Rechercher Erïka dans les quelques pièces de l'appartement n'avait pas pris beaucoup de temps au jeune couple. Le logement n'était pas immense mais forcément, il avait fallut que la cachette de la Russe se soit réfugiée dans dernière sur laquelle ils tombent. Amy était heureuse d'enfin retrouver la piste de la traîtresse qui venait de la tremper. Déjà parce qu'elle allait pouvoir lui rendre la pareille, mais aussi parce qu'elle ne se sentait pas d'aller vérifier dans la cuisine, où se trouvait sans doute Anieta, si la demoiselle ne s'y était pas enfuie. C'est que l'italienne n'avait pas trop envie que la vielle dame la voit arpenter son nouveau logement, enroulée dans une serviette. Même si Amy avait passée les dernières années de sa vie dans les rues de New-York, elle n'en avait pas pour autant oubliée la bonne éducation qu'elle avait reçue enfant. Ne connaissant pas encore assez bien la grand mère de son amie pour présumer du genre de réaction qu'elle pourrait avoir face à leurs gamineries, elle préférait éviter d'avoir à s'expliquer, se sentant un peu coupable d'avoir détrempée la salle de bain.
Heureusement, Erïka n'ayant pas eut la mauvaise idée d'aller se réfugier dans les jupons de la vielle femme, la question ne se posa pas. A Default, elle avait préférer se glisser dans un grand placard, sans doute encore vide. Du moins, c'est ce que présumait Amy et le seul moyen de s'en assurer était de faire sortir la blonde de sa cachette. Ouvrir la porte pour jeter un œil à l’intérieur était bien trop simple pour les deux amoureux, qui préfèrent s'amuser encore un peu de la situation. Aussi, Amy et Will entamèrent une discussion emplie de sous entendue, dans l'espoir de faire réagir leur "victime".
" C'est vrai qu'tu m'sembles très confortable là ! J'peux pas résister !! "
Malgré tout, l'italienne ne bougea pas, ne voulant pas ajouter son poids au carton de peur qu'ils se retrouvent les quatre fers en l'air et offrir une nouvelle anecdote ridicule que pourrait utiliser Erïka pour les taquiner. A la place, elle pose les yeux sur la porte du placard, s'attendant à la voir s'ouvrir d'un instant à l'autre.
Une longue minute s'écoula et rien ne vint. Un peu perplexe, la jeune femme reporta son attention sur son petit ami, qui l’interrogeait du regard. Cette dernière écarta un peu les bras en haussant les épaules, signe qu'elle ne comprenait pas trop pourquoi la blonde n'avait pas encore surgit hors de sa cachette. S'étaient ils trompés ? Avaient ils fait leur petit numéro pour rien ? Erïka avait elle était assez fourbe pour laisser de faux indices et filer ailleurs ? C'était possible. Sans qu'aucun son ne sorte de sa bouche, Amy bougea ses lèvres pour former un "ouvre" discret. Will était déjà sur le coup, tirant sur la poignet alors que l'italienne se penchait sur le coté pour mieux voir l’intérieur du meuble.
Lorsque Erïka en bondit telle un diablotin hors de sa boite, sautant au cou du rouquin, l'italienne sursauta. Elle avait finie par croire que son amie n'était finalement pas là, aussi fut elle surprise de la voir surgir. Une nouvelle fois, la Russe avait réussie à se jouer d'eux ! Se reprenant, la brune fixa l'adolescente avec un air qui ne laissait aucun doute sur le fait qu'elle finirait par lui payer, un sourire amusé flottant sur ses lèvres.
" Oh mais j'compte pas approcher, t'es trop en forme aujourd'hui pour que j'réussisse à t'faire tomber dans un piège. Mais j't'aurais un aut' jour (je t'aurais !). N'testes même pas l'sourire innocent avec moi, ça prendra pas. *dit elle en tirant la langue, taquine* Et t'oserai quand même pas m'foueter heiiin ? Puis franch'ment t'abuses d'pas nous avoir crus, on a trop bien joués là ! Encore mieux qu'la fois où on a... non rien, laisses tomber "
Amy allait dévoiler un souvenir de l'époque ou Will et elle devait voler pour survivre. Bien que ce n'était pas glorieux, la demoiselle n'avait pas honte de ce qu'ils avaient dus faire, c'était une nécessité. Cependant, elle n'aimait pas trop parler de leurs anciens méfaits à son amie, préférant qu'elle les voient comme les gens bien qu'ils étaient que comme de filous sans abris.
Heureusement pour elle, Erîka n'eut pas le temps de poser la moindre question, car l'heure de se mettre à table approchait. Alors que sa meilleure amie s'éloignait, sans doute pour se changer, Amy quant à elle essaya d'essorer un maximum ses vêtements en les frottants de la serviette qu'elle avait empruntée.
" Aller hop, ça ira comme ça ! Merci du coup d'main mi Bello, la menacer d'la coller cul nue ça marche vach'ment bien, j'm'en souviendrai. "
Riant un peu, Amy alla elle aussi aider à la préparation du soupé. Elle était morte de faim, n'ayant que peu mangée ses derniers jours, trop anxieuse de l'état de celui qu'elle aimait. Mais pour l'heure, tout allait bien mieux et son appétit était revenu. Une fois le repas terminé, l'italienne se sentit repus. Pourtant, au lieu d'aller feignasser dans un coin pour digérer, elle s'activa une nouvelle fois, comme les autres, pour terminer de vider le plus gros des cartons, s'amusant à penser que si Will et elle devait déménager à l'heure actuelle, ils n'auraient pas un dixième des caisses d'Anieta.
Puis, il fut temps de rentrer. Lorsque la vielle femme signala qu'elle allaient les reconduire à l'institut, une petite boule se forma dans le ventre de l'italienne. Leur retour signifiait les explications de son petit ami, celles qu'elle attendaient depuis plusieurs jours. Cela ne risquait il pas de le faire replonger dans la morosité ? Une fois seuls tous les deux, risquait il de retomber dans l'état dans lequel il avait était jusqu'à aujourd'hui ? Non, elle ne le permettrait pas. Elle ferait tout pour qu'il garde la forme dont il avait fait preuve toute la journée, et cela, quoi qu'il arrive !
Après avoir doucement embrassé la joue de la vielle femme, la mutante renchérit sur les propos de son petit ami.
" Oui, c'est nous qui vous remercions, c'était une très bonne journée et le repas était parfait ! Si vous avez besoin d'quoi qu'ce soit, n'hésitez pas à nous d'mander. "
Anieta les raccompagna ensuite à l'école. L'italienne était silencieuse, pensive, se demandant ce qui allait arriver à présent. Malgré tout, elle restait présente pour le rouquin à ses cotés, sa main glissée dans la sienne, la caressant doucement du pouce à chaque fois qu'elle la sentait se crisper un peu. Will était inquiet, tourmenté par quelque chose de grave, elle le connaissait assez bien pour le savoir, et de ce fait, la demoiselle devait se faire violence pour ne pas l'attraper dans ses bras et l'inciter à se confier. Cela aurait été mal venu dans la voiture de la vielle femme, en sa présence et celle de la Russe. Il fallait attendre encore peu, un tout petit peu... ils étaient presque arrivés.
Une fois à l’extérieur de l''institut, les jeunes gens saluèrent celle qui avait été si compréhensive. Amy la serra doucement contre elle, son geste trahissant une grande affection et beaucoup de reconnaissance.
" Merci pour tout Anieta. "
Pas besoin d'en dire d'avantage, les personnes âgées comprenaient souvent les choses sans que des mots aient besoin d'être prononcés. Tournant les talons, l'italienne rentra au manoir. Elle salua ensuite sa meilleure amie lorsqu'il fut l'heure de chacun rejoindre sa chambre.
" Bonne nuit Rika, dors bien. Et rassures toi, ma vengeance n'aura pas lieu ce soir, tu peux dormir tranquille. "
Puis, Amy et Will retrouvèrent leur chez eux, leur coin d'intimité. Qu'allait il se passer maintenant qu'ils étaient enfin seuls ? Quel lourd secret l'homme de sa vie allait il lui confier qui pouvait expliquer l'état dans lequel il fut ces derniers jours ? Elle n'allait pas tarder à le savoir...