-L’assaillant! Le tueur! Allez-y!

C’était le début du deuxième round. Pour l’instant, le combat jouait en ma faveur, mais le round que je venais de disputer avec ce type n’était rien d’autre que du passé maintenant. Mais il fallait dire que j’avais bien joué. Je lui avais cassé le nez, et je pouvais clairement voir que sa joue saignait et qu’il avait un œil au beurre noir. Mais il ne m’avait pas manqué non plus. J’avais l’oreille qui bourdonnait à cause du sang qui en coulait, et mon menton était rouge. Un coup de plus et il me le cassait. On peut pas dire que ce sport soit vraiment pacifique. Mais je savais que quelque part dans cette foule se trouvaient Adam et Ayou. Je ne voulais pas perdre devant eux. J’avais toujours agi comme étant le plus fort, et j’allais continuer à le faire. Et s’il fallait que j’utilise mon pouvoir pour gagner, alors je le ferai.
Je pris une grande respiration et fonçai vers mon adversaire. Il n’avait pas prévu le coup et se le mangea en pleine figure, mais resta debout malgré le coup. Il se mit alors à bloquer avec difficulté les coups que je tentais de lui asséner à la tête. Je changeais alors ma cible et me mis à le frapper dans les côtes. Mais après quelques coups, il s’éloigna pour tenter de reprendre l’avantage. Nous tournâmes en rond pendant environ une bonne vingtaine de secondes. C’était vraiment du temps perdu, mais je voulais pas prendre le risque de tomber dans un piège. Pendant ces vingt secondes, ce fut le silence total. La foule se tut, et même les commentateurs en firent de même. Je le regardai droit dans les yeux. Puis finalement, il fonça vers moi et tenta de me mettre à terre. Mais je le bloquai et me mis à le frapper aux côtes. Puis, je lui donnai un coup de genoux dans le visage, le faisant tituber vers l’arrière. Puis, je courus vers lui et le plaquai au sol avec mon avant-bras. Puis, je lui montai dessus et me mis à le frapper au visage jusqu’à ce que l’arbitre me demande de me lever. Il vint alors vérifier si mon adversaire était en état de continuer. Je savais qu’il ne l’était pas. C’est alors que je me tournai vers la foule regardant le sol. Ils se turent, attendant mon mouvement. Puis, en signe de victoire, je levai les deux bras dans les airs. Les acclamations fusèrent, à un tel point que certains devaient probablement avoir mal aux oreilles. Mais chacun de leur cris me remplissait de gloire. Quelques minutes après, l’arbitre annonça le vainqueur. Il leva mon bras et dit :

-Vainqueur, Travis Diskent, l’assaillant!

Les applaudissements et les encouragements recommencèrent de plus belle. Puis, je quittai les lieux sous les cris des spectateurs. Je retournai dans les vestiaires, histoire de m’habiller. Là-bas, je croisai mon adversaire et lui serrai la main en signe de bonne volonté. J’avais beau avoir gagné, il ne s’était pas si mal défendu. Il me félicita pour ma victoire, et après l’avoir salué, je partie vers ma loge. À l’intérieur se trouvait un petit frigo avec des cannettes de red bull. j’en pris une et la bus sur le coup. Puis, je m’assis dans une chaise et allumai la télé accrochée dans le coin en attendant ma visite. Il y avait très peu de passes VIP en circulation, car personne ne voulait s’en dessaisir. Et puisque j’en avais donné un à Adam et un à Ayou, la seule visite que j’attendais était la leur. Enfin, on allait pouvoir se revoir tous les trois.
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Je ne me suis jamais rendu dans une arène. Une tradition léguée depuis des temps immémoriaux, aller voir des gens se battre, souffrir, et parfois mourir. Si dans le temps ça avait revêtu un coté religieux, aujourd'hui cela ne sert qu'à assouvir les bas plaisirs des humains que nous sommes. Je ne suis pas habitué à aller regarder des gens se frapper les uns sur les autres pour passer du bon temps, mais une fois dans la salle, c'est comme entrer dans un autre monde. Le public est déchainé, il se lève, se rassoit, se relève au rythme des assauts et des contre-attaques, des hurlements et des encouragements. Cela n'a rien à voir avec un stade, c'est bien plus électrique, plus vivant, plus prenant, encore pire que le public que l'on peut voir durant les matchs de catchs. Ici, il n'y a aucune place pour le spectacle joué, quand les combattants hurlent comme des bêtes, c'est parce que quelque part, on le sait, ils le sont devenus, le sang n'est pas prévu à l'avance comme un rouage, ce qu'on voit c'est l'art de la guerre archaïque, poussé par le vice.
Et c'est prenant.

En quelques minutes je hurle déjà comme les autres pour encourager Travis. Je suis totalement incapable de me souvenir de ce que je crie, mais cela doit varier entre des imprécations, des commandes de mise à mort et des choses encore moins subtiles. J'en oublie presque le bonheur simple que j'ai de pouvoir assister à un combat de mon frère et cela avec ma sœur.

* Heureusement que je n'ai pas parié, sinon je serais vraiment survolté, comme ces types.*

Je me demande comment Ayou supporte ça de son coté, ça a un coté très masculin comme univers, même si il n'est pas rare en observant le public de voir une femme ou une autre en train de hurler avec la même hargne que les autres. C'est plaisant de pouvoir profiter de l'instant sans se soucier de rien, quelques minutes plus tôt encore j'étais concentré uniquement sur les spectateurs, les surveillants du coin de l’œil, repérant les sorties de secours, essayant de voir si certains étaient armés, je deviens de plus en plus prudent au fur et à mesure que le temps passe.

Pendant un instant, une femme dans le public attire mon regard, sa façon de regarder les combattants, son air réservé, elle se trouve hors de l'univers de l'arène. Elle n’applaudit pas, ne se soulève pas au rythme du combat, elle est là pour autre chose que profiter du spectacle. Je ne peux plus détacher mon regard de cette femme, son comportement est trop décalé de celui des autres, cela ne présage rien de bon. Je sens le poids de mes lames attachées à mon vêtement, ne pouvant plus me déplacer sans elles, je suis déjà prêt à faire glisser l'une d'elle dans ma main, mais à peine le temps de cligner les yeux que je la perds. La foule me la cache, et elle a l'air de s'être déplacée... A moins que je n'ai rêvé ?

Travis vient d'être annoncé vainqueur et j'ai loupé les derniers instant de son combat. Pas grave, je savais qu'il gagnerait de toute façon. Je me baisse pour parler à l’oreille d'Ayou désireux de passer par dessus le boucan de la salle.

- On devrait aller le rejoindre !
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La dernière fois qu'Ayou avait vu des gens rassemblés autour de gens qui se battaient, c'était à la petite école lorsque deux gamins se battaient pour un sac de bonbon... Leur combat n'avait pas fait long feu, la maîtresse les avait mis en punition... Là, cela avait nettement plus de classe... Ou peut-être pas tout compte fait. Les deux boxeurs se donnaient des coups si fort avec leurs gants rouge rembourrés, on aurait presque pu entendre le craquement de leurs os sous les folles acclamations de la foule ivre de violence...
Mais que pouvait bien faire Ayou à un match de boxe, un sport qui normalement écouté à la télévision la laissait sans émotion et l'endormait même parfois. Disons que cette fois-ci elle avait reçu des billets pour le match de son frère Travis, un boxer connu internationalement... À son grand désarroi... Car qui dit star connue, dit soutien familial... Qui hélas se trouvait en assistant au match de Travis. Ce n'était pas qu'elle n'aimait pas son sport mais... Il y avait un peu de ça... Au moins elle aimait son frère et avait l'intention de supporter toutes les rondes et tous les participants au match qui devaient défiler avant son frère et ce pour l'encourager... Encore une chance que Adam était là !
Elle est donc là, au milieu de la rangée de siège numéro 7, avec un rouquin en l'occurrence son frère Adam. Ayou essaye de voir son frère sur le ring, sa vue est pourtant bloquée par un quelconque fan de boxe qui avaient une de ces tignasses ! Elle voit difficilement son frère encaisser des coups et en redonner, ce n'est pas quelque chose qu'elle trouve particulièrement plaisant à regarder, contrairement au public de l'arène! Qui pourrait apprécier regarder un proche se faire donner des coups sans pouvoir faire autre chose d'autre que de le regarder en mangeant du pop-corn ou en sirotant une bière? Pas elle!
Le match se continue tout en longueur pour elle... Derrière la tignasse blonde...

Quelque chose semble enfin se passer, selon les règles de la boxe qu'Ayou ne comprend qu'un peu vaguement, soit se frapper et se frapper. Donc la foule se lève d'un coup de leur siège et les cris fusent encore plus fort. Dans son empressement à se lever, un spectateur, qui avait probablement laissé son pop-corn sur ses jambes, laisse tomber sa nourriture pour mieux voir ce qui se passe... Et le bol de nourriture se retrouve prévisiblement... sur la jeune fille sur le siège devant lui... C'est ainsi qu'une pluie de pop-corn s'abat sur Ayou, qui essaye sans grand succès retirer les restes de pop-corn qui lui sont tombés dessus.
-HAA.. Beurk!
Bon, voilà, elle doit probablement avoir un doux parfum de pop-corn... Quelques morceaux de maïs soufflé peuple sa chevelure chocolatée. Lorsqu'elle se retourne vers son frère, il est tout aussi hypnotisé que la foule, criant et scandant le nom de Travis ou ce qui devait être son coup de victoire... Finalement, elle doit probablement être la seule à avoir trouvé ces matchs longs... La seule à avoir eu du mal à voir son frère se faire frapper...
Les lèvres d'Adam bougent, mais aucun son ne lui parvient aux oreilles! Le bruit est trop fort! Voyant probablement son visage empreint de questionnement, Adam pointe le ring. Il veut probablement parler de Travis, car il serait étonnant qu'il veuille aller se battre sur le ring... Bon il faut juste qu'elle retrouve ses cartes VIP, miracle elles sont toujours dans son sac! Heureusement sa malchance ne lui à pas retirés ses billets et donc empêcher de voir son frère, qui sait c'est peut-être une bonne journée!

Elle suit donc Adam jusqu'aux coulisse de la salle et bientôt un agent de sécurité les intercepte avec un regard sévère, le duo lui montre ses passes et continue son chemin sans encombre... De nombreux duellistes passent dans les couloirs de leur espace réservé, vaquant à leurs occupations, Adam et Ayou passent devant une foule de loge portant des noms plus étranges les uns que les autres (probablement des noms de scènes). Ils se trouvent finalement devant une porte où on peut facilement lire « Assaillant». Pourtant, elle ne se rappelle pas exactement le nom de scène de son frère... C'était l'Assaillant ou le bulldozeur ?

-Dit Adam, c'était ça le nom de scène de Travis ? Moi avec tout ce bruit je suis plus trop certaine...
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En buvant mon Red Bull, je repensai aux événements qui m'étaient arrivés depuis que j'étais arrivé en Amérique. Tout d'abord, j'avais intégré la UFC. Je ne m'étais jamais vraiment intéressé à la UFC avant. Après tout, c'est plus la boxe qui est intéressante en Angleterre. Je regardai seulement les sports de combats qui pouvaient m'apprendre quelques choses d'utile pour me battre. Alors puisque je ne pratiquais que de la boxe à l'époque, je ne regardai que de la boxe. Il fallait bien dire que ce n'était pas terrible pour s'entraîner. En comparaison, je m'entraînais bien plus quand j'étais jeune. A l'époque, j'entraînais tout mon corps. Alors qu'à Londres, je n'entraînais que mes poings. Après tout, c'était non seulement mes seules armes dans la boxe, mais également la seule partie de mon corps qui était affectée par mon pouvoir. Mon entrée dans la UFC m'avait vraiment permis de réentraîner le reste de mon corps.

Ensuite, j'avais revu ma sœur Ayou, qui avait étrangement changé de couleur d'yeux depuis notre dernière rencontre. De plus, elle n'était plus une gamine maintenant. En tout cas, elle avait autant la poisse que dans notre jeunesse. La seule différence, c'est qu'elle la donnait aussi aux autres, d'après notre rencontre à l'épicerie. Tout les ennuis que j'avais eu en une seule rencontre avec Ayou, c'était vraiment du à cette malchance là. Mais bon, c'était d'Ayou qu'on parlait, alors ça ne m'étonnait qu'à moitié. Mais malgré tous ces problèmes, ça m'avait fait du bien de la revoir. Et puis, il y avait eu la visite d'Adam. Elle fut meilleure que celle avec Ayou côté problèmes, mais ça ne veut pas dire qu'elle avait été plus facile pour autant. Je l'avais même frapper, et il savait pour Sophia et Matthew. Mais bon, c'était quand même mon frère, alors je ne pouvais pas lui en vouloir de m'avoir traité de tous les noms à cause de ce que j'avais fait. Je méritais carrément d'être insulté comme ça. Après tout, je les avais abandonné là alors qu'ils avaient besoin de moi. Mais pourtant, même aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a quelque chose qui me retiens. Je ne sais pas comment l'expliquer.

Et puis, il y avait eu les deux autres. Tout d'abord, ce drogué que j'avais frappé avec ma voiture. On peut pas dire qu'on ce soit super bien entendu tous les deux. Après tout, je ne supporte pas les drogués, et il ne semblait pas non plus supporter mon attitude. Mais au final, j'ai découvert qu'il était un ancien boxeur duquel je m'étais inspiré un coup, la fureur d'Edinburgh. Le fait qu'il ait fini dans un trou comme celui où il vit m'a étonné, mais bon, c'est pas comme si je pouvais y faire quelque chose. Et puis, il y avait eu ce taré dans le bar. On s'était battu, et je peux pas dire que le combat à été facile. En tout cas, il savait se battre, bien plus que tout ceux que j'ai affronté dans les rings et les pentagones.

Je pris alors la photo de Matthew, l'observant avec attendrissement. Il fallait dire que c'était vrai que ce gamin me ressemblait. Bien sur, il avait les yeux et les cheveux de sa mère, mais le reste était mon portrait craché. Je m'autorisai un sourire. Je me demande si un jour, j'irai les rejoindre. Il y avait très peu de chances, mais on ne sait jamais. En plus, est-ce que je pouvais me permettre de tout lâcher juste pour l'amour. Red'view l'a fait et on peut pas dire que ça lui a vraiment réussi. Puis, je pris une autre photo. Cette photo là, je la gardai presque toujours sur moi. C'était presque comme un porte bonheur. C'était une photo de moi et Sophia, quelques jours après qu'on soit arrivé à Limbo City. Ou quelques mois, je ne suis plus certains. Je devais avoir quoi, 20 ans sur cette photo? En tout cas, c'est probablement l'une des seules photos au monde sur laquelle je souris. Et à côté de moi on peut voir Sophia, souriante. D'ailleurs, je réalisai que j'étais vraiment quelqu'un qui ne pensait qu'à son père et au combat avant de la rencontrer. Elle m'a appris à profiter des plaisirs simples. Je me demandais bien ce qu'elle faisait de nos jours...

Adam et Ayou entrèrent alors dans la pièce. Je rangeai en vitesse la photo de Matthew. Malheureusement, j'échappai la photo de Sophia et moi au sol. Malheureusement, ils semblaient l'avoir remarqué. Autant les saluer et leur demander de ramasser la photo.

-Comment ça va vous autres? Et Ayou, tu peux me ramasser cette photo?
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J'avais déjà oublié l'apparition féminine du public pour profiter à nouveau de l'instant. Enfin réunis avec ma sœur et mon frère, après plus de quatre ans, je n'allais pas laisser une impression me gâcher cette soirée. Celle d'Ayou semblait déjà entachée cela dit, ayant reçu un lot de pop-corn sur la tête, elle avait eu du mal à s'en débarrasser, et elle en gardait encore l'odeur malgré tout. Heureusement que sa malchance ne lui apporte rien de plus grave.

Nous avons rejoins les coulisses, gardés par des vigiles me semblant plus ou moins entrainés, j'évaluais la plupart à un niveau de combat inférieur au mien - sans lame et sans don -, Travis était plus en sécurité sous la garde de ses propres poings. Alors qu'on dépassait les loges du Bulldozer et d'autres combattants au nom tout aussi éloquent, je réfléchissais aux chances que j'aurais moi même dans cette compétition de free fight. Certainement pas mal, bien sûr je n'avais pas toute la résistance et la force de Travis, mais j’estimais qu'avec un style plus souple et vicieux je pourrais m'en sortir. Mais il était inutile d'y penser, la plupart de mon temps était consacré aux activités du Soldier, ou à faire en sorte d'écarter leurs pistes d'Ayou.

- Dis Adam, c'était ça le nom de scène de Travis ? Moi avec tout ce bruit je suis plus trop certaine...

C'est vrai que son nom de combattant n'est pas des plus subtile. Avec un pseudo pareil, on ne s'attend pas à tomber sur quelqu'un de défensif.

- C'est bien ça, on peut dire que ça lui va comme un gant.

En entrant, je remarque Travis qui tente de se dépatouiller avec un truc, laissant échapper un petit cadre au sol. Dessus, lui et une fille, bizarrement elle me rappelle quelqu'un, mais impossible de savoir qui. Pourtant, ça me travaille, si bien que je l'entends à peine me saluer, moi et Ayou.

- Il y a un truc avec cette photo, j'ai l'impression de connaitre la fille...

Soudain, l'évidence même, je ne le connais pas, mais je l'ai déjà vue, et il n'y a pas plus tard que dix minutes.

- Je me souviens ! Je l'ai vue dans le public, ce soir même. Juste avant que tu n'achèves l'autre gars.
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Les rencontres entre des individus se faisaient généralement par une salutation, ce que ne manqua pas de faire l'un deux, ainsi qu'une salutation de la part des autres invités, ce qui ne fut pas le cas. Donc nos deux invités en l'occurrence Adam et Ayou les deux A avaient ouvert la porte de la loge de leur frère aîné, dévoilant ainsi un petit morceau de papier qui flottait dans l'air ambiante, à cause du courant d'air provoqué par la porte dans son ouverture. Le petit morceau de papier pris donc la petite bourrasque de vent comme un ascenseur qui le mit hors de portée des mains de Travis. Soulevé, il virevolta doucement encore une fois hors des mains de son propriétaire, pour finalement atterrir juste devant les bottes noires d'Ayou. Celle-ci se baissa et examina rapidement le petit morceau de papier qui gis à ses pieds. Une photo à première vue, c'est Travis et une jolie jeune femme, la photo devait dater, vu l'apparence défraîchie des couleurs, de plus Travis semblait moins amoché et plus jeune...

Ce n'est pas étonnant de voir son grand-frère en compagnie d'une femme, d'après l'hôte de l'appartement terriblement luxueux de Travis il avait l'habitude de ramener de nombreuses conquêtes chez lui... Mais pour garder la photo d'une de ces femmes, il devait s'y être attaché et une conquête d'un soir ne pouvait pas être l'une d'elle. À moins que ce ne fut qu'une vieille photo sans importance traînant dans son porte-feuille, mais pourquoi l'aurait-il mise sinon?

-Comment ça va vous autres? Et Ayou, tu peux me ramasser cette photo?

Ayou se pencha donc ce qui lui permet de distinguer plus facilement les traits des deux jeunes gens présents sur cette photographie et ramassa doucement la photo. Justement, à y regarder de plus près on pouvait voir un sourire sur ses lèvres, ainsi qu'une expression de paix sur son visage... Du jamais vu... Même dans leur jeunesse, Ayou ne l'avait jamais vu comme ça ! Lorsqu'elle se releva enfin, elle le vit qui tendait la main,les yeux implorants...

Pourtant... Elle voulait savoir, elle voulait savoir qui était cette fille qu'il n'aurait, à première vue, pas dû quitter. Elle ne pouvait pas lui rendre la photo! Elle voulait savoir, elle devait savoir et c'était sa monnaie d'échange! Les questions fusaient autant d'elle que d'Adam, car tout deux étaient curieux de savoir, de comprendre.

-Travis, qui est cette fille?

- Il y a un truc avec cette photo, j'ai l'impression de connaitre la fille...

- Je me souviens ! Je l'ai vu dans le public, ce soir même. Juste avant que tu n'achèves l'autre gars.

QUOI ? elle était là et elle ne l'avait même pas vue ! Pourtant, ce n'était pas comme si elle avait porté une grande attention sur le match, avec cette montagne de cheveux qui lui cachait la vue et cette pluie de pop-corn qui se faisait encore sentir. Un cliquetis se fit entendre dans le silence qui accablait la loge, la porte s'ouvrit lentement...
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Une fois devant la loge, Sophia prit une grande inspiration. Voilà, le moment était arrivé. Elle mourait d'envie de revoir celui qu'elle aimait, mais s’obligea à faire disparaitre le sourire sur son visage afin de paraître bien plus sérieuse, inébranlable. Il ne fallait pas qu’il croit qu’elle était accro à lui, ce qui n’était pas tant le cas, préférant cacher cet amour qu’elle ressentait toujours à son égard. Garant la poussette contre le mur, près de la porte, elle ne voulait pas s'en encombrer d'avantage. La femme n'allait certainement pas laisser son enfant là, dans son petit véhicule alors qu'elle pouvait le prendre dans ses bras. Son père allait probablement demander à le voir, non ? Il ne pouvait pas renier son fils. Il les avait abandonné, mais il changera bientôt d'avis, leur demandant de vivre et construire une nouvelle vie avec eux. Confiante, Sophia était persuadée qu’elle allait convaincre Josh de prendre ses responsabilités paternelles. Elle ne pouvait s'imaginer échouer dans la mission qu'elle s'était confiée.

Prenant tendrement Matthew dans ses bras, la femme s'assura qu'il tenait bien sa peluche et ne la laissera pas tomber à ses pieds. Elle n’avait pas envie de se pencher afin de la ramasser. Son sac à main pendant sur l'une de ses épaules, sa chevelure brunâtre ramenée sur cette même épaule, elle était fin prête à entrer.

-« Tu vas bientôt rencontrer ton père » Murmura-t-elle au bambin avant de l’embrasser sur la joue.

Sans même prendre la peine de cogner, Sophia tourna la poignée et ouvrit lentement la porte. Elle pénétra dans la pièce, ses talons claquant contre la céramique. La première personne qu’elle aperçut fut un rouquin qu’elle ne reconnut pas, puis une jeune fille à la longue chevelure parsemée de petits morceaux de popcorn. Puis, finalement, elle l’aperçut : Josh. La femme sentit son cœur s’emballer, mais tentait de rester calme. Elle ignora totalement la présence de ces deux personnes inconnues, n’ayant d’yeux que pour celui qu’elle aimait. Dans ses bras, Matthew remuait, observant la pièce qui l’entourait. Il laissa tomber sa peluche au sol et gigota encore plus afin de la récupérer. Cependant, sa mère ne se préoccupa pas de cela.

-« Bonsoir, Josh. Ça fait un bail. »

Elle avait prononcé ces paroles d’un ton complètement neutre, sans la moindre émotion. Elle avait réussi à rester de marbre face à lui. Pourra-t-elle rester ainsi encore longtemps ? Et puis, qui étaient ces gens présents dans sa loge ? S’ils pouvaient partir, cela arrangerait bien la femme qui avait bien des choses à régler avec le père de son enfant.
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Je tendis la main à Ayou pour qu'elle me rende la photo de moi et Sophia. Mais malheureusement, elle ne semblait pas disposée à me la rendre. Normalement, je l'aurais menacée avec mes poings, ou encore lui aurait fait le fameux regard qui la faisait tout le temps flipper. Oui, pour n'importe quoi d'autre, j'aurais probablement utilisé la violence. Après tout, je n'étais pas très doué avec les mots. J'avais toujours parlé avec mes poings durant ma vie, et ça m'avait presque toujours suffit à me faire entendre. Cependant, c'était différent cette fois. Non, pour une fois, je n'avais pas envie de frapper. Ça m'étonna d'ailleurs. Mais bon, en même temps, c'était la seule photo qu'il me restait où on pouvait voir Sophia et moi. Je préférai la préserver et y faire attention, et bien que je n'ai aucunement le goût de la revoir, c'était quand même de très bons souvenirs. Je crois même que je n'ai jamais été aussi heureux qu'à l'époque où on a pris cette photo. Mais je m'éloignais également de ma passion du combat à l'époque. J'ai donc dû faire un choix, et j'ai choisi le combat. Je continuai de regarder Ayou, la suppliant du regard de me donner cette photo. Cependant, elle continuait à s'obstiner.

-Travis, qui est cette fille?

Alors c'était ça qu'elle voulait savoir. Je crispai les dents en entendant cela. Ayou était une jeune fille curieuse et pleine d'énergie, mais elle était un peu trop curieuse à mon goût. Alors que j'essayais de faire un trait sur tout ce qui c'est passé durant mon absence pour pouvoir recommencer une vie et revoir ma famille, c'est ma propre famille qui me ramène ça sur le tapis. Il fallait le dire, je m'y attendais pas du tout à celle-là. Je serrai les dents de frustration avant de me résigner. Cependant, ça ne m'intéressait pas de tout révéler. Juste assez pour qu'Ayou me rende cette foutue photo.

-Elle? C'est Sophia, une amie que j'ai rencontré en Angleterre. On s'est rencontrés alors que j'étais parti à la recherche de papa, histoire de lui casser la gueule. On est resté ensembles pendant un bon moment. C'est assez pour toi, ça?

- Il y a un truc avec cette photo, j'ai l'impression de connaitre la fille...

Je ne pris pas compte du commentaire d'Adam. Après tout, il se pourrait très bien que je lui ai déjà montré cette photo en même temps que celle de Matthew lorsqu'il est venu chez moi l'autre fois. Ayou, quant à elle, ne semblait toujours pas décidée à me rendre la photo. Ma patience avait des limites, de très basses limites qu'Ayou était en train de dépasser. J'allai me prendre une autre cannette de Red Bull tout en lui répondant.

-Tu veux savoir quoi encore? Oui, elle et moi, on a eu une relation! Et oui, je l'ai aimé! Maintenant, tu vas me rendre cette photo avant que je...

- Je me souviens ! Je l'ai vu dans le public, ce soir même. Juste avant que tu n'achèves l'autre gars.

-Quoi?

Je regardai Adam avec inquiétude et étonnement. Il venait bel et bien de dire qu'il avait vu Sophia dans le stade aujourd'hui? Je n'avais pas rêvé? Si Adam disait vrai, ça voulait dire qu'elle était venu depuis le Royaume-Unis jusqu'ici pour moi. Mais qu'est-ce qu'elle pouvait bien me vouloir? À vrai dire, je m'en doutais un peu. Mais j'avais un peu la frousse de la revoir. Après que je les ais abandonnés, ça ne m'intéressait aucunement d'avoir l'air pathétique devant eux. Était-ce pour cela que notre père n'était jamais revenu? Non, ce n'est pas pareil du tout. Ce type n'avait pas de cœur. Je ne sais même pas pourquoi je peux encore le considérer comme mon père. Est-ce que je le peux encore, déjà? Mais bon, l'important, c'était Sophia. Si elle était là, est-ce que ça voulait dire que Matthew était également ici? Ça ne se pouvait tout simplement pas. Elle n'est pas assez déterminée pour me suivre jusqu'aux États-Unis quand même! J'entendis alors la porte s'ouvrir.

-Quoi? Qu'est-ce qu'il y a encor...

Je ne finis pas ma phrase et échappai ma cannette de Red Bull au sol, la boisson se déversant partout. Mes yeux étaient grands ouverts pendant que je fixai Sophia, qui venait tout juste d'entrer. Je serrai les dents en la voyant. Alors elle était vraiment là! Et en plus, elle avait belle et bien emmené Matthew. En le voyant en vrai, je ne pu m'empêcher de lancer un regard attendrissant à son égard. Mais ça ne dura que quelques secondes avant que je retourne un regard sévère vers Sophia.

-« Bonsoir, Josh. Ça fait un bail. »

Elle avait dit cela d'un ton parfaitement neutre. Je jetai un regard à Adam. D'après son expression, il avait compris la situation. Il avait dû s'en rendre compte au moment où il a vu Matthew.

-Salut Sophia. Adam, tu peux faire les présentations pour Ayou et Sophia? Je suis comme pas d'humeur là...

Puis je me levai et me dirigeai vers Sophia et mon fils. Je m'arrêtai devant eu, puis me penchai pour ramasser la peluche du petit avant de lui la rendre. Puis, je restai planté devant Sophia la regardant droit dans les yeux. Je savais parfaitement pourquoi elle était là.

-C'est non.
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Dans la vie, il y a un certains nombres de situations que l'on tient particulièrement à éviter, comme se retrouver à la rue, sur un lit d’hôpital ou avec un flingue braqué sur la tête - pour ceux qui n'auraient pas suivi mes aventures, j'ai déjà vécu deux de ses situations -, mais quelque part dans le top des situations incongrues qu'on ne désire pas voir se réaliser, il doit y avoir " mon ex-compagne débarque pendant une réunion de famille avec le gosse que j'ai abandonné". Oui, assurément, elle doit être bien classée celle là. Et c'est exactement la situation dans laquelle se retrouvait Travis désormais.

A peine quelques secondes après que j'ai déclaré avoir reconnue cette Sophia dans le public, elle débarqua dans la pièce avec son, enfin leur, fils dans les bras, une espèce de ... bébé.

- Bonsoir, Josh. Ça fait un bail. Déclara-t-elle d'un ton neutre. Dans une certaine mesure je me fiche du ton employé par les gens, mais dans une certaine mesure, les gens ne font pas comme si il n’existait que deux personnes dans la pièce quand il y a quatre personnes. Ou quatre personnes et un bébé, jouez pas sur les mots.

Malheureusement, puisque l'affaire concernait directement l'aîné et que de plus, il était certainement la personne la moins calme dans la pièce - pour ceux qui se poseraient la question, oui, même en comptant le marmot -, il m'incombait donc de prendre le rôle du médiateur, enfin c'est ce que semblait désirer Travis. Et afin d'éviter une altercation entre lui et plus ou moins n'importe quoi dans la pièce, devant les yeux de son fils, je vais accéder à sa demande.

Il s'avança vers son ex-compagne, rendant sa peluche au gamin, avant de déclarer un : - C'est non. net et tranché. C'est précisément le moment que je choisis pour me manifester.

- Pour Sophia, de la plus jeune au plus vieux, Ayou, ma petite sœur, moi c'est Adam, et celui que vous appelez Josh, qui n'est autre que Travis, mon frère aîné.
Pour Ayou, voici Sophia, ex-compagne de Travis comme il l'a dit, et... - je tentais de me rappeler le nom de son enfant, bien conscient qu'une erreur me voudrait un regard assassin de la mère, et un coup de poing assassin du père - Matthew son goss... son fils. Je pense qu'on va s'épargner les accolades et les bises de circonstances, hein.
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Avant même qu'Ayou ait eu le temps de se fonder une opinion sur les réponses obligées de Travis, la porte coulissa lentement... Révélant une femme tout juste dans la 20aine avec de longs cheveux aux reflets de bronze qui lui caressaient le visage... Justement ce visage lui était bien familier... Mais bien sûr c'était celle c'était la copie conforme de la jeune fille sur la photo! Mais que faisait-elle ici ? Elle n'était pas supposée être en Angleterre ?
Adam avait beau l'avoir vu dans les gradins ça n'expliquait pas sa présence sur les lieux, leur histoire était terminée? Non ? Alors que faisait-elle ici !? Elle lui volait un temps précieux avec ses deux frères !...

Justement la dite... Sophia vient un peu éclairer la situation ou justement la rendre encore plus mystérieuse en saluant Travis d'une voix cristalline totalement neutre... Elle n'avait pas traversé un océan pour simplement dire un bonsoir à Travis. Ça n'avait aucun sens... Et si ça en avait elle pouvait partir maintenant ?... Bon Travis enchaînait avec les présentations inutiles, Ayou essaya de s'accrocher un sourire au visage, mais il ne tint pas bien longtemps...

-Matthew son goss... son fils. Je pense qu'on va s'épargner les accolades et les bises de circonstances, hein.


...

Le silence était de circonstance... Surtout qu'elle n'avait même pas encore remarqué l'ADORABLE GAMIN ! Ho c'était qu'il était trognon avec ces petites bajoues de bébé, elle lui aurait bien tiré une joue !... Minute !... Fils !

.....

Tra... Travis était quand même pas aussi irresponsable... Il savait se protéger à son âge ! 23 ans ce n'était pas rien ! Peut-être qu'il s'était créé une famille et qu'il ne lui en avait pas encore parlé ? Pourtant, ça n'avait aucune sens, ce genre de choses se disait ! Ce n'était quand même pas un secret ?

-QUOI! Mais... Je suis tantine et tu ne me mets même pas au courant! Tu te fait une petite famille et tu garde cela secret..

Tous les regards se tournèrent vers elle... Tout devint évident... Travis n'avait jamais eu le sens de responsabilité... Il avait toujours fuit ses problèmes et lors de sa première rencontre avec lui ça s'était confirmé... Mais LÀ ça dépassait les bornes ! Il n'avait quand même pas abandonné ce petit bébé ! Son fils ! Ça ne se pouvait pas ! Il avait été lui-même abandonné par son père comme elle et Adam. Il devait comprendre ce que ce gamin ressentirait en grandissant ! Elle ne pouvait portant pas le croire ! Il lui fallait une confirmation de son grand-frère.

-que... Travis ! Dit moi que ce n'est pas vrai ! Tu n'as pas fait ce que je pense !
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-« Salut Sophia. Adam, tu peux faire les présentations pour Ayou et Sophia? Je suis comme pas d'humeur là... »

Sophia n’était pas stupide. Elle avait rapidement analysé la situation pour en comprendre plusieurs choses. Premièrement, Josh ne semblait pas très heureux de la voir. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il saute de joie ou bien la prenne tendrement dans ses bras. Il restait toujours cette même personne qu’elle aimait malgré son sale caractère et son impulsivité. Ensuite, elle détermina que l’homme à la chevelure rousse – le seul dans la pièce – se nommait Adam et connaissait son existence ainsi que celle de Matthew. Troisièmement, cette fille qui sentait le popcorn à plein nez se nommait Ayou. Elle enregistra soigneusement ces informations dans sa mémoire. Ainsi, elles pourront se révéler utiles plus tard.

Lorsque Josh se leva finalement, il s’approcha lentement d’elle avant de se pencher afin de récupérer la peluche de son fils. Il fixa Sophia, droit dans les yeux, et elle soutint son regard sans broncher. Il avait peut-être l’air d’un dur à cuire, comme ça, mais il ne lui faisait pas peur. Elle savait quel genre d’homme il était. Il n’était pas méchant, au fond.

-« C'est non. »

-« Tu n’as pas changé à ce que je vois. Tu es toujours le même. » Fit-elle sur le même ton neutre. « Je crois que tu me connais suffisamment pour savoir que je n’accepterais pas cette réponse. »

Elle n’écoutait ni le dénommé Adam, ni la jeune fille nommée Ayou. Elle se fichait d’eux. La seule personne qui l’intéressait était Josh. Cependant, à travers ce silence pesant, coupé par les paroles incompréhensibles du gamin tentant d’attraper sa peluche, la voix aigüe de l’adolescente retentit à ses oreilles. Visiblement, ce n’était pas tout le monde qui était au courant pour Matthew et elle.

-« QUOI! Mais... Je suis tantine et tu ne me mets même pas au courant! Tu te fais une petite famille et tu gardes cela secret… »

-« Il avait peut-être honte. » Répondit-elle d’une voix douce en haussant un sourcil interrogateur, fixant inlassablement Josh.

Tendre, Sophia passa sa douce main manucurée sur la tête de son fils, le laissant poser sa tête sur son épaule. Il observait Ayou avec ses petits yeux innocents, sans un mot, sans un geste. Il ne faisait que l’observer elle, ainsi que le décor. D’ailleurs, cette dernière ne tarda pas à reprendre la parole.

-« Que... Travis ! Dis-moi que ce n'est pas vrai ! Tu n'as pas fait ce que je pense ! »

Travis ? C’était ainsi qu’il se faisait appeler maintenant ? Tout cela devenait très intéressant. Elle avait de nouvelles informations sur lui, sa nouvelle identité, sans parler des autres personnes présentes dans cette pièce. La jeune Ayou semblait être sa sœur, à ce qu’elle avait pu en déduire. Il avait un petit air de famille. Adam, lui, serait le frère ? À moins qu’il ne soit qu’un simple ami, qui sait ? Peu importait, elle n’allait pas tarder à savoir ce qui le liait à Josh. Il leur avait caché bien des choses à ces personnes faisant apparemment partie de sa famille. Par contre, à elle, il ne pouvait rien dissimuler. Elle finira toujours par mettre la main sur la vérité, que cela prenne quelques heures ou bien quelques années. Elle n’allait pas laisser l’homme tranquille tant qu’il n’aura pas assumer son rôle de père auprès de Matthew.

-« Dis-lui la vérité… C’est ce que nous attendons tous. Tu es parti en refusant d’assumer ton rôle de père… mais il n’est pas trop tard. Tu peux encore changer d’avis. »
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-« Tu n’as pas changé à ce que je vois. Tu es toujours le même. Je crois que tu me connais suffisamment pour savoir que je n’accepterai pas cette réponse. »

Bien sûr que je savais qu'elle n'accepterai pas ma réponse. Je le savais que trop bien. Mais j'avais espéré pendant une petite seconde qu'elle accepterait mon choix et partirait d'ici. Je savais pertinemment que ça ne marcherait pas. Mais bon, on a le droit d'espérer non? Mais bon, j'étais presque content qu'elle n'ait pas accepté. Ça ressemble bien plus à la Sophia que je connais. Sa détermination m'a toujours impressionné, à vrai dire. Si elle m'avait tout simplement accepté le «non» que je lui avaiis offert, ça m'aurait vraiment étonné. Elle n'est pas du genre à abandonner si facilement après tout. J'eus un petit sourire.

-Non, bien sûr que non. On se connait vraiment trop bien pour ça. Mais disons que ça m'aurait arrangé que tu partes sur le champ et que tu ne reviennes pas. Mais bon, on a pas tout ce qu'on veut dans la vie.

Malgré le ton décontracté et quelque peu amusé que je venais d'utiliser, je n'étais pas du tout de bonne humeur. Pourquoi avait-il fallu qu'elle vienne aujourd'hui? Pour la première fois depuis des années, on était enfin tous les trois réunis. Et quand je disais que je voulait être tous les trois, je parlais d'Adam, d'Ayou et de moi, pas de Sophia, Matthew et moi! Ça ne se passe vraiment, mais vraiment pas comme prévu. Quand je disais vouloir me retrouver en famille, ce n'est vraiment pas à ça que je pensais! Je fixai sévèrement Sophia, ne détournant pas le regard. Mais elle aussi me fixait. Alors elle voulait vraiment que je prennes mes responsabilités? Elle était sérieuse? Mais le silence qui régnait dans la pièce fut anéanti en quelques secondes par le petit cri aigu que poussa Ayou. Ma petite sœur avait vraiment le don de me taper sur les nerfs quand il fallait pas.

-QUOI! Mais... Je suis tantine et tu ne me mets même pas au courant! Tu te fait une petite famille et tu garde cela secret..

Ben non, je l'ai pas mise au courant. Déjà, je voulais éviter ce genre de réaction de sa part. Et puis, on avait vraiment autre chose à faire que ça lors de notre rencontre, alors j'ai pas jugé que c'était nécessaire de lui mentionner que j'avais abandonné mon fils pour continuer ma carrière professionnelle. J'en ai déjà parlé à Adam et ça c'est pas très bien passé, disons le franchement... Alors reproduire ça avec Ayou? Non, ça ne m'intéressait pas du tout!

-Il y a des raisons pour lesquelles je t'en ai pas parlé. Et oui, t'es tante, ok?

-« Il avait peut-être honte. »

La manière dont elle l'avait prononcé et dont elle me regardait me tapait royalement sur les nerfs. C'était comme si elle me disait que je devrais avoir quelque chose à me reprocher. Oui, il est vrai que cette décision de l'abandonner elle et Matthew me trotte souvent dans la tête, parfois même accompagnée de nombreuses questions sans réponses. Qu'est-ce qui se serait passé si j'avais choisi de les rejoindre au lieu de les abandonner? Est-ce que j'ai vraiment fait le bon choix? Si Matthew grandit sans père, est-ce qu'il ne va pas au final finir comme moi et faire de son père une fixation? Au fond, qu'est-ce que ça aurait changé que je sois à leur côté, hein? Est-ce que j'aurais pu être un bon père? Tant de questions, aucune réponse. Mais une chose est certaine, si je devais refaire ce que j'ai fait, je le referais probablement, et sans regret.

-« Que... Travis ! Dis-moi que ce n'est pas vrai ! Tu n'as pas fait ce que je pense ! »

-La ferme Ayou!

J'avais beau être totalement en colère, elle avait raison. Mais bon, il ne fallait pas être un génie pour s'apercevoir que j'avais abandonner ma famille. Alors le fait qu'Ayou l'ait réalisé ne m'étonnait aucunement. Mais ça me mettait quand même furax quand on me juge pour ce que j'ai fait.

-« Dis-lui la vérité… C’est ce que nous attendons tous. Tu es parti en refusant d’assumer ton rôle de père… mais il n’est pas trop tard. Tu peux encore changer d’avis. »

Elle avait vraiment eu l'audace de me dire ça? Non mais, elle me prenait pour qui ?! Elle voulait que je rentre avec elle et que je prenne mes responsabilités? J'étais juste assez calme pour faire du sarcasme.

-Ah d'accord! J'abandonne toute ce que j'ai ici ainsi que ma carrière professionnelle pour retourner avec toi dans un pays où plus de la moitié des habitants me prennent pour un tueur! C'est vraiment génial comme plan! Où est-ce que je signe? Non mais, tu t'es entendue ! Tu voudrais que j'abandonne ma famille que je viens juste de retrouver après si longtemps, et tu voudrais que je partes? Ouah, vraiment au top ton plan! Tant qu'à ça, on retourne à un endroit comme cette foutue ville fantôme de Limbo City, hein? Ça te dit ? Et en passant, je suis un mutant! Tiens, je te fait une démonstration, ça va me défouler!

Je me retournai et marchai jusqu'à ma chaise. Puis, d'un seul coup de poing, je la fendis en deux. Il y a pas à dire, rien de mieux que d'exploser quelque chose avec son poing pour se calmer un peu. Mais ça m'a pas assez calmé pour que je m'arrête. Je jetai alors un regard sévère à Adam. je n'avais toujours pas oublié qu'il travaillait pour des types qui espionnaient beaucoup de personnes, dont moi.

-J'ai rien oublié, fréro? Ah oui! Je suis surveillé par une genre d'organisation gouvernementale qui semble attendre que je fasse une trop grosse connerie pour m'arrêter! Et surtout, qu'est-ce qu'il pourrait faire à Matthew, vous imaginez...

Puis, je m'arrêtai. Je réalisai que le fait que Matthew soit surveillé à cause de moi me peinait réellement. Je compris alors l'une des raisons qui m'avait poussé à les abandonner: je leur apporterai bien trop d'ennuis. Je ne veux absolument pas que quelqu'un s'en prenne à Matthew ou à Sophia à cause de moi. Rien qu'à l'idée que quelqu'un puisse s'en prendre à mon fils par ma faute, une petite larme coula sur ma joue, larme que j'essuyai le plus rapidement possible. Puis, je me retournai vers Sophia.

-Je ne veux pas que vous ayez des problèmes à cause de moi... Je me disais que c'était la meilleure façon de vous évitez de la merde, à toi et Matthew. Ai-je fait le bon choix? Va savoir...
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Il y a toujours des choses qui nous ennuient ou qui nous gênent particulièrement. Pour ma part, j'aime être écouté quand je parle, même quand je parle pour ne rien dire, et quand je parle pour une raison, c'est d'autant plus frustrant de se sentir aussi animé qu'un meuble.

La réaction d'Ayou n'était pas étonnante, c'était une réaction qui lui correspondait tout à fait. Totalement dépourvue de pensée dissimulée, juste candide. Cela dit, tout le monde n'apprécie pas cette innocence de la même façon, si mon souhait est de la préserver à tout prix, Sophia semblait plus d'avis de s'en servir à ses propres fins. Plaçant une petite phrase par dessus celle d'Ayou, sans même lui jeter un regard, ni réellement lui adresser la parole. Ayou n'avait pas plus de valeur pour elle qu'un objet, et elle utilisait avec la même désinvolture qu'elle se servirait d'une lampe. Cela ne me plaisait pas du tout.

* Elle est dangereuse. * me disais-je alors. Il y avait quelque chose en elle qui me faisait penser qu'elle serait prête à nous utiliser, moi et Ayou, dans le simple but d'agir sur Travis. Même si cela devait signifier nous briser. Cette absence de considération et cette froideur me mettait mal à l'aise, et j'avais déjà quelque part en tête que sa mort nous protègerait.

Cela dit, il y en avait un autre qui agissait sans trop réfléchir dans la pièce. Travis laissait ses émotions le diriger comme d'habitude. Il invectivait, puis il cassait avant de chercher une autre cible. Il fallait croire que j'en étais une bonne, vu qu'il me prit directement à parti, comme si, quelque part, j'avais commis une faute. Je croisais les bras, sans broncher, ce n'était ni le lieu ni le moment de parler de ça, et encore moins devant cette femme. Puis ce fut une espèce de mea culpa envers Sophia et son fils.

Travis était l'aîné et le plus costaud de la famille, mais sa vie semblait un véritable chantier, se résumant à battre le sol encore et encore et ne jamais rien construire de durable dessus. Quelque part, il était le plus désemparé de la famille, le moins prompt à savoir ce qu'il faisait de sa vie, ça avait quelque chose de triste. Et, étrangement, je me disais que cette femme ne l'aiderait pas. Si il construisait avec elle, alors sa vie deviendra comme une maison sans porte ni fenêtre, Ayou et moi disparaitront à nouveau pour lui, j'en étais convaincu.

- Être un père et être un mari sont deux choses différentes. Vous devriez penser à tout ce qui concerne la garde partagée, ou les autres choses de ce genre.
Et inutile de dire que tu crains si ou ça, personne ne t'as enfoncé de camera dans le cul, alors sujet clos.
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Travis avait coupé sec et net Ayou...
Elle savait maintenant tout... Il... Il avait OSÉ ! OSÉ abandonner ce petit garçon, comme leur père avant lui. Il n'avait pas compris ce que ça faisait d'être sans père ! Lorsque tous les enfants ramènent leur papa à la rencontre de parent, lorsque qu'on est seul à ne pouvoir vanter les exploits de son père... Car il n'y en a pas... Mais quand vous n'avez pas de père et qu'en plus il est un salaud aux yeux de toute votre famille... C'est encore pire... C'est ça que Travis voulait devenir ? Un salaud !? L'homme qu'il détestait ! Le cœur d'Ayou battait rapidement, ces petites joues prenaient une couleur rosâtre, ses sourcils eux se fronçaient, son regard était dur envers son grand-frère. Elle rageait, elle rageait de voir son frère aussi irresponsable.

- Continue comme ça ! Tu es en train de devenir comme PAPA ! Oui, je ne l'ai jamais connu ! Ça tu le sais ! Tu penses peut-être que je ne lui en veux pas ? Non je ne peux pas, car vous êtes déjà trois a souffrir de ce qu'il a fait, je ne pouvais pas tourner le couteau dans la plaie ! Matthew et moi c'est presque la même histoire, un père qui ne veut plus de nous et qui part. Si tu l'abandonnes, alors tu m'abandonnes aussi ! Bon sang assume ton rôle !

Elle avait presque craché ses paroles au visage de son frère, ses mots étaient remplis de la colère qui bouillonnait en elle. Ayou n'avait jamais vraiment exprimé d'émotion négative, contrairement à son frère Travis, ce qui la mettait un peu mal à l'aise... Mais elle avait l'impression qu'un poids s'était retiré de ses épaules. Pourtant, elle ne voulait pas le voir repartir avec cette femme et ce garçon de l'autre coté de l'océan... Encore loin d'elle... Elle avait beau avoir crié sur son frère, elle l'aimait, même beaucoup. C'était probablement égoïste, ce petit garçon avait plus besoin de son père qu'Ayou n'avait besoin de son frère... Son regard lourd de reproche qui avait fixé aussi durement Travis plutôt, retomba tristement las sur le sol vernis... Elle avait honte, honte de s'être emportée, honte d'être aussi égoïste et dure envers son frère... Même si Travis avait beaucoup de défaut, il n'avait pas pu fuir comme cela ! Il devait y avoir une raison... Maintenant, elle ne voulait rien dire... Elle voulait que cette maudite rencontre se termine et de préférence bien... Sans un mot, la jeune fille partit s'asseoir un peu plus loin, sur une chaise qui traînait dans la loge...

-Ah d'accord! J'abandonne toute ce que j'ai ici ainsi que ma carrière professionnelle pour retourner avec toi dans un pays où plus de la moitié des habitants me prennent pour un tueur! C'est vraiment génial comme plan! Où est-ce que je signe? Non mais, tu t'es entendue ! Tu voudrais que j'abandonne ma famille que je viens juste de retrouver après si longtemps, et tu voudrais que je parte? Ouah, vraiment au top ton plan! Tant qu'à ça, on retourne à un endroit comme cette foutue ville fantôme de Limbo City, hein? Ça te dit ? Et en passant, je suis un mutant! Tiens, je te fait une démonstration, ça va me défouler!

Il n'avait pas tort, s'il retournait en Europe il ferait sans doute de la prison. Mais il était en train de s'emmêler les pinceaux ! Il ne fallait pas dire à cette femme qu'il était mutant bon sang ! Comment pouvait-elle le prendre ! Il fallait vite retourner la situation à leur avantage. Si elle se promenait en ville et révélait leur secret, ils auraient encore plus de problèmes déjà qu'Ayou en ramenait assez comme cela. Pourtant,Travis se contenta de fendre la table en deux. Il n'avait pas changé sa main de forme... Ouf... Ça ne devrait pas trop attirer l'attention, ce n'était pas tout le monde qui pouvait fendre en deux une table, mais ce n'était pas impossible ? Non ? Avec beaucoup de force, ça devrait être possible et ne pas trop attirer les questions.

Maintenant Travis lançait un regard mauvais à Adam, il se savait surveillé, peut-être l'était elle aussi ? À savoir... Un agent gouvernemental n'allait pas défoncer la porte et leur rendre visite dans cette petite loge... Enfin, Ayou n'était pas malchanceuse à ce point ?..
La porte s'ouvrit une seconde fois, laissant filtrer un des hommes qui gardait le couloir, Ayou et son frère l'avait croisé avant de venir voir Travis. Il semblait inquiet malgré ses lunettes fumées qui cachait ses yeux.

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[désoler si c'était long je n'était vraiment pas inspirée...]

Il arrive parfois dans la vie qu’on décide de fuir quelque chose, essayant tant bien que mal de le laisser là en espérant ne pas devoir s’en occuper plus tard. Responsabilités, choix, on a tous un petit truc auquel on ne veut pas se confronter. Et pourtant, on se demande souvent dans ces cas-là comment les choses se seraient passées si on était resté. Je me pose parfois la question, souvent même. Mais en même temps, j’ai fait le choix de partir, malgré le fait que mon père ait fais de même. C’est assez bizarre de savoir que je suis en train de devenir l’homme que j’ai détesté toute ma vie. Mais au fond, malgré la haine que j’ai encore à son égard, je réalise que même le plus gros salaud de la planète peut avoir ses raisons, même si ses raisons sont elles aussi ignobles. Au fond, je ne suis pas si différent de lui. Nous avons tous les deux abandonné ceux que nous aimions par pur égoïsme sans penser à ce que nous avions fait, sur le coup... Mais je suis en partie rongé par ce choix, choix que je défendrai pourtant n’importe quand. Je garde toujours avec moi la photo de Matthew, et me demande continuellement s’il aura autant de chance que moi sans père. Et j’espère au plus profond de moi que, comme moi, celui que j’appelai «papa» et qui fut mon idole soit rongé de remords et de regrets. Au moins, ça ferait de lui un être humain. Mais contrairement à lui, ce que j’ai fui m’est revenu en plein visage, et je dois maintenant faire face à mes actes. Et pas seulement face à Sophia, mais également Adam et Ayou. Au fond, c’était vrai qu’Ayou est un porte malheur. En parlant d’elle, elle rageait contre moi, et avec raison.

- Continue comme ça ! Tu es en train de devenir comme PAPA ! Oui, je ne l'ai jamais connu ! Ça tu le sais ! Tu penses peut-être que je ne lui en veux pas ? Non je ne peux pas, car vous êtes déjà trois a souffrir de ce qu'il a fait, je ne pouvais pas tourner le couteau dans la plaie ! Matthew et moi c'est presque la même histoire, un père qui ne veut plus de nous et qui part. Si tu l'abandonnes, alors tu m'abandonnes aussi ! Bon sang assume ton rôle !

Elle ne fit que confirmer ce que je savais déjà. J’étais comme lui. Au fond, je m’en doutais un peu, mais je me cherchais parfois des excuses pour ne pas me comparer à ce type. Et pourtant, voilà que ma propre sœur me le confirmait. Alors autant qu’on mette les choses au point tout de suite, que je me vide un peu. Car maintenant que j’avais fait sortir toute la colère que je retenais depuis le début de notre conversation, non, depuis si longtemps, il ne me restait que les remords, la honte, et le désir que cet enfer se termine.

-Tu sais quoi Ayou? Tu as raison, je suis comme lui. Je suis comme ce gros batard que nous haïssons tant et qui nous a abandonnés. Je ne pourrai jamais lui pardonner, et vous deux nous plus. Mais pourtant, j’ai enfin mis le point, après tant d’années, sur la fameuse raison qu’il avait de nous abandonner. Il avait peur de nous, il était effrayé ! Et le fait qu’il nous traite de monstre, je ne le prendrai jamais! Mais moi, j’ai tout simplement fait passer mes intérêts personnels et mon égocentrisme avant tout le reste! Je ne suis pas comme lui, je suis pire…

Et voilà, je l’avais dit. Je suis vraiment pire, et pourtant, je regrette. Mais en même temps, est-ce que la vie de père était vraiment faîtes pour moi? Après tout, un père qui gagne en sa vie se faisant casser la gueule ou en cassant celle des autres, c’est pas le meilleur exemple qu’un fils peut avoir. Mais en même temps, ça reste toujours mieux que le mien. Mais est-ce que je devais vraiment tout abandonner pour un gamin qui, au fond, n’était pas prévu au programme? Mais en même temps, prévu ou non, c’était quand même mon fils. Et maintenant, je devais faire le choix entre mes deux familles? C‘est vraiment de la merde, tout ça!

-« Josh… Si j’acceptais de rester ici, aux États-Unis, tu pourrais côtoyer tes deux familles. Organisation gouvernementale ou je-ne-sais-trop-quoi dans le genre, je m’en fiche. Je serais près de toi, tout comme ton fils. Tu feras le bon choix en choisissant d’élever cet enfant avec moi. Il a besoin de l’amour et l’attention de son père afin de grandir et devenir quelqu’un de bien. Les problèmes, nous les affronterons. Ne crois pas que cela va me faire fuir si facilement. »

Elle était vraiment prête à rester avec moi, à quitter tout ce qu’elle avait au Royaume-Unis pour venir vivre avec moi? Elle devait vraiment tenir à moi, et à ce que je prenne mes responsabilités, pour faire ça. Mais en même temps, je crois pas qu’elle ait grand-chose à y perdre. C’est certain que ça règlerait pas mal de problèmes si elle venait aux États, mais en même temps, est-ce que je pouvais vraiment lui faire totalement confiance sur ce coup là? Après tout, le mariage, c’est pas du n’importe quoi, et il y avait peut-être quelque chose qu’elle me cachait encore.

-« Être un père et être un mari sont deux choses différentes. Vous devriez penser à tout ce qui concerne la garde partagée, ou les autres choses de ce genre. Et inutile de dire que tu crains si ou ça, personne ne t'a enfoncé de camera dans le cul, alors sujet clos. »

-Adam, j’avoue que l’idée est assez tentante, mais tu crois sérieusement que je peux élever un enfant seul? Je serais même pas capable d’avoir un chat, alors de devoir m’occuper de Matthew seul, c’est pas terrible comme idée. Et pour la surveillance, on prend surement ça à la légère quand c’est nous qui nous en occupons.

J’avais beau le critiquer, j’étais resté plus calme que d’habitude. Ça m’étonnait, vu que c’était le chaos total dans ma tête. C’est alors que Sophia posa Matthew sur un chaise.

-« Il te ressemble, tu ne trouves pas ? »

C’était vrai que ce gamin me ressemblait. Mais ce gamin avait amené tous ces problèmes. Pourtant, je ne pouvais pas lui en vouloir. Après tout, ça a plutôt commencé par la rencontre entre moi et Sophia… Une question me vint à l’esprit, une question dont je voulais absolument la réponse. Je m’appuyais sur un mur, la regardant dans les yeux.

-Sophia, avant qu’on continue sur l’avenir de Matthew, y a un truc qu’il faudrait que tu m’explique, et je crois que je ne suis pas le seul intéressé par la réponse. Lorsqu’on s’est rencontré, tu cherchais mon père. Qu’est-ce que tu lui voulais?
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La situation n'était toujours pas plaisante dans la petite loge. Néanmoins, elle semblait s'être calmée, ce qui était déjà un bon point. Tout cela me paraissant si fatiguant, cette femme, Sophia, avait l'air si étrange que je restais tendu, comme si elle était entrée armée, alors qu'elle n'a fait que venir avec le fils de Travis. En parlant de Travis, il n'était pas la personne qui allait m'aider à faire retomber la pression, loin de là, même s'il était enfin calme. Il ne restait que Ayou, qui pour une fois, semblait elle aussi complètement excitée par les révélations de la paternité et l'abandon de notre aîné.

Si une personne parmi l'assemblée gardait la pleine possession de ses moyens, c'était bien cette Sophia. Elle proposa à Travis de rester aux États-Unis pour rester avec lui et pouvoir élever l'enfant ensemble. C'était une belle proposition, meilleure que la mienne dans un sens, mais il y avait toujours des choses qui me dérangeaient chez elle. Son calme olympien, qui d'habitude devrait être une qualité me semblait trop en contradiction avec sa position impliquée. C'était de l'avenir de son fils dont il était question, et pourtant, elle semblait totalement maître de ses sentiments et de ses actions. Et puis, il y avait cette forme d'attachement, presque malsain, à Travis. Dans leur situation, les gens normaux ne débarquent pas à l'improviste pour mettre l'enfant sous le nez de l'autre, on ne vient pas pour faire des concessions. Et surtout, il y a cette obstination à l'appeler Josh, comme si elle refusait catégoriquement de voir ce qu'il est réellement, ce qui inclut de ne pas nous voir, Ayou et moi. Elle reste trop étrange pour moi, il y a comme quelque chose de louche avec elle.

- Il te ressemble, tu ne trouves pas ?

Je fronçais les sourcils. Cette phrase était trop en décalage avec ce qui se disait en ce moment. C'était encore une fois la preuve de son contrôle, et par la même elle tentait de diriger Travis dans la direction qu'elle désirait. C'était de la manipulation, purement et simplement, et cette façon de procéder ne me plaisait pas.

Cela dit, Travis posa une question dont j'avais hâte d'entendre la réponse.

- Sophia, avant qu’on continue sur l’avenir de Matthew, y a un truc qu’il faudrait que tu m’explique, et je crois que je ne suis pas le seul intéressé par la réponse. Lorsqu’on s’est rencontré, tu cherchais mon père. Qu’est-ce que tu lui voulais ?
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Ayou était un peu trop occupée à se remuer intérieurement pour réellement comprendre la situation. Elle s'en voulait d'avoir dit ce qu'elle pensait vraiment pour une fois. Elle avait terriblement peur que son frère la délaisse, comme leur père, comme l'objet de malheur qu'elle était... Après avoir osé l'accabler de la pire des insultes pour lui... Une comparaison entre lui et leur paternel... L'homme qui les avait quitté... Qu'elle n'avait jamais vu... Travis avait fortement répliqué... Mais pas comme il aurai dû... Il semblait terriblement résigné dans ses paroles et il n'y avait aucune colère... Il parlait du sujet tabou, le pourquoi "leur père" avait quitté la maison. C'était la peur des pouvoirs de ses enfants... Mais quand avait-il su? Leur mère le lui avait dit au début? Ou l'avait-il remarqué sur Travis ou peut-être Adam? Mais développer des pouvoirs si jeune c'était possible? Ayou elle ne savait pas, pas que c'était de sa faute... Pourtant, elle ne dit rien... Ce n'était pas le moment... Puis les choses étaient déjà assez compliquées... Son regard violet tomba doucement sur le petit garçon... Il était maintenant tout près d'elle dans un fauteuil qui lui laissait une plus grande liberté de mouvement, ce dont il semblait profiter en remuant et regardant de tous les côtés. Ayou se demandait si elle était comme lui à son âge...

- Il te ressemble, tu ne trouves pas ?

Trois regards de plus convergèrent vers le petit garçon qui leur lançait tous un regard interrogatif. Oui il ressemblait à son père, espérons seulement qu'il ne finirait pas aussi colérique et accro au redbull...

- Sophia, avant qu’on continue sur l’avenir de Matthew, y a un truc qu’il faudrait que tu m’explique, et je crois que je ne suis pas le seul intéressé par la réponse. Lorsqu’on s’est rencontré, tu cherchais mon père. Qu’est-ce que tu lui voulais ?

Un lourd silence planait, depuis les derniers mots qui avaient quitté les lèvres de Travis. Depuis quand, avait-il décidé de faire une chasse au géniteur ? Ça l'intéressait encore de le retrouver? Si oui... Elle ne devait pas lui dire qu'elle savait à peu près où il se trouvait... Ou du moins connaissait quelqu'un qui le savait. Travis pourrait commettre un acte qu'il regretterait...Puis l'autre fille la mère du petit Matthew, Sophia, pourquoi cherchait elle leur père?! Maintenant tous attendaient la réponse de la jeune femme.
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-« Je savais que j’aurais, un jour ou l’autre, à répondre à cette question. »

Ah! Alors elle se doutait bien que j’allais finir par lui poser cette question un de ces jours. Au moins, elle était prévoyante. Et dans ce cas là, elle avait bien sûr eu tout le temps de préparer sa future réponse à tout cela, histoire de ne pas me sortir n’importe quoi. Après tout, elle avait bien quelque chose à voir avec mon père, ce vieux bâtard qui était probablement mort à l’heure actuelle, pour l’avoir poursuivi. On ne poursuit pas quelqu’un pour rien de nos jours. J’espérais seulement que sa réponse soit des plus satisfaisantes. Mais en même temps, je n’avais aucune espèce d’idée de pourquoi elle lui en voudrait, pourquoi elle voudrait bien courir après ce vieux. Il nous avait abandonné en lâche et avait fui par peur de nous. J’avais une raison de le haïr, de lui en vouloir, de partir à sa recherche pour qu’il s’explique enfin, et pour lui casser la gueule après qu’il ait fini de parler. Mais elle? Cela m’intriguait vraiment au plus haut point. J’attendais donc sa réponse en silence, la regardant droit dans les yeux.

-« Il y a peu de choses à savoir. Par le passé, ton père a rencontré un membre de ma famille. Il l’a escroqué et s’est sauvé comme un vulgaire voleur. J’ai des comptes à régler avec lui. »

-C’est tout? Je suis déçu, je m’attendais à mieux…

J’étais vraiment étonné qu’elle l’ait poursuivi à cause d’une petite histoire comme cela. Dans ma tête, ça devait être quelque chose de bien plus important que simplement cela. Je ne sais pas moi, il avait assassiné toute sa famille pour x raison. Bien sûr, je le voyais mal tuer toute une famille, mais bon. Et en plus, ça faisait assez banal comme histoire. Des escrocs, on en trouve un peu partout dans le monde, c’est assez banal il faut dire. Alors bon, se faire escroquer par un ou par l’autre, ça change pas grand-chose dans une vie. Mais étonnamment, je la croyais. Sophia n’était pas du genre à raconter n’importe quoi pour changer de sujet, et elle n’était pas du genre à développer sur le sujet quand cela n’était pas nécessaire, comme c’était actuellement le cas. Et puis, je lui faisais bien assez confiance pour la croire là-dessus. Mon père pouvait très bien être un escroc, cela ne m’étonnait qu’à moitié vu qu’au fond, il ne vaut pas grand-chose. Alors qu’il ait escroqué une famille pour tout simplement avoir un peu d’argent ne faisait que confirmer ma théorie selon laquelle mon père n’était qu’une sale merde. C’est alors qu’elle prit Matthew dans ses bras et s’approcha de moi, me le tendant.

-« Tu veux prendre ton fils dans tes bras ? »

J’eus un petit sourire à cette pensée. D’ailleurs, ça me faisait toujours drôle qu’on me parle de mon fils en employant le mot «fils». Je ne sais pas pourquoi, ça sonnait assez bizarre à mes oreilles, il fallait le dire. Cependant, ça sonnait assez bien. Il y avait quelque chose que j’aimais assez là-dedans.

-Prendre Matthew? Pourquoi pas?

Je pris alors mon fils pour la première fois. Ce fut probablement l’une des seules fois de ma vie où toute colère me quitta et que je ne pensai plus du tout aux combats, choses un peu étrange venant de moi. Au début, j’avais de la difficulté à bien le prendre, au point qu’il faillit en pleurer tellement il n’était pas confortablement installé. Il fallait avouer que ce n’était pas mon domaine d’expertise, alors j’étais assez maladroit lors de ma première fois. Les autres devaient probablement s’amuser à me voir comme cela. Mais finalement, je réussis à le tenir convenablement, et je pu enfin le regarder. Il me souriait en riant. Ça me faisait vraiment drôle de tenir mon fils. C’était une sensation étrange, mais pas désagréable. Et c’est vrai que ce petit me ressemblait. Je voyais facilement les similitudes entre lui et moi quand j’étais jeune. Et puis, il avait également quelques minimes ressemblances par-ci par-là avec Adam et Ayou, confirmant à cent pour cent qu’il était bien mon fils. Et puis, être père, était-ce si mal que ça ? Je me rappelle que mon père était un bon modèle jusqu’à…enfin, on sait tous quand ça a foiré. Mais si ça n’avait pas foiré, j’aurais eu un modèle durant toute ma vie. Ça devait être bien d’avoir un père qui nous sert de modèle en grandissant. Et ce gamin en aurait probablement besoin. Être père comprenait beaucoup de responsabilités, mais ça devait être faisable, non? Mon père l’avait fait durant un bon moment, et son père avant lui, et ainsi de suite jusqu’à je sais pas quel taré. Je tournai alors mon regard vers Sophia.

-Tu dis que tu voudrais vivre ici avec moi? Genre se marier ? Élever ce gamin, là, ici, aux États?

Mais il y avait également des personnes à qui je tenais vraiment ici. Si je devais avoir une famille, je ne voulais pas pour autant abandonné la précédente. Je voulais leur appui, car eux aussi étaient impliqués là-dedans. Je me retournai donc vers Ayou et Adam, les regardant.

-Vous en pensez quoi de tout ça, vous?
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La réponse ne se fit pas attendre, et comme d'habitude, la jeune femme ne montra pas la moindre hésitation, pas le moindre tremblement dans sa voix, quand elle répondit. On aurait dit qu'elle savait que Travis poserait cette question et qu'elle s'y était préparé. Cela dit, le sort de mon géniteur ne m’intéressait pas, et en allant plus loin, le fait qu'elle ne l'aime pas faisait que je l'appréciais déjà un peu plus. Il y avait peu de chance qu'elle cherche à se servir de Travis, ou du reste de la famille pour nuire à celui qui nous avait procréé. Non, elle était vraiment là uniquement pour l'avenir de son fils et récupérer Travis, je pouvais au moins lui accorder ça, même si je n'aimais pas du tout sa manière de faire.

- Tu veux prendre ton fils dans tes bras ?

Encore une autre manière de manipuler Travis, cette fille avait un véritable don pour mener les gens là où elle voulait qu'ils aillent sans susciter la méfiance, enfin, sauf la mienne. J'observais donc en silence ce petit manège, mon frère prenant son enfant dans ses bras se débattant presque pour trouver le bon moyen de le tenir. Il n'était vraiment pas à sa place dans ce rôle, mais étrangement, la sauvagerie habituelle qui semblait émaner de lui se dissipait. C'était une belle image, Sophia avait réussi un coup de maître, je me laissais avoir, tout en ayant conscience de la manipulation.

-Tu dis que tu voudrais vivre ici avec moi ? Genre se marier ? Élever ce gamin, là, ici, aux États ?

Voilà, nous approchions du dénouement, le choix appartenait à Travis, et il commençait à y réfléchir sérieusement. Notre tête brulée d'ainé allait devoir se décider à fonder une famille ou à s'en écarter une fois encore, mais lui qui n'en fait d'habitude qu'à sa tête se tourna vers moi et Ayou.

- Vous en pensez quoi de tout ça, vous ?

Pour peu j'en serais resté bouche bée, mais j'étais heureux qu'il veuille prendre en compte mon avis et celui d'Ayou sur cette affaire. Cela dit, je savais déjà comment allait réagir notre jeune sœur. Même si elle se méfiait un peu de Sophia ( ce dont je doute grandement ) un seul regard vers le gamin suffirait à faire céder toute volonté et elle serait totalement favorable à ce que cette femme devienne une nouvelle madame Diskent, notre belle sœur. Pas moi.
Cependant, même si j'aurai aimé leur expliqué la façon dont je voyais cette personne, je savais bien que ce discours aurait l'effet contraire que celui escompté. Travis était sympa de vouloir notre consentement à Ayou et moi, mais il suffisait de le voir tenir son fils pour savoir qu'il désirait le garder proche de lui dans la mesure du possible, quant à Ayou, elle trouverait surement mon discours scandaleux. Il ne me restait qu'à le nuancer. Cette Sophia n'est pas claire, et pour l'instant elle reste avant tout une manipulatrice refusant de voir au delà de l'univers qu'elle imagine, et si Travis veut vivre avec elle, grand bien lui fasse, moi, je m'en préservai et préservai Ayou.

- Lorsque que tu m'avais annoncé avoir un fils, je t'avais parlé assez sèchement, voire je t'avais crié dessus que tu devrais faire en sorte de t'en occuper et d'être auprès de lui. Pour lui épargner ce que nous avons eu, mais aussi parce qu'il est certainement comme nous, et que tu devras être là pour l'aider à comprendre et à se maitriser. Au delà de ça, je vois bien que sa présence t'aide aussi. Pour toutes ces raisons, je suis favorable à ce qu'elle vive auprès de toi, avec votre enfant.

Je fronçais alors quelque peu les sourcils, poursuivant :
- Cependant, Je ne connais pas cette femme, et ce que je remarque pour l'instant c'est qu'elle semble faire comme si Ayou et moi n'existions pas, et surtout, qu'elle s'obstine à t'appeler Josh. Si vous devez vivre ensemble, former un couple, une famille, il va falloir qu'elle accepte ton vrai nom et ce qu'il implique autour. Aussi, je suppose que la confiance est un facteur important pour que tout se passe bien entre vous, donc, si tu tiens à lui révéler tes secrets, cela te regarde, par contre, je refuse que tu lui révèles les miens ou ceux d'Ayou. La confiance se gagne, et pour l'instant, elle n'a pas la mienne, alors pour l'instant, je ne veux pas qu'elle sache tout sur moi ou Ayou. Si tu es prêt à respecter cela, alors je ne m'oppose pas à votre réunion. Je pourrais même y être favorable...

Voilà qui était fait. Travis devait comprendre que lui avoir révéler mes secrets, ne lui permettait pas de les divulguer à d'autres, quand bien même il les appréciait. J'incluais Ayou bien sûr, en sachant que si elle devait s'opposer à l'idée de ce contrat moral, je ne pourrais pas m'opposer à ce que Travis parle d'elle à sa... compagne. J'espérais seulement que mon frère et ma sœur comprendraient ma position.
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La réponse tant attendue de la mère de Matthew, se décida enfin à faire surface. Son récit était court et dénudé d'émotion comme simplement planifié, cela fit frissonner Ayou, cette femme n'avait donc pas d'émotion? Peut-être la situation, ne laissait-il pas de place pour ses émotions... Leur père avait peut-être fait des choses atroces, qu'elle ne voulait pas se remémorer?... Ça n'aidait pas vraiment le paternel à grimper dans les échelons de l'estime d'Ayou... Il avait abandonné ses enfants et escroqué des gens! Elle avait bien fait de ne pas le rencontrer ... Mais pourquoi escroquer une famille? Il ne semblait pas avoir de problème d'argent si on regardait le palace des Diskent senior! Cette histoire ne tenait pas vraiment la route... Que penser ? Si elle en parlait à Travis, il lui poserait des questions... Qui l'amènerait probablement à leur père... Ayou n'eut pas le temps de creuser plus le sujet, les conversations s'entrecroisaient déjà.. Elle garderait ses questionnements pour plus tard... Plus tard...

-Vous en pensez quoi de tout ça, vous?
Ce qui importait le plus c'était que Travis accepte son rôle de père. Sa tentative de prendre le petit garçon en était une preuve, maladroite certes, mais on voyait bien qu'il avait de la volonté. Ce petit spectacle avait fait sourire Ayou, elle n'avait peut-être pas perdu son frère. Pourtant, même si elle essayait de l'oublier, cette Sophia? Que devait-elle penser de cette femme? Elle ne voulait pas obliger son frère à tomber dans une relation sans avenir... Puis du peu qu'elle avait compris lors de sa dernière rencontre avec Travis il semblait y avoir beaucoup de femmes dans sa vie, enfin c'était ce qu'avait laissé entendre le portier... Sa relation risquait peut-être d'être compromise? Mais... Mais... Pourtant, quand elle avait vu le visage de Travis s'illuminer, elle l'avait vu différent... C'était un espoir... Peut-être aimait-il cette femme encore. C'était à lui de décider.

- Je suis heureuse, d'entendre que tu acceptes tes responsabilisés. Travis, pour moi le plus important est que cette enfant ai un père. Ayou ne semblait pas pouvoir s'empêcher de sourire en sautillant légèrement sur place en essayant de cacher sa joie. Qu'il ne vive pas le manque que nous ressentons depuis toujours et encore aujourd'hui. Il va avoir besoin de toi comme toi tu vas avoir besoin de lui. Par contre, avant de te marier avec cette femme, tu devrais peut-être réapprendre à la connaître. Car les gens changent parfois... Je crois aussi qu'il faudrait aussi réorganiser un peu ta vie avant, faire un peu de place chez toi... Dire au revoir a certaine connaissance (Ayou parlait évidemment des nombreuses femmes dans la vie de Travis...). Mais si tu aimes cette femme et que tu veux l'épouser, je ne m'y opposerai pas tant qu'il y aura toujours une petite place pour ton frère et ta sœur dans ton cœur.

- Lorsque que tu m'avais annoncé avoir un fils, je t'avais parlé assez sèchement, voire je t'avais crié dessus que tu devrais faire en sorte de t'en occuper et d'être auprès de lui. Pour lui épargner ce que nous avons eu, mais aussi parce qu'il est certainement comme nous, et que tu devras être là pour l'aider à comprendre et à se maitriser. Au delà de ça, je vois bien que sa présence t'aide aussi. Pour toutes ces raisons, je suis favorable à ce qu'elle vive auprès de toi, avec votre enfant.

- Cependant, Je ne connais pas cette femme, et ce que je remarque pour l'instant c'est qu'elle semble faire comme si Ayou et moi n'existions pas, et surtout, qu'elle s'obstine à t'appeler Josh. Si vous devez vivre ensemble, former un couple, une famille, il va falloir qu'elle accepte ton vrai nom et ce qu'il implique autour. Aussi, je suppose que la confiance est un facteur important pour que tout se passe bien entre vous, donc, si tu tiens à lui révéler tes secrets, cela te regarde, par contre, je refuse que tu lui révèles les miens ou ceux d'Ayou. La confiance se gagne, et pour l'instant, elle n'a pas la mienne, alors pour l'instant, je ne veux pas qu'elle sache tout sur moi ou Ayou. Si tu es prêt à respecter cela, alors je ne m'oppose pas à votre réunion. Je pourrais même y être favorable...

Tout devient soudainement plus grave... Plus tendu... Cette femme était au bout du compte une simple inconnue!? Mais ça restait la mère du neveu d'Ayou! Elle faisait partie en un sens de la famille maintenant. Il ne fallait pas être si froid et méfiant avec elle. Puis si elle appelait Travis, Josh c'était probablement par habitude. Pour sa transparence vis à vis d'Adam et Ayou, c'était probablement à cause de.... D'une certaine difficulté à voir l'aire de famille? Ou... La difficulté à impliquer autant de gens dans un sujet aussi personnel!? Oui c'était probablement ça! Mais en un sens Adam avait raison, Travis ne pouvait pas lui parler de ses pouvoirs pour le moment... Elle le ferait elle-même dans une virée entre filles non? Il fallait bien qu'elle apprenne à connaître un peu son neveu et sa belle-sœur? Non? Au fond elle ne pouvait pas être bien méchante.

Ayou tourna son visage vers Sophia, lui offrant un petit sourire.

-Je suis désolée si... Adam est un peu froid avec toi, Sophia, pardonne le. Il veut bien faire et il ne te connaît pas vraiment. Nous avons certains secrets... Un peu personnels. Pour ma part, j'aimerais mieux t'en parler moi-même, peut-être lorsque nous ne seront plus que de simple belles-sœurs qui étaient inconnues jusqu'à aujourd'hui.
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