Au milieu des immenses gratte-ciel du quartier des affaires, un immeuble de plusieurs dizaines d'étages était le siège d'une puissante chaîne d'information, agissant sur la câble et sur Internet. La NFE ( News From Earth ) est très regardée à travers tout le pays, et tend à concurrencer la toute puissante CNN sur le plan mondial.

Le bâtiment est composé de 36 étages pour 116 mètres de hauteur, ce qui n'en fait pas le plus imposant du quartier. Néanmoins, l’espace est très suffisant pour toutes les personnes qui travaillent pour la chaîne. Il est agencé de la manière suivante :

- Les niveaux inférieurs, de -5 à -2 sont les parkings souterrains mis à disposition du personnel.
- Le niveau -1 est un immense dépôt dans lequel se trouve un nombre incroyable de documents, autant sur des projets abandonnés que ceux à venir. Il est soumis à une forte sécurité, et seulement les personnes chargées de son entretien peuvent s'y déplacer librement. Il faut une autorisation pour s'y rendre, et il s'agit toujours de l'un des employés de la zone qui ira chercher les documents demandés (autant pour éviter les fuites que pour éviter que quelqu'un se perde).
-Le rez de chaussée est l'aire d'accueil. Un poste de sécurité est installé à la droite de la grande porte, alors que les hôtes d'accueil se trouvent directement en face. Une partie de l'étage est un rassemblement des casiers mis à disposition du personnel.
- Du premier étage au neuvième, il n'y a que des bureaux, réservés au bon fonctionnement du secteur net de la chaîne.
- Du dixième au dix-huitième étage, les bureaux s'occupent uniquement des chaînes télévisés : NFE World pour les nouvelles du monde seulement ; NFE Financial pour l'économie ; NFE Art pour l'actualité artistique, que cela soit la sculpture et la peinture ou le cinéma, la photo ou la musique.
- Le dix-neuvième et le vingtième étage sont un seul et grand restaurant, ainsi qu'une grande cafétéria ( au dix-neuvième ) à disposition des employés.
- Du vingt-et-unième au vingt-cinquième étage, il y a les différents studios d'enregistrement pour les différentes chaînes. NFE - 21 et 22, NFE World - 23, NFE Financial - 24, NFE Art - 25.
- Le vingt-sixième étage est séparé par plusieurs salles de montage.
- Du vingt-septième au vingt-neuvième, il s'agit des bureaux de l'équipe de comptabilité, organisés par chaîne, puis par secteur d'activité.
- Le trentième étage est à lui seul, le bureau du PDG de la chaîne, Mark Daniel Oliver.

Le service de sécurité, s'il n'est pas forcément très nombreux et très armés, est tout de même assez compétent, et les nombreuses caméras lui permettent d'intervenir rapidement en cas de problème dans une zone de l'immeuble.
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La nuit tout juste tombée offrait à ses spectateurs une douce brise nocturne qui venait chatoyer la silhouette de Vendetta. Debout sur le parapet du toit d'un immeuble, il scrutait l'horizon jauni par les lueurs de la ville. Poussant un long souffle rauque et légèrement tremblotant, il vint poser délicatement son masque contre sa peau meurtrie, le fixant avec soin et le couvrant de son large chapeau. Une bourrasque de vent le fit soudain vaciller légèrement tandis que d'une main, il agrippait fermement son couvre-chef. Un peu plus loin se dressait l'imposant building de la NFE, et il le fixait amèrement. Il n'était pas encore très tard et le bâtiment était encore fréquenté. Il aurait pu attendre sa fermeture totale, mais cela lui aurait demandé d'apprendre à mettre en route tout le tintouin électronique pour son objectif. Autant dire que ce n'était pas forcément sa tasse de thé, même s'il se débrouillait très bien en informatique, les tâches de maintenance et de technicien l’exécraient. Il lui faudrait trouver un assistant, une sorte de Robin, songea-t-il en souriant.

Il était bientôt l'heure cependant, et écartant sa cape d'un large geste, il vérifia son équipement. Son assortiment de dagues était solidement attaché à sa ceinture et il avait aussi un pistolet Beretta. Il s'en serait bien passé, mais il ferait tout pour mener à bien son objectif, cela était primordial pour transmettre ses idéaux et se faire connaître. Pour l'instant, il n'était qu'une bête traquée à l'ombre du monde, mais bientôt il pourrait faire lumière sur sa lutte anti-gouvernementale. Cela ne serait pas forcément bien vu. Mais il y avait des secrets qui mériteraient d'être révélés, cependant, chaque chose en son temps.


Vendetta ouvrit prudemment la sortie d'urgence après en avoir forcé la serrure extérieure. Le désavantage de ce genre de porte, si elles permettent d'éviter l'entrée principale, est la manie des fabricants de les concevoir de sorte à ne s'ouvrir que de l'intérieur. Ceux-ci devraient penser aux braqueurs, cambrioleurs et autres terroristes de temps à autres ! Sans leur menace, personne n'aurait besoin d'acheter ces portes. Ils étaient leurs meilleurs promoteurs des ventes, en quelque sorte. Le premier objectif de Vendetta était, comme il l'avait fait dans son dernier braquage, de mettre hors service momentanément le réseau de surveillance du bâtiment. Il aurait vraiment besoin d'un assistant pour ce genre de tâche, il n'arrivait pas encore à avoir une durée sur commande. Il aurait voulu pouvoir activer et désactiver ce genre de système sur demande. Hélas, ce n'était ni son don ni dans ses capacités, pour l'instant.
Il se glissa avec soin jusqu'à un boitier électrique et l'ouvrit, fredonnant légèrement.

"Aqui se queda la clara... La entrañable transparencia.... De tu querida presencia"

Se faisant, il regarda nerveusement tout le fouillis de fils, de résistances et de fusibles avant d'arracher plusieurs fils et d'enlever un des fusibles.

- Bon. Ca devrait le faire.

Il tourna la tête vers le coin du parking désert et vit le voyant de la caméra clignoter faiblement en rouge. Le temps était compté.

Il traversa le parking où de rares voitures étaient stationnées, celles des employés de sécurité, d'hygiène et des employés faisant les derniers enregistrement pour le lendemain, gagnant l’ascenseur.

La petite musique d'attente était d'un chiant, songea Vendetta. Il se fixait dans les miroirs apposés de chaque côté de la porte de l’ascenseur, priant pour qu'il ne s'arrête pas avant le 23e étage, son objectif, les studios d'enregistrement pour la chaîne internationale du groupe. Il observa sa grande silhouette sombre et masquée, tout en tapotant nerveusement le mur avec sa main, regardant les étages défiler lentement sur le compteur de ascenseur. Soudain, le chiffre s'arrêta sur le 19e étage et l'ascenseur s'arrêta. Quelqu'un l'avait appelé. V déglutit lentement avant que la porte ne s'ouvre lentement. La serveuse n'eut pas le temps de crier, et ses yeux s'écarquillèrent quand une main vint boucher brutalement sa bouche avant de la tirer contre une silhouette drapée de noir qui se hâta d'appuyer nerveusement sur le bouton de ascenseur. Il eut un soubresaut de surprise en voyant les autres serveurs le fixant de l'autre bout de la salle de restaurant où l'ascenseur avait eu le malheur de s'arrêter. Ils se fixèrent ainsi un instant, tous surpris au plus haut point avant que la porte de l'ascenseur ne commence à se fermer.

En un éclair le temps sembla alors reprendre son cours après s'être stoppé durant une seconde et une serveuse poussa un cri strident, faisant tomber une assiette, tandis que les deux derniers clients, des présentateurs TV ou des journalistes, du moins vêtus de costard, se tournaient brusquement vers l'ascenseur. Un des serveurs disparut en courant du champ de vision de Vendetta qui jura en relâchant la jeune femme avant de l’assommer violemment d'un coup dans la nuque, murmurant :

- Désolé mademoiselle... Votre minois m'est fort agréable mais votre stupidité m'est forte agaçante.

Et avant que la porte ne soit totalement fermée, il glissa son pied pour la bloquer, et elle se rouvrit. Il bondit dans la salle, renversant une table, contrarié d'avoir été découvert. Comme si cela ne suffisait pas, les caméras se réactivèrent brutalement tandis qu'un serveur venait d'activer l'alarme silencieuse. Vendetta se rua vers le jeune homme qui avait appuyé sur le bouton d'alarme et le plaqua au sol avant de l’assommer à coup de poing. Il était navré de devoir devenir violent, mais son objectif devait passer avant toute chose. Ce n'était qu'un gamin, à peine la vingtaine, certainement tout juste embauché... Mais il n'avait qu'à pas être au service de ces médias corrompus. La femme en tailleur cria et commença à détaler maladroitement en talon et Vendetta lui lança le homard qu'elle dégustait quelque seconde auparavant, ce qui suffit à la faire chuter dans un geste de panique incontrôlé. Tétanisée, elle demeura au sol. L'homme se montra plus valeureux et commença à fouiller dans la poche de sa veste, sortant un téléphone portable. Il n'eut le temps de l'allumer qu'un couteau se figeait dans le mur à quelques centimètres de sa tête. Vendetta fondit sur lui, sautant par-dessus sa table avant de lui asséner un violent coup de tête qui le sonna, permettant à Vendetta de lui coller un coup de genou entre les côtes puis de le laisser choir au sol. Tant de violence sur des civils... Vendetta regretta déjà son action. Il n'aurait jamais fait ça auparavant. Mais l'adrénaline montait à une vitesse excessive et les évènements le dépassaient. Il devait se calmer. Soufflant lentement, il ramassa sa dague et remonta dans l’ascenseur, ignorant que depuis le poste de sécurité avait été lancé un appel de détresse et que les employés de sécurité se ruaient déjà vers le haut du bâtiment.
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Ce qui me plait le plus dans le métier que je fais, c'est sans doute le fait que l'action peut avoir lieu à n'importe quel moment. Il y a toujours une petite routine bien sûr, mais on ne sait jamais ce qu'il peut se passer au cours d'une journée. Les gens sont tellement imprévisibles qu'ils agrémentent la journée par leurs actions, bonnes ou mauvaises. Plutôt mauvaises pour la majorité du temps en fait. Au moins on peut dire que ce métier est varié et plutôt imprévisible. C'est ce qui me plait là dedans, je n'aime pas trop rester assise toute la journée derrière un bureau. Si j'avais voulu passer ma vie à remplir des formulaires et à les taper à l'écran, j'aurai choisi d'être secrétaire et non flic. Mais bon, en tant que stagiaire, on ne m'envoyait que rarement sur le terrain et encore, c'était bien souvent pour faire des trucs ingrats. Ce n'était qu'un stage après tout, je n'allais pas en faire une maladie. Je ne doute pas qu'une fois de retour à Philadelphie je gagnerai un peu plus de responsabilités. Du moins je l'espère...

Un rapide coup d’œil vers la fenêtre m'informe que la nuit vient de tomber. Le soir était toujours propice à davantage de méfaits et autres violations des lois. Les gens devaient croire que le noir ambiant leur permettrait d'échapper plus facilement aux forces de l'ordre ou quelque chose comme ça. A moins que ce ne soit qu'une fois la nuit tombée que les gens révèlent leur véritable personnalité. Tiens, on vient de signaler un meurtre dans un appartement. On est plus en sécurité nulle part on dirait. Triste monde. Mais je ne baisse pas les bras, la police est là pour maintenir l'ordre. Malheureusement elle ne peut en aucun cas prévenir les actes mauvais des gens. Si l'on pouvait tout prévoir à l'avance, ce serait bien plus facile, sans nul doute.

En tournant la tête, je remarquai que le standard était en effervescence. Ce n'était sans doute pas à cause d'un simple vol ou d'une agression dans le métro. Ça se confirme apparemment, le chef de la section vient de réquisitionner une bonne partie des agents disponibles. Ah, on me fait signe. Je sens que cette soirée va encore être longue. Je me lève rapidement de mon bureau pour rejoindre les autres qui sont en train de se préparer. Gilets pare-balle, armes à feu... Équipe d'intervention complète. Et bien quoi ? Il y a un attentat quelque part ? Je reste calme et silencieuse, suivant les autres tout en terminant d'enfiler ma tenue. Tandis que l'on grimpe à l'intérieur des véhicules, un lieutenant se charge de nous expliquer brièvement la situation.

Lieutenant « Le siège de la NFE vient de nous envoyer un signal d'alarme, confirmé peu après par un appel téléphonique. Une ou plusieurs personnes se seraient infiltrées dans les locaux et auraient été aperçues à l'un des étages de la chaine. On ignore encore leurs intentions mais autant les arrêter le plus tôt possible. Il y a encore pas mal d'employés, tous n'avaient pas terminés leur journée, il va donc falloir rapidement les évacuer. Pour le reste, tout vous sera détaillé une fois sur place. »

Le trajet se fait assez rapidement, on ne passe que très peu de temps entassés dans les fourgons. Qui donc peut bien attaquer les locaux d'une chaine de télévision ? Et s'il s'agissait de mutants ? Ça n'était pas impossible... J'espère juste que cette fois ne tournerait pas comme la dernière où j'ai dû intervenir... Quoique, cette fois les gens seront au courant bien plus rapidement. S'il s'agit de mutants, ils seront révélés à la vue de tous. Sauf si mes collègues étouffent l'affaire. Ça, ça n'était pas impossible. Pourvu qu'il n'y ait pas de morts, pitié...

Nous descendons du fourgon et nous regroupons pour recevoir nos instructions. Plusieurs équipes sont déployées. La mienne est envoyée directement à l'étage où a eu lieu l'altercation. Super... Dans le feu de l'action directement. Avec un peu de chance ils auront changé d'étage. Direction les escaliers, mieux vaut éviter les ascenseurs. La moitié de mon équipe les emprunte tout de même pour couvrir plusieurs sorties. Pourquoi pas mais ça me parait bancal. Et s'il y a une coupure de courant de la part des terroristes ? Enfin bref, peu importe. Je grimpe rapidement les escaliers mais dix neuf étages ça commence à faire beaucoup. Je me poste derrière un mur, à l'abri, attendant la suite des ordres par radio. On nous somme d'attendre une autre équipe avant d'entrer. Pour quoi faire ? Quelle perte de temps...
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Rob sifflotait en agitant frénétiquement le manche de sa serpillère tandis qu'il recouvrait le sol du couloir de liquide nettoyant. Il regarda sa montre et pesta auprès de la chaîne, relevant la tête vers la baie vitrée qui donnait sur la salle d'enregistrement. On y voyait deux journalistes, installés devant un fond vert qui déblatéraient leurs conneries habituelles. Ils enregistraient l'émission people de la chaîne, remarqua Rob en regardant l'emblème rose installé sur le comptoir des journalistes, indiquant "People H24" ou quelque chose du genre. Sans lunette, le bon vieux Rob ne voyait plus très bien du haut de ses 56 ans. Ce n'était pas si âgé que cela, mais la vie ne lui avait pas fait de cadeau, et rester manutentionnaire toute sa vie pour finir sa carrière comme technicien de surface n'avait pas aidé sa santé dégradante, travaillant depuis ses 16 ans.

Il pestait car voilà déjà une demi-heure que ces saletés de journalistes pédants devaient être partis et ils l'empêchaient de pouvoir finir son boulot. Il devait désinstaller tout leur matériel, aidé d'autres techniciens puis aider les dames de ménages pour arrondir ses fins de mois. Autant dire qu'il n'était pas prêt de débaucher... Vivement la retraite.

Soudain, le seul membre de la sécurité présent sur le plateau sembla perturbé. Littéralement collé à son talkie, il semblait parler rapidement, le front plissé et Rob se redressa, comprenant que quelque chose clochait. Retirant sa vieille casquette des Yankee pour replacer ses longs cheveux teintés de gris et gratter sa barbe, Rob ouvrit lentement la porte de la salle d'enregistrement, veillant à ne faire aucun bruit pour ne pas déranger les autres. Jack, le type de la sécu le fixa et sous la demande de Rob approcha.

Le vieil employé lui chuchota :

- Il s'passe quoi, Jack ? T'as une tête d'enterrement. On a encore un 'blèm d'canalisations ?
- Non... D'après le poste, on a un intrus qui se ramène par là, et j'sais pas si c'est encore une blague de Michelle, mais elle avait l'air stressée. J'vais interrompre l'enregistrement, si c'est vrai, les flics arrivent et donc c'est du sérieux.

Rob ne répondit pas mais acquiesça et s'empressa d'aller ranger son seau et son balai dans un placard tandis que Jack déboulait sur le plateau.

- COUPEZ ! COUPEZ !
- Jack ! Bordel ! Qu'est-ce qui se passe ? lança un caméraman. On avait presque fini cette séquence !
- Coupe-moi cette caméra putain ! Et bougez-vous ! On a un forcené qui fonce droit sur cet étage alors on s'bouge !

Les deux journalistes se regardèrent et il y eut un léger moment de flottement, le temps qu'ils impriment bien l'info qu'ils venaient d'apprendre avant qu'ils ne se lèvent brusquement et que le plateau n'entre en effervescence. On rassemblait ses affaires, discutaient vivement, paniquaient, et Jack essayait de les contenir tandis que Rob ne comptait pas perdre son temps à jacasser ici avec ces idiots. Se dirigeant vers l’ascenseur d'un pas ferme, il comptait bien se tirer au plus vite, il était trop vieux pour ces conneries.

Il allait appuyer pour appeler l’ascenseur quand un "ding" retentit, et il se figea. Le silence se fit aussi tôt dans la salle. A travers la baie vitrée, des techniciens et les journalistes fixaient avec angoisse l’ascenseur tandis que dans les couloirs plusieurs employés s'étaient stoppés subitement.

La porte s'ouvrit et un poing jaillit de l’entrebâillement, saisissant Rob par son col et le tirant vivement contre la silhouette noire qui jaillit de l’ascenseur.

Plaquant le vieux technicien contre lui, Vendetta sortit son pistolet, visant droit devant lui. Il sentait le souffle affolé de l'homme et tenta de le rassurer comme il pouvait, lui susurrant doucement :

- Ne paniquez pas, mon cher ami. Je ne vous ferais aucun mal. Restez calme et coopérez, c'est tout ce que je vous demande... Je ne suis pas un tueur.

Rob déglutit lentement et Vendetta commença à avancer, le bousculant très légèrement. Un agent de sécurité surgit brutalement, braquant son arme vers Vendetta sans grande conviction, tremblant comme pas deux et le front déjà trempé de sueur. Bégayant, il somma Vendetta de se rendre et ce dernier émit un petit rire.

- Désolé, monsieur l'agent, je ne peux pas abandonner. Pas maintenant. Je vous promet de ne faire de mal à personne, alors dégagez le passage.

- L..Lâch...Lâche ton arme ord...ure ! s'obstina l'homme un peu rond.

Vendetta soupira et relâcha Rob qui détala dans un coin, reprenant ses esprits tandis qu'une femme allait voir s'il allait bien. Vendetta commença à marcher lentement, d'un pas sûr et déterminé vers l'agent qui reculait lentement, paniquant.

- Aavance pas ou je te plombe ! S...si tu crois qu'tu m'efffraies avec... avec... ton masque !
- Vous êtes mort de peur... Arrêtez votre comédie, je suis avec vous.
- Qu... qu...

Une fois qu'il fut assez prêt, le garde butant contre la baie vitrée, il se détendit à une vitesse fulgurante, décrochant un coup de pied dans la main de l'homme, envoyant valser son pistolet avant que la silhouette masquée ne fasse un bond en avant, faisant une balayette à l'homme. Une fois l'agent au sol, Vendetta lui fit une clé de bras et prit les propres menottes du garde pour l'attacher à un radiateur.

- Merci de votre coopération, monsieur l'agent.

Reprenant son arme et vérifiant qu'elle était bien chargée, Vendetta soupira.

- Allez mes enfants, tous dans la salle d'enregistrement je vous prie.
- Sinon quoi ? dit un caméraman suivis d'autres employés. Nous sommes 8, et vous êtes seuls. Vous n'avez pas l'air d'avoir le cran de tuer quelqu'un, vous croyez vraiment qu'on a peur de vous ? On va vous casser la gueule en moins de deux...
- Oh... mais qu'il est mignon... dit Vendetta avant de pointer son arme sur lui.
- Vous n'oserez pas. Vous êtes encore un de ces connards de Greenpeace qui..



Le coup de feu retentit brutalement et l'homme poussa un cri à glacer le sang, s'effondrant par terre en continuant de hurler dans une douleur semblant immense. Vendetta observa l'homme se roulant par terre en se tenant la jambe. Il venait littéralement de lui plomber le genou. Les autres employés se précipitèrent à son chevet tandis que Vendetta avança vers eux.

- Les policiers s'occuperont de lui, dans la salle d'enregistrement. VITE.

Obéissant, il rassembla les employés à leur poste, sauf les deux journalistes qu'il bâillonna et positionna assis devant le comptoir. Une fois que toute sa petite équipe fut prête, il s'installa derrière le comptoir et retira son chapeau, le posant à côté de lui avant de sortir une feuille d'une de ses poches et de la déplier. Puis il posa son pistolet à côté de son chapeau, prêt à l'emploi.

Il observa ses pions. Il avait placé les caméraman en face de lui, un plan simple mais efficace. Il ne ferait rien de bien technique. Il avait menotté les secrétaires, et autres employés inutiles à la porte de manière à ce qu'ils servent de bouclier humain pour ralentir l'ouverture de la porte déjà obstruée par les quelques meubles qu'il avait pu entasser de chaque côté avec l'aide de Rob qui était le seul employé qu'il avait laissé partir. Il aimait bien son apparence... rustique. Un homme chaleureux, en somme.

- Dites moi quand on est à l'antenne mes bambins, lança Vendetta aux caméraman anxieux, tandis que sur les écrans du monde entier, la chaîne NFE annonçait un flash spécial...
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Quelques instants plus tôt, dans le centre de contrôle du Shield, les images des caméras de surveillance du siège de la NFE parvenaient aux membres de l'organisation triant des données leur parvenant du monde entier. Une poignée de seconde suffirent aux machines pour mettre en relation l'aspect du criminel avec d'autres méfaits filmés, ainsi qu'une fiche établie par le Shield. Les informations furent transmises d'un ordinateur à un autre, afin d'approfondir les recherches, puis à un suivant condensant le tout avant d'établir un ordre de mission.

Le nombres d'agents nécessaires fut jugé à trois, et ces derniers furent choisis pour leurs compétences. L'agent Grifter pour sa dextérité au tir malgré des situations désavantageuses et une aisance d'action en milieu urbain, l'agent Volt car l'utilisation de son pouvoir peut permettre la neutralisation d'appareils à l'intérieur du bâtiment pris d'assaut, et l'agent Weaver car sa constitution mécanoïde lui permet de palier à une plus large palette de mutants, étant donné que les capacités de la cible n'étaient pas identifiés.

Les trois hommes furent donc rassemblés promptement et transportés vers un hélicoptère de déplacement rapide, mis au point par les industries Stark. Leur ordre de mission était assez simple :
- Capturer la cible vivante.
- Empêcher la cible de se servir des canaux de transmissions de la chaîne.
- Collaborer avec la police.
- Éviter toute victime civile.

Quand à la cible, les informations étaient maigres. Il n'avait ni nom, ni adresse et pour seul visage un masque. De nombreux méfaits répertoriés, dont le plus récent était un attaque de banque, mais aucun homicide. Il ne tenait qu'aux agents d'en obtenir plus sur son compte désormais.

Quelques minutes après que la police ait atteint l'étage où s'était enfermé le mutant. Un hélicoptère de petite envergure et aux étranges hélices déposa trois hommes sur le toit de l'immeuble.
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Grifter était un agent sérieux, et même lorsque les missions tombaient à l'improviste, il ne rechignait pas à faire ce qui lui était demandé. Cela dit, généralement, le Shield avait assez de considération pour ne pas cumuler les mauvaises nouvelles, et ainsi éviter de l'obliger à s'adapter au travail en équipe.

Néanmoins, après avoir pris connaissance de la situation, il estima que la situation était déjà assez mal engagée pour envoyer plusieurs agents. En principe, l'organisation préparait soigneusement ses opérations, mais cette fois, il fallait désamorcer un problème déjà engagé, avec un mutant qui avait déjà fait quelque peu parler de lui. Jamais en bien, mais jamais en si mal.

Il s'installa dans l'hélicoptère, bien que la seule ressemblance de l'appareil avec un hélicoptère traditionnel soit ses hélices, les industries Stark ayant fait le nécessaire afin de le rendre bien plus rapide et maniable. Les autres agents assignés à cette mission étaient présents également, et il avait déjà eu l'occasion de travailler brièvement avec chacun des deux. L'agent Volt était quelqu'un de posé et réfléchi, mais de particulièrement peu communicatif, il allait être difficile de bien agir en équipe avec ce dernier, mais au moins Grifter pouvait être sûr qu'il ne commettrait aucune mauvaise action. Quand à l'agent Weaver, ils avaient été tous les deux à la poursuite du même mutant, un voleur de haute voltige spécialiste de l'acrobatie, cela s'était bien passé, mais il ne savait pas grand chose sur ce collègue.

Il n'avait rien dit de tout le voyage, pensant que l'ordre de mission parlait de lui même, et que de toutes les façons, la situation risquait encore d'évoluer durant leur trajet. Il attendit donc d'avoir posé le pied sur le toit de l'immeuble de la chaîne pour commencer à se mettre en condition de mission, avec deux agents pour alliés.

* Plan de l'immeuble. Plan des aérations. *

- Je suppose que pour nos premières minutes, il vaut mieux prendre un maximum d'informations.

Ouvrant la porte, conduisant à l'escalier qui leur permettrait de rejoindre les étages, il ajouta.

- Je pense que le plus simple à vérifier, et le plus rapide, c'est de savoir si les ascenseurs fonctionnent encore ou non.
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[pardon pour le temps de réponse, j'avais un bras en stand by...]


Russell n'était présent dans l'héliport du SHIELD que depuis une dizaine de minutes environ. Il revenait de mission et comptait faire son rapport avant de prendre un repos bien mérité. La mission en question n'avait pas été de tout repos même s'il s'en était plutôt bien sorti, n'ayant pas de casse à déplorer, chose qui se faisait plutôt rare ces derniers temps. A croire que les mutants se sentaient oppressés et éprouvaient alors le besoin de faire savoir au monde entier qu'ils existaient. Il y avait toujours du quelques altercations avec eux, rien de plus normal, mais les cas se faisaient de plus en plus nombreux et sur un temps plus court. Cela ne présageait rien de bon, il était temps de faire quelque chose avant que tout ceci n'explose au visage de la population. Si cela ne tenait qu'à l'agent Volt, il ferait surveiller et contrôler chaque mutant. C'était bien sûr du domaine de l'impossible mais avec les technologies mises en place et avec l'aide de certains mutants, la tâche semblait tout de même moins inaccessible.

Alors qu'il se dirigeait vers la pièce qui lui servait de chambre dans le but de rédiger son rapport, il fut intercepté par un des membres du SHIELD. Un type au crâne dégarni, qui parlait à la vitesse d'une formule 1 et dont le costume débraillé permettait de se demander s'il appartenait réellement à cette organisation élitiste. A croire qu'ils engageaient parfois n'importe qui. Cependant, malgré cette apparence excentrique et son débit de parole à la limite du compréhensible, cet homme était compétent. Cela suffisait amplement à Russell qui s'arrêta pour savoir ce qu'il voulait.

Il lui fit un rapide briefing, l'informant de l'urgence de la situation et du fait que pour cette mission, il serait accompagné de deux autres agents. Volt ne chipota pas, se contentant de faire demi tour pour embarquer dans l'hélicoptère prévu à cet effet. A l'intérieur, il retrouva l'un des agents qu'il ne connaissait pas et fut rapidement rejoint par le troisième qu'il reconnut comme étant Grifter. La mission qu'ils avaient déjà fait auparavant s'était bien passée et il n'avait rien à redire sur ses compétences, c'était déjà une bonne chose. Russell posa les yeux sur l'autre agent, silencieux, les saluant tour à tour d'un léger signe de tête.

Le voyage fut tout aussi silencieux. Russell songea à la personne qu'ils étaient censés interpeler. Encore un mutant... Pour changer. Celui-ci avait déjà fait parler de lui à plusieurs reprises mais rien de très dangereux jusqu'à présent. Voilà qu'il s'introduisait dans un bâtiment d'une chaine de télé ? Ce n'était sûrement pas un coup au hasard et il fallait l'arrêter avant qu'il ne produise une catastrophe qui le dépasserait à coup sûr. A moins que ce ne soit son but...

L'hélicoptère se posa enfin sur le toit et Russell en descendit rapidement, retenant les pans de sa longue veste pour qu'elle ne flotte pas au vent. Grifter avait l'air de vouloir prendre les commandes. Autant ne pas se battre pour ça et rapidement se coordonner. Russell n'appréciait pas tellement de recevoir des ordres de la part de simples collègues mais au moins cela éviterait toute dispersion inutile. Il emboita le pas à l'humain, descendant les escaliers à son tour.

"S'il y a un quelconque problème concernant l'électricité... considérez que ce n'est déjà plus un problème, je peux m'en charger. D'ailleurs, il vaudrait sûrement mieux lui couper tout approvisionnement en courant... pour éviter qu'il ne diffuse quoique ce soit. Il doit bien y avoir un panneau générateur quelque part."
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V fixait la poignée avec insistance, elle se mouvait doucement. Ils étaient déjà là ? Mince. Il n'aurait pas le temps de faire son petit show en direct. Soudain, il y eut un grand fracas et la porte craqua, quelques meubles tombèrent et les otages attachés à la poignée poussèrent quelques cris. La porte ne résisterait pas deux fois à ce genre de méthodes ! Heureusement, les autorités semblaient hésitantes et ne prenaient pas encore les choses réellement en main. Vendetta devait en profiter. Il sauta par-dessus son comptoir, faisant virevolter les feuilles éparses.

- Laissez tomber le talkshow les enfants, j'ai tout prévu ! dit-il d'un ton enjoué.

Il prit un technicien par le col et le traîna jusque dans la cabine de montage. Fouillant dans une des poches de sa cape, l'homme masqué donna un CD au civil avant de sortir son arme.

- Diffuse-moi ça. Aussi longtemps que tu le peux.

Sans un mot, le jeune homme pianota un peu sur les consoles avant d'insérer le CD et de se tourner vers Vendetta, hochant la tête avant de bégayer :

- C.. c'est bon monsieur. C'est à l'antenne...

Vendetta acquiesça avant de lui tapoter l'épaule amicalement.

- Beau travail mon garçon. Tu viens de rendre un fier service à ce pays. Et à l'humanité !

Le technicien sembla esquisser un sourire et Vendetta se détourna, vérifiant que son arme était bien chargée. Il s'arrêta au milieu de la salle, et regarda les otages dispersés un peu partout et bâillonnés tandis que des bruits de pas se faisaient entendre derrière la porte du studios, ainsi que des coups.

- Hé bien mesdames et messieurs, cela a été un réel plaisir de travailler avec vous. Si je venais à ne pas m'en sortir, vous devez savoir à quel point je vous admire. Je ne rate pas une de vos émissions. Bon, elles sont certes pour la plupart stupides et inintéressantes... Mais il est vraiment admirable d'autant altérer la réalité. Enfin bref... J'espère que nous serons amenés à collaborer de nouveau ensemble et vous ? ... Non ? Bon. Ne retenez qu'une chose de ce jour. La vengeance ne fait que commencer !

Il ricana un peu avant de se précipiter vers la sortie de secours, tandis que la porte d'entrée était sur le point de céder. Dévalant les escaliers, il ne put s'empêcher de jurer. Le discours qu'il voulait prononcer avait un peu plus de mordant que celui pré-enregistré et monté avec les moyens du bord qu'il avait diffusé. Mais tant pis, cela ferait l'affaire. Ce n'était que le commencement d'une lutte. Il avait trop été maintenu dans l'ombre, il était temps de sortir la tête de l'eau.

Soudain, les lumières s'éteignirent. V poussa un cri, rata une marche et alla se fracasser le crane trois mètres plus bas. Il se releva en grommelant tandis que les faibles lumières de secours s'allumaient une par une. Il jura de nouveau : il ignorait si son discours avait pu être diffusé dans son intégralité. Avec de la chance, un peu plus de la moitié... Mais il devait fuir. Et vite. Il entendait déjà l’écho de parole dans la cage d'escalier... mais étaient-ils à sa poursuite ou plus bas ?




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[Gros retard de ma part, vraiment désolé, la poursuite peut maintenant reprendre ]

L’opération était enfin lancée et Grifter et Russel s'étaient séparés. Gifter descendait vers l'étage où devait se trouver leur cible, alors que son coéquipier s'occupait du courant grâce à son pouvoir. Les deux pouvaient néanmoins communiquer grâce aux appareils fournis par le Shield, et Grifter comptait bien s'en servir une fois qu'il aurait repérer le mutant pour coordonner leurs actions. Pour l'instant cela dit, il devait se concentrer sur sa part du travail.
Le courant ne tarda pas à être coupé comme ils l'avaient prévu, les seules issues étaient désormais les escaliers, ce qui limitait grandement les possibilités de leur cible. Grifter actionna sa vision infrarouge et reprit sa descente rapide des étages, il n'était plus qu'à un étage de celui dans lequel devait se trouver le mutant, quand les forces de polices firent irruption dans la cage d'escalier. Visiblement à la poursuite de leur suspect. S'il avait prit cette voie pour fuir, alors il était forcément en pleine descente, puisque Grifter ne l'avait pas croisé, il ne lui restait qu'à le rattraper.

- Agent Blake, notre mutant se trouve dans les escaliers, pour l'instant il descend et la police est à sa poursuite. Je vais utiliser les conduits d'aérations pour pouvoir intervenir par d'autres lieux si jamais il décide de s'arrêter à un étage intermédiaire.

Grifter pensait qu'avec la police au dessus de lui, et Blake au dessous, le mutant serait forcé de s'arrêter à un étage pour tenter, d'une façon ou une autre, d'échapper à ses poursuivants, et cela offrirait à Grifter un avantage. Mais il avait également pour intention d'éviter la police s'il en avait l'occasion, il n'avait aucune envie de devoir expliquer la situation avec eux, et, aux souvenirs qu'il avait du caractère de Blake, lui aussi n'était pas du genre à vouloir des flics dans les basques si cela pouvait être évité.

* Plan d'aération. *

Au moins les aérations étaient réalisées avec la même minutie que les villes et les bâtiments, un vaste quadrillage. L'agent choisit la plus proche de lui et s'engouffrant dans les tuyaux.
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Visiblement, les agents du Shield étaient en retard. Enfin en retard... le suspect était toujours sur les lieux mais d'autres équipes d'intervention étaient déjà présentes et en action. Mieux valait ne pas trainer davantage car si la police mettait la main en premier sur le malfaiteur, il serait alors bien difficile aux agents de pouvoir le questionner sans qu'un ou deux policiers ne leur traine dans les pattes. Le seul souci était que les trois agents ignoraient le possible emplacement de l'homme qui était à l'origine de tout ça. L'immeuble était grand et pourvu de nombreux étages. Sans communication avec la police pour s'informer, il était possible qu'ils passent à côté de l'intrus et que celui-ci parvienne à s'échapper. Mais d'une façon ou d'une autre ils n'avaient pas le choix : ils devaient se rendre rapidement à l'intérieur.

Russell emboita le pas à Grifter le temps de rejoindre l'étage le plus proche puis ils se séparèrent. Inutile de rester en groupe, ils seraient bien plus utiles et efficace s'ils évoluaient chacun de leur côté. Grifter était un bon agent. Il n'était certes pas mutant mais il n'était pas non plus manchot et savait parfaitement se défendre et agir seul. Il communiquait avec le strict minimum, n'usant la parole que pour évoquer la mission et ne se permettait jamais de donner des ordres. Ces raisons suffisaient à faire en sorte que Russell l'apprécie en tant que collègue. Toutefois, ce n'était pas le genre de chose qu'il avouerait facilement. Au moins, l'agent Volt faisait preuve d'un peu plus de bonne volonté en sa présence.

Russell se dirigea vers le panneau électrique, l'ouvrit puis retira ses gants. C'était à lui de jouer. Il y avait sûrement un générateur de secours, mais ce n'était pas bien grave. Couper le courant suffirait à créer la surprise et à couper toute transmission. Le bouton qui permettait de couper le courant était protégé par un boitier de métal ainsi que par un cadenas. Un dispositif pour éviter les blagues de petit plaisantin sûrement. Après tout, c'était un immeuble de chaine de télévision et mieux valait pour eux que le courant ne soit pas interrompu volontairement. Néanmoins, les choses n'étaient plus vraiment normales actuellement et une petite coupure ne contrarierait personne. Personne sauf l'intrus.

Si le boitier et le cadenas auraient probablement dérangé n'importe qui, Volt n'y prêta même pas attention. Il n'avait pas besoin d'accéder au bouton pour interagir avec le courant. Posant sa main dénudée sur le panneau, il n'eut besoin que d'un léger effort de concentration pour que tout le courant soit coupé. Il en profita pour recharger ses batteries, pompant l'électricité afin d'être gonflé à bloc en cas d'affrontement. Vu les forces en présence, l'intrus était clairement en sous nombre mais mieux valait ne rien négliger. Il était possiblement un mutant et sa puissance était inconnue. Aucune explosion ou coup de feu n'était à répertorier pour le moment mais cela ne voulait rien dire. Il existait des pouvoirs discrets mais tout aussi létaux que les armes conventionnelles. Prudence donc.

Une poignée de secondes plus tard, le générateur de secours se mit en route, rallumant simplement quelques lumières et non tout le système. Il faisait encore sombre mais on voyait où on allait. Les transmissions éventuelles avaient été coupées, c'était le principal. Volt ne s'attarda pas dans la petite pièce et en sortit d'un pas rapide. Il ne restait plus qu'à coincer l'intrus qui devait se sentir comme un rat pris au piège. Grifter le contacta par le biais du petit appareil qui leur permettait de communiquer, l'informant que la police courait après l'intrus dans les escaliers, descendant rapidement. L'agent précisa qu'il optait pour les conduits d'aérations, ce qui était loin d'être une mauvaise idée.

"Bien reçu. Je remonte afin de le forcer à se diriger vers un étage si jamais je n'arrive pas à mettre la main dessus." précisa t-il avant de se mettre en route

Analysant rapidement la situation, Russell préféra emprunter les escaliers. Il aurait pu prendre l'ascenseur, pouvant le faire aller et venir à sa guise avec son pouvoir malgré le manque de courant, mais il préférait conserver cette solution pour plus tard. S'il ne prenait pas les escaliers, l'homme pouvait leur filer entre les doigts et ça il en était hors de question. S'il croyait pouvoir fuir, il se trompait lourdement. Marchant d'un pas lourd, Volt entra dans la cage d'escalier à son étage et commença à monter les marches 2 à 2, optant pour un pas plus léger afin de faire le moins de bruit possible. Il remit son gant et attrapa la poignée de son magnum dissimulé sous sa veste. Il ignorait sur qui il allait tomber en premier mais il ne voulait pas dévoiler son identité mutante au premier venu. Autant commencer par la base... le reste viendrait en fonction.
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Ce n'était pas simple de se déplacer rapidement dans les escaliers ainsi à la queue-leu-leu alors qu'il faisait si sombre. Bien que les lumières de secours fonctionnaient, on y voyait comme dans un four. Heureusement que mes collègues avançaient rapidement malgré ça, ça nous évitait de nous marcher sur les pieds. Mais à force de courir ainsi en descendant, nous n'allions pas tarder à atterrir tout en bas sans même avoir mis la main sur l'intrus. Y avait-il une équipe plus bas qui aurait la riche idée de bloquer les étages inférieurs ou même de prendre les escaliers en sens inverse ? Sinon à ce rythme, l'intrus risquait de nous filer entre les doigts... Au moins celui ci avait eu le bon sens de ne blesser personne. Il aura ainsi moins de charge sur les épaules j'imagine...

Arme en main pointée vers le bas, je suivais mes collègues, espérant que cette balade se terminerait bientôt. Un coup de feu se fit entendre, plutôt proche, stoppant net mes mouvements ainsi que de ceux qui m'accompagnaient, sur le qui-vive. Qui ? D'où venait le tir ? L'intrus avait-il été repéré par une autre équipe ? Il n'y avait eu qu'un coup de feu. Etrange... Soit il avait rencontré un policier isolé, soit quelqu'un venait de descendre l'intrus. Difficile à dire en restant ainsi plantés dans les escaliers. Celui qui menait la marche se remit en route, plus rapidement qu'auparavant. Le son venait de plus bas, nous étions sur la bonne voie.

Arrivés 3 étages plus bas, nous pouvions constater qu'une porte avait été ouverte. Plus exactement, elle avait été forcée à l'aide d'une balle. Le tir venait donc de là. Au moins il n'y avait ni blessé ni mort à déplorer, c'était déjà ça. La porte semblait donner sur des bureaux, vides à cette heure tardive heureusement. Mon équipe commença à investir les lieux.

« Et si c'était une diversion ? »

Mes équipiers stoppèrent dans leur élan, se lançant des regards entre eux avant de poser les yeux sur moi, comme s'ils attendaient une explication plus développée. D'une main je désignais la porte à côté de nous et de l'autre les escaliers qui descendaient.

« Il aurait très bien pu forcer cette porte pour faire croire qu'il s'est faufilé là et finalement continué à descendre. Ainsi, il nous ferait perdre un temps précieux ici alors qu'il est en train de s'enfuir... C'est une possibilité... »

Après une courte hésitation, notre chef de groupe fit signe à la moitié du groupe de continuer à descendre, au cas où. L'autre moitié constituée de 2 hommes et moi pénétrions à l'étage des bureaux à la recherche de l'intrus. S'il était ici, il pouvait se dissimuler de beaucoup de façons différentes. L'un des hommes de mon groupe resta au niveau de la porte pour éviter toute fuite éventuelle, laissant mon collègue et moi seuls. A seulement deux, la fouille des lieux risquait d'être longue...

Finalement pour aller plus vite, nous nous séparions, comptant sur notre radio pour s'avertir en cas de pépin. Lentement, je m'avançais, aidée d'une lampe torche. Un grand rayon de lumière vint éclairer la pièce. L'hélicoptère survolait la zone... Soudainement, une ombre se dessina le long du plafond, formant une silhouette géante. Braquant ma lampe vers la source de cette ombre, je remarquais qu'il y avait quelqu'un. Quelqu'un qui se mit à parler d'une drôle de façon. C'était l'intrus, sans aucun doute. Je m'avançais, le braquant de mon arme et de ma lampe, face à lui. L'éclairant, je remarquais qu'il portait un masque. Curieux mais au moins il était incognito. Je remarquais surtout qu'il portait des couteaux...

« Jetez votre arme ! Pas de gestes brusques... Rendez-vous et tout ira bien... Il n'y a pas eu de blessés alors autant que cela continue. »

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L'entrainement de Grifter à l'armée n'avait pas été vain, tout comme celui qu'il poursuivait quotidiennement au Shield. Bien qu'il soit obligé de ramper, il avançait à un bon rythme et rejoignit rapidement le passage de l'ascenseur bloqué un étage au dessus de lui. Disposer d'une capacité de vol, de téléportation ou simplement d'une agilité sur-développée lui aurait aisément permis de sauter d'un étage vers l'autre tout en restant dans la large cheminée, malheureusement, il dut réaliser cela avec plus de précautions. Cela dit, il n'hésitait pas à sauter d'une corniche à une autre pour accélérer un peu et éviter de se faire trop distancer dans la mesure du possible.

Il devait régulièrement regarder plus bas pour assurer ses prises, malgré la hauteur, il parvenait à garder son sang froid, le vertige étant explicitement non recommandé à tout homme de terrain du Shield. Au moment où il sauta, un coup de feu retentit à quelques étages en dessous de sa position, ce qui manqua de lui faire rater sa prise. Son rythme cardiaque s'affola l'espace d'une seconde, mais il avait réussit à se rattraper.

* Le son doit venir de quatre à cinq étages plus bas. *

Il descendit de deux étages aussi vite que possible, mettant ses phalanges à rude épreuve. Il repéra rapidement la grille qui lui permettrait de retourner dans les conduits au bon étage. Passant son arme en silencieuse, il fit sauter la barrière métallique, puis s’engouffra dans le passage aussi vite que possible.
Il devait désormais se déplacer avec lenteur, pour éviter d'être repéré si la cible s'était bien arrêtée à cet endroit. S'il avait poursuivi par les escaliers, Blake pourrait rapidement le confirmer, dans le cas contraire, il faudrait être prêt. Grifter se trouvait dans la toiture de l'étage, et repérait les mouvements sous lui à l'aide de la vision thermique de son masque. Après de longues minutes, une personne approcha de sa position, vue la posture de cette dernière, elle était armée et n'était pas très rassurée. Préparant son assaut,Grifter se mit en position accroupie, le dos écrasé contre la paroi supérieur. Dès que l'homme fut sous lui, il fit craquer le faux plafond et fondit sur la personne qui s'écroula dans un hoquet de surprise.

* Un flic...*

Grifter avait agi avec zèle, et le policier était sonné. Il l’assomma complètement, préférant éviter des complications quand il entendit une personne déclarer dans une pièce adjacente :

- Nous savons tous que la course touche à sa fin...

Avant qu'une voix féminine ne lui réponde par la suite, et vue ses propos, il s'agissait d'une policière. Grifter sortit de la pièce à pas de loup, se plaçant dans le couloir. Il extirpa l'une de ses armes de l'étui, et resta collé au mur sans regarder par la porte ouverte. N'ayant pas la possibilité de parler avec les risques d'être entendu, il ne pouvait que croiser les doigts que Blake atteigne rapidement l'étage, sans se douter qu'il devrait croiser des policiers avant.
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Russell grimpait rapidement les étages mais ne courait pas non plus. Il fallait agir avec prudence, se précipiter n'apportait jamais rien de bon. S'il se mettait à courir bêtement dans les escaliers, il risquait juste de percuter l'intrus ou bien ceux qui le poursuivaient si jamais ce dernier était parvenu à les semer. L'agent Volt n'avait aucune envie d'avoir à s'expliquer avec la police. De plus, ceux-ci risquaient de le confondre avec l'intrus. Après tout, il était armé et n'avait pas une mine des plus avenantes. Il avait bien de quoi prouver son appartenance au SHIELD sur lui mais tout cela aurait été une pure perte de temps. S'il pouvait éviter les forces de police, autant le faire le plus longtemps possible.

C'est tendant l'oreille, prêtant attention au moindre bruit pouvant le renseigner sur ce qu'il se passait autour de lui, que Russell montait les escaliers. Après 5 ou 6 étages, il entendit des bruits de pas qui se rapprochaient. Il n'y avait clairement pas qu'une seule personne vu la chevauchée auditive qui se répandait par écho dans la cage d'escalier. C'était assurément la police. Si l'intrus était devant, les multiples bruits de pas couvraient sûrement les siens. Russell stoppa, analysant rapidement la situation. Que faire ? Heureusement, il eut une réponse rapide lorsqu'un voix s'éleva, un peu plus haut.

"Demande de renfort aux étages inférieurs. Une équipe est restée plus haut, au 9ème étage, nous essayons de coincer l'intrus. Il est seul."

La cage d'escalier offrait un bon écho, permettant à Russell d'entendre les communications radios de la police. Pas très discret mais au moins il savait à quoi s'en tenir désormais. L'intrus s'était sûrement arrêté à l'étage en question puisque l'anglais n'avait croisé personne. Il avait donc un temps d'avance sur les autres et devait en profiter pour mettre la main sur le fugitif avant eux. Puisqu'il connaissait l'étage, il n'avait plus de temps à perdre à chercher et devait se rendre au plus vite au bon étage... si celui qu'il traquait n'avait pas déjà filé. Seul problème : les flics empêchaient l'accès à l'étage en question. Il ne restait plus qu'à faire demi-tour.

Russell tourna les talons et descendit en vitesse pour rejoindre l'étage d'où il venait. Quoiqu'il fasse, il devait le faire vite avant que les renforts ne se pointent. Bien qu'il semblait coincé, Volt avait une solution que seul lui pouvait utiliser. Rejoignant l'ascenseur, il fit s'ouvrir ses portes et se glissa à l'intérieur avant qu'elles ne se referment. A cause de la coupure de courant, seules quelques lumières fonctionnaient. L'ascenseur était donc hors d'usage, sauf pour Russell qui maniait l'électricité à sa guise. Personne ne s'attendrait à le voir débarquer d'un ascenseur normalement en panne. L'effet de surprise était donc assuré. L'anglais appuya sur le bouton du 9ème étage et arma son magnum, appuyé contre l'un des murs de l'ascenseur. Plus qu'à attendre... Même s'il bénéficiait de l'effet de surprise, mieux valait être prudent...
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(un peu court mais je voulais pas intervenir trop tôt donc ça attendra le prochain post ;p)

Le braqueur gentleman vit soudain apparaître dans son champ de vision un agent de police. Une jeune femme plus précisément. Pointant son arme vers lui, elle avança lentement avant de se stopper. Se rendre... C'était une option intéressante, mais très peu pour lui. Il ne se rendrait jamais. Jeter son arme... Non plus. Elle avait une certaine valeur affective. Et puis il en avait 5 autres à sa ceinture, plus son pistolet... Pensait-elle réellement faire le poids ? Aucun blessé ? Vendetta repensa à ce caméraman dont il avait truffé le genou de plomb et poussa un soupir, continuant de faire tourner son couteau dans sa main droite d'un air distrait.

- Vous n'avez pas trouvé le caméraman ? Je lui ai tiré dans la jambe, il faisait barrage. Je crois qu'il est en train de gémir dans l'arrière-salle du studios. Désolé mademoiselle, mais je ne peux pas abandonner maintenant.

La lumière de l'hélicoptère se détourna. Il était repéré de toute façon, et les renforts ne tarderaient pas à investir le bâtiment. Il soupira à nouveau; il n'avait qu'une issue et elle n'était pas des plus plaisantes. Il avança de quelques pas vers la policière qui retira la sécurité de son arme. Il rangea son couteau et leva sa paume, désirant montrer ses intentions pacifiques. Deux autres policiers arrivèrent soudainement aux côtés de la flic.

- Eh ben, si j'avais cru que ce serait Zoey qui appréhendait le forcené... dit l'un d'eux en souriant, braquant son arme vers V. Allez, mets-toi au sol qu'on en finisse ! Au sol !

Vendetta leva les mains au ciel, gardant le silence avant que le deuxième agent de police ne commence à venir vers lui, pointant toujours son arme sur lui.

- Putain mais tu comprends pas ? Au sol on t'as dit !

Alors qu'il n'était plus qu'à deux pas de V, celui-ci répondit, non sans arrogance et un ton de menace :

- Sinon quoi ?

Le policier se figea avant que V ne se précipite vers lui, prenant son couteau en main avant de le poignarder, serrant l'homme contre lui tandis que ce dernier poussait un cri de douleur, lâchant son arme. Se servant de l'homme comme bouclier humain et l’agrippant du mieux qu'il pouvait, V commença à reculer vers la vitre.

- Vous vous rappelez ? Pas de pertes... Ce serait bête de commencer... Je suis navré de passer pour le méchant de l'histoire. Honnêtement. Je suis quelqu'un de bien.

Il prit une grande inspiration et fit volte-face, relâchant le policier en le poussant vers la vitre avant de lui asséner un violent coup de pied qui le fit traverser la vitre. Immédiatement, les projecteurs se braquèrent sur l'étage tandis que le flic faisait une chute prodigieuse. V n'attendit pas longtemps et prenant son élan, se jeta à sa suite... Un coup de feu retentit derrière lui et il serra les dents, sentant le projectile de fer venir s'écraser contre son épaule, traversant le cuir de son habit sans pourtant traverser sa peau, lui arrachant un gémissement de douleur.

Le choc dans son épaule dévia sa trajectoire et il se prit le coin de la fenêtre avant de chuter en tournant sur lui-même. La chute ne dura que quelques secondes, mais lui parut durer une éternité. Il fermait les yeux, attendant le choc... Qui vint aussitôt. Il tomba sur une voiture de police, enfonçant le toit sous son poids. Il sentait ses os craquer sans rompre et fut étourdi pendant plusieurs minutes. Les lumières tournaient autour de lui et les bruits étaient sourds, impossibles à distinguer du brouhaha qui lui martelait le crâne. Tout se stabilisa et il entreprit de se relever avec peine. Il s'extirpa de la voiture et mit pied au sol, étourdis. Le bruit des pales de l'hélicoptère était assourdissant et les lumières le faisaient plisser des yeux instinctivement, malgré le masque. Des dizaines de silhouettes l'entouraient. Des lumières rouges, puis bleues, vives... Des gyrophares. Il était en plein dans le barrage policier. Rapidement, des bras vinrent le saisir et on le bouscula violemment. Il manqua de mettre genou à terre, mais on le releva brutalement, l'emmenant vers un véhicule de police. Soudain des cris retentirent, des ordres. Les policiers le lâchèrent et une poigne de titan le prit par le col. Une camionnette blindée arriva à toute vitesse et on le poussa vers elle. Il leva les yeux vers le véhicule et étouffa une réprimande : sur le véhicule était peint les lettres suivantes : S,H,I,E,L,D. Il tenta de se débattre mais ramassa plusieurs coups de matraque dans les cotes. Cela ne lui fit que peu de mal mais il grogna, tandis que tous ses esprits lui revenaient. On le jeta dans le fourgon et la porte se ferma brutalement. Le véhicule resta immobile, visiblement on attendait d'autres passagers. V demeurait silencieux... Avant de se rendre compte brutalement de tout ce qu'il encourait. Il se redressa. Son sang bouillait dans ses veines et son cœur battait la chamade. Sa gorge se nouait. Qu'était-ce ? La peur... Il se jeta sur la vitre blindée donnant vers le conducteur et donna plusieurs coups dedans en hurlant, avant de se calmer. Il commença à faire les cent pas avant que la porte arrière ne s'ouvre. Un coup de taser l'immobilisa contre la paroi et un agent du SWAT lui passa les menottes avant de repartir, le laissant vautré dans son coin.
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Depuis que j'avais mis les pieds à New York, j'enchainais intervention sur intervention et ce n'était pas pour aller chercher un chat perdu et le ramener à sa propriétaire. A croire que les New Yorkais aimaient le chaos et l'anarchie. Enfin, je n'allais pas me plaindre, au moins il y avait de l'action, c'était toujours plus palpitant qu'un travail de bureau. Mais je trouvais que je risquais souvent ma vie pour pas grand chose au final. Je savais bien que c'était ce que l'on appelait les "risques du métier" mais dernièrement je trouvais que j'enchainais les situations compliquées. Et si tout ça n'était que la faute de ces fichus mutants ? Cela expliquerait bien des choses. Il était même possible que le ou les auteurs de cette prise d'otages en soient. Et dire que je me retrouvais seule dans un endroit que je ne connaissais pas... J'étais certes armée mais face à un éventuel mutant, c'était sûrement inutile. Je me souvenais encore de celui qui avait failli me tuer lors d'une intervention précédente... Ces monstres devaient être arrêtés, voire tués...

Pour le moment, je n'en menais pas large, menaçant celui qui était en face de moi de mon arme, aidée de ma lampe torche. Je priais intérieurement pour qu'il fasse ce que je lui ordonnais, que la course poursuite s'arrête là et que mes collègues me rejoignent au plus vite. Mais j'étais seule pour le moment. J'aurais pu appeler mes collègues mais je supposais qu'ils avaient entendu nos voix, portées par le silence de la pièce. En attendant, j'étais seule face à cet intrus masqué dont j'ignorais tout. Était-il dangereux ? Il n'avait pas fait de morts au moins et avait laissé les otages sans même les menacer pour dissuader la police d'intervenir. Mais je restais méfiante. C'était peut-être pour endormir notre vigilance. Il avait peut-être un complice dissimulé quelque part, attendant son heure.

L'intrus rétorqua qu'il avait pourtant blessé au moins une personne et avoua qu'il ne comptait pas abandonner. Ainsi donc, il refusait d'obéir, voilà qui compliquait les choses. J'allais devoir employer la manière forte. Peut-être que si je lui tirais dans le genou... ? Il était armé et répliquerait sûrement, je devais être prudente. Le voilà qui avançait... Je devais réagir et vite ! Instinctivement, je retirais la sécurité de mon arme. Cependant, je n'eus pas le temps d'intervenir. Deux de mes collègues firent irruption juste à ce moment là. Ils se montrèrent plus vindicatifs que moi et je n'eus même pas le temps de les prévenir que l'intrus ne comptait pas se rendre. Mon collègue s'avança et se fit poignarder puis attraper, servant de bouclier à l'homme aux couteaux.

« Lâchez le ! N'aggravez pas votre cas ! Il y a encore des solutions ! »

A vrai dire je n'en savais trop rien mais je ne voulais pas voir mon collègue mourir sous mes yeux sans rien pouvoir faire. J'avais vu bien assez de morts comme cela ces derniers temps. Mais que pouvais je faire à part le menacer ? Tirer ? Je risquais de blesser mon collègue. Et dire que l'intrus se présentait comme étant quelqu'un de bien... Pourquoi tous les psychopathes utilisaient le même refrain ?
Soudainement, il poussa mon collègue vers la vitre, la lui faisant traverser. Mes yeux semblaient sortir de leurs orbites tant je ne m'attendais pas à un tel geste de la part de celui qui se présentait comme étant quelqu'un de bien. Il venait de pousser un homme dans le vide ! Et vu ses gestes, il comptait bien sauter à son tour. C'était ça son but ? Se suicider et entrainer quelqu'un avec lui ? Sans réfléchir davantage, je tirais sur lui maintenant que mon collègue était malheureusement hors de portée.

A cause de sa course, je l'avais manqué mais la balle se logea tout de même dans son épaule. Cela ne l'empêcha pas de sauter dans le vide, ce qui me fit pousser un juron tandis que je me précipitais vers la vitre maintenant béante. Je me penchais avec prudence pour voir... hé bien le résultat. Je n'en attendais rien bien sûr, nous étions hauts, personne ne pouvait survivre à ça.. J’espérais simplement qu'il n'ait pas fait d'autres victimes en tombant. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis que les forces de l'ordre présentes en bas attrapaient l'homme et le trainaient quelque part. Attendez une seconde.. Il a survécu ?! Mais par quel miracle ?! Le corps du policier lui, gisait sur le sol dans une mare sombre qui devait être du sang. Je détournais la tête quelques secondes. Cela aurait pu être moi... Je devrais m'estimer heureuse quelque part.

Presque aussitôt, je traversai la pièce d'un pas rapide, dévalant les escaliers pour rejoindre le Rez de chaussée. Une fois en bas, je cherchais des yeux où était passé le psychopathe masqué mais ne trouvais rien. Il avait déjà dû être emmené quelque part. D'un geste furieux, je donnais un coup de pied dans la carrosserie d'une camionnette située à côté de moi. Et si... et s'il était un mutant ? Cela expliquerait comment il avait fait pour survivre à cette chute. Était-ce pour ça qu'il avait été si rapidement emmené ailleurs ? On nous cachait des choses... encore. Cela résonnait étrangement comme la fois où un mutant avait décimé toute mon escouade. Il ne me restait plus qu'à visionner ce que cet intrus voulait tant diffuser. Cela répondrait peut-être à mes questions.
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La situation semblait plus ou moins entre les mains de la policière, même si Grifter s'attendait à ce que le mutant tente quelque chose pour s'échapper. Il préférait continuer de se tenir dans l'ombre, attendant le moment propice pour intervenir. La lumière d'un hélicoptère éclaira la pièce, laissant une longue raie de lumière atteindre le couloir où se trouvait l'agent du Shield. Durant les quelques secondes d'éclairage, le fugitif avoua avoir fait un blessé, ce qui lui fermait les portes d'une possible fin sans dommage. Puis l’hélicoptère se retira, plongeant à nouveau l'étage dans le noir. Des bruits de pas précipités suivirent et Grifter s'écarta pour ne pas être vu des deux policiers qui rejoignaient leur collègue. Et, en quelques secondes, la situation dégénéra.

Les policiers tentèrent de forcer le mutant à se rendre, lui offrant une ouverture. Il attaque l'un d'eux, et le prit comme otage, avant de s'en servir comme bélier pour briser la vitre et de sauter à son tour. Des coups de feux retentirent mais rien ne pouvait modifier l'issu d'un tel acte. Grifer se précipita vers l'escalier, peu soucieux de savoir si l'on pouvait l'entendre ou pas. Il reprit la conversation avec Russel, afin de le prévenir de l'évolution désastreuse de la situation.

- Agent Blake, la situation vient de dégénérer. Le mutant a jeté un policier par la fenêtre et l'a suivi derrière. Il faut descendre le récupérer.

D'après ses résistances, il était fort probable que le mutant ait survécu à la chute, bien qu'amoché, et il fallait éviter à tout prix que la police ne mette la main dessus, surtout si son but était de faire découvrir l’existence des mutants au monde entier.

Arrivé vers l'escalier, Grifter bouscula les policiers qui remontaient et descendit aussi vite qu'il le pouvait. Les fonctionnaires restèrent perplexe quelques secondes avant de se mettre à sa poursuite, sans trop savoir s'il était l'homme qu'ils recherchaient. Pour l'agent du Shield, mieux valait passer pour un complice que de laisser sa cible atterrir dans un commissariat.

Il ne savait toujours pas où se trouvait exactement son collègue quand il atteignit le second étage. La porte étant bloquée par les forces de police, il lui fallait emprunter le même chemin que le mutant s'il voulait sortir, mais d'une bien moindre hauteur. Les policiers lui hurlaient de s'arrêter, mais ils n'avaient aucun moyen de l'y forcer, ne disposant d'aucun angle de vue pour tenter de l'abattre, ils le regardèrent, impuissants, s'engouffrer dans le second étage, et atteindre la plus proche fenêtre. Grifter fit voler le verre en éclat d'une balle silencieuse, avant de sauter dans la rue adjacente au gros de l'activité.
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Russell ignorait totalement ce qu'il pouvait bien se passer dans l'immeuble. Il avait coupé le courant, ce qui avait permis de stopper la transmission pirate mais c'était tout ce qu'il avait pu faire pour le moment. Bien qu'il maîtrisait l'électricité et qu'il aurait pu également couper le générateur de secours, il préféra cependant le laisser faire son oeuvre. Après tout, ce n'était pas en restant plongé dans le noir qu'ils pourraient mettre la main sur l'intrus. Même si celui-ci était aussi diminué qu'eux, cela ne donnait un avantage à personne. Au moins, la subite coupure avait peut-être permis de ralentir les choses. Tout cela ne restait tout de même que des suppositions. La seule source d'informations dont disposait Russell sur ce qu'il se passait au sein du bâtiment était Grifter. Et il n'était pas d'un genre très loquace. Ce n'était pas pour déplaire à l'agent Blake qui préférait que ce soit le plus succin. Pour cela, son coéquipier était parfait. Il était indépendant et ne parlait que lorsque c'était nécessaire.

Alors que Russell était désormais dans l'ascenseur qui gravissait les étages plus vite que la normale grâce à son pouvoir, il entendit sa radio grésiller et émettre la voix de Grifter. Ce dernier l'informa justement que la situation avait évolué, que l'intrus avait jeté un policier dans le vide et l'avait suivi. Cette dernière information interpela Russell. Il avait également sauté... ? Son pouvoir était donc lié à une certaine résistance physique. A moins qu'il ne sache voler ou planer... Mais ce n'était certainement pas un suicide. Cependant, ils étaient à une hauteur importante et le sort du policier jeté était quant à lui probablement déjà tracé... Voilà qui faisait du mutant un meurtrier.

Russell grogna entre ses dents puis rangea son magnum à l'intérieur de son imperméable. Il n'en avait plus besoin et s'il devait croiser du monde, autant ne pas paraitre menaçant. Après tout, il n'était pas censé se trouver là et il ne tenait pas à devoir expliquer sa présence sur les lieux s'il se faisait remarquer. Cependant, l'utilisation de l'ascenseur alors qu'il n'y avait pas de courant risquait de surprendre les effectifs des forces de l'ordre... si jamais elles y faisaient attention. Probablement devaient-elles être en train de se rendre dehors après la sortie spectaculaire de l'intrus, prêtes à lui mettre la main dessus. C'était mieux ainsi, laissant la voie libre à Volt, mais il restait tout de même un risque de se faire pincer à cause de son moyen de déplacement. Dans le doute, il préféra s'arrêter au deuxième étage.

Ouvrant lentement les portes de l'ascenseur, Russell tendit l'oreille pour voir si du son lui parvenait depuis cet étage. Il y avait bien de l'agitation mais les sons étaient étouffés, prouvant qu'ils venaient de l'extérieur. Sortant discrètement, l'agent Blake ne traina pas dans le couloir, se dirigeant vers l'un des bureaux dans le but de sortir par l'une des fenêtres. Approchant d'une baie vitrée, il bifurqua de sa trajectoire pour jeter un œil sur ce qu'il se passait en bas avant d'emprunter une sortie plus discrète. Des agents du SHIELD trainaient un homme vers leur fourgon. Sans doute le suspect... Russell détacha ses yeux de la scène et attrapa sa radio tout en se dirigeant vers une fenêtre un peu plus loin, donnant sur une ruelle déserte.

"Le suspect s'est fait appréhender, il est dans notre fourgon. Je sors par la ruelle qui donne sur la 9ème. On se rejoint au transport. Terminé."

Il ignorait ce que faisait Grifter de son côté ou même s'il était déjà dans le fourgon, mais il préférait donner sa position au cas où. Ouvrant la fenêtre, il se pencha pour regarder en bas et s'assurer que personne ne le verrait. L'endroit était désert même si l'on entendait distinctement l'agitation qui régnait non loin. Sans plus attendre, Russell sauta tout en conservant une main contre une gouttière qui s'étendait sur le côté. Grâce à l'électricité statique, il put atterrir en douceur et sortit de la ruelle comme si de rien n'était, s'avançant vers la rue envahie par différents véhicules des forces de l'ordre. Quelques policiers couraient ça et là, ne prêtant aucune attention à Russell qui se dirigeait vers le fourgon, mains dans les poches. Il remarqua plusieurs ambulances qui évacuaient des gens qui n'avaient pas l'air blessé. Bien que l'un d'eux était déplacé en brancard et un autre... dans un sac mortuaire. S'arrêtant juste devant les portes ouvertes, Volt put constater qu'un homme était là, étendu sur le sol, semblant sonné. C'était sans aucun doute le mutant assassin.

"Ce sont les ordures comme toi qui font que les gens prendront les mutants pour des monstres si cela vient à se savoir..." marmonna t-il entre ses dents tout en grimpant dans le véhicule

Plutôt que de prendre place à l'avant avec le chauffeur, Russell vint s'asseoir sur le banc à l'arrière, non loin du mutant. Il ne craignait pas que celui-ci fasse quoique ce soit une fois réveillé. Et s'il le faisait, il le calmerait aussitôt avec une bonne décharge. Du bout des doigts, il se saisit de son paquet de cigarettes dont il en tira une avant de la caler entre ses lèvres. Après avoir extrait un briquet de son autre poche, il l'alluma puis le rangea, toujours sans quitter le mutant des yeux, lui lançant un regard méprisant que ce dernier ne pouvait voir. Paradoxalement, l'agent Blake avait un profond mépris pour ses semblables, surtout ceux qui, comme l'intrus, se montraient un peu trop entreprenants.

Fumant tranquillement sa cigarette, Volt attendait le retour de Grifter, prêt à partir dès qu'il serait là. Le mutant était à eux et il ne s'en tirerait pas, même s'il avait pu penser l'inverse pendant un instant.
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