Son ennemi n’avançait pas. Elle restait également immobile. Elle ne voulait pas frapper la première. S’il s’avançait, elle improviserait un quelconque mouvement pour se retrouver suffisamment près pour le frapper. Pour l’instant, elle profitait du vide s’étant fait dans sa tête pour respirer un peu. Ce genre de moment était tellement rare. Même s’ils ne duraient que de minces secondes, comme présentement, elle en profitait pleinement. Cependant, une voix féminine vint troubler sa quiétude inopportune.

-« Erika, ne perds pas ton temps et ta concentration en paroles inutiles. L’ennemi ne fera pas cette erreur lui, et chaque seconde compte dans un combat au corps à corps tel que celui-ci, ne soit pas celle qui les gâches stupidement, ce ne sont pas tes mots qui doivent être intimidants, mais ta prestance, ton attitude ! Concentres toi ! Et n'oublies pas qui tu as en face de toi... »

Arg ! Elle n’arrivait pas à ignorer ses paroles. Elles ne provenaient pas des haut-parleurs. La sonorité aurait été tout à fait différente et lui aurait semblé plus lointaine, tandis qu’en ce moment, elle entendait parfaitement chacun des mots prononcés par le professeur. Erïka laissa échapper un minuscule grognement de mécontentement. Était-elle vraiment obligée de passer par son esprit pour lui dire cela ? Sans vraiment réfléchir, étant donné qu’elle était dans sa propre tête, elle pensa ses mots sans vraiment les mâcher : « Elle peut pas me foutre la paix ? J’essaie de sauver ma peau. Fuck la prestance. Tout ce qui compte est que je défonce cet enfoiré. Je peux même le tuer, il n’est pas réel… Je ne serais pas une vraie meurtrière… Je… Je ne ferais pas de massacres… Pas comme eux… Merde, si elle lit dans mon esprit je suis cuite ! » Aussitôt, la jeune fille tenta de formuler la moindre de ses pensées dans sa langue natale. Ce n'était qu'une précaution au cas où la femme tenterait de sonder ses pensées. Elle prononça quelques mots en Russe, à peine perceptibles, avant de faire un pas vers l’homme. Elle pouvait le tuer, il n’était pas réel. Elle ne deviendrait pas une meurtrière, non ? Elle ne voulait se salir les mains, mais elle devait également penser à sa survie. Elle devait cesser de réfléchir, de penser au carnage de Jack, aux horreurs de son passé. Pour l’instant, le plus important était devant elle. Elle devait se débarrasser de l’homme se jetant vivement sur elle ! Elle ne pouvait pas esquiver, elle ne pouvait pas le laisser se ruer sur elle. Le premier réflexe de l’adolescente fut de se servir de son environnement. Elle attrapa le couvercle d’une poubelle et lui balança en pleine tête. Bien évidemment, l’homme le bloqua avec son bras, ce qui lui cacha le visage suffisamment longtemps pour que l’adolescente lui plante le couteau au niveau du torse. Renversant l’homme au sol, elle l’observa, agonisant, alors que son cœur se serrait. Non, elle n’avait pas peur. Elle ne regrettait pas son geste car, après tout, ce n’était qu’un hologramme. Elle avait seulement ressenti cet instinct de survie en elle, se besoin d’éliminer quelqu’un et le soulagement de voir le danger disparaitre. Cependant, que ce soit un hologramme ou non, elle savait maintenant ce que cela faisait que d’enfoncer une lame dans le torse d’un homme. S’il avait été réel, une flaque carmine se serait formée à ses pieds.

Erïka s’adossa au mur de brique et se laissa glisser au sol. Ledit mur ne tarda pas à s’évaporer, tout comme les deux individus. L’entrainement était terminé. Pourtant, elle n’arrivait guère à détacher son regard azuré de l’endroit où se trouvait l’homme. Elle laissa ses tourments l’emporter, la laisser dériver entre cauchemars et cauchemars. Elle arrivait pratiquement à se mettre dans la peau de ces tueurs qu’elle avait vu à l’œuvre de si nombreuses fois. Elle connaissait le bruit de la lame s’enfonçant dans la chair humaine. Elle revoyait Jack arracher violemment la colonne vertébrale de cet homme la pourchassant, laissant alors échapper un terrible cri de victoire. Si elle tuait un véritable humain, ressentirait-elle la même chose ? Elle avait longtemps cru pouvoir rester indifférente face à ce genre de chose, mais il semblerait qu’elle se faisait faible et émotive, qu’elle craquait sous le poids des événements. Et, pourtant, elle ne pouvait pas en parler. En fait, elle s’était refusé à dévoiler quoi que ce soit. Allons, ce n’était qu’un hologramme, elle ne devait pas être dans cet état. Elle se fâchait contre elle-même d’avoir décidé d’user d’une arme blanche, laissant tomber le bon vieux combat à mains nues. Elle était en colère d’être devenue si sensible, si frêle. L’adolescente soupira longuement avant d’abattre un poing rageur sur le sol de métal. Pourquoi la vie était-elle si compliquée ?


[Si ça te convient, on continue ce Rp jusqu'à ce que Scum ai posté ?]
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Ce rp ci est donc clos, je lance la suite après le post de Scum Ici.

Je te laisse poster tes impressions ou tes commentaires pendant qu'elles remontent là bas Eri ^^.