-"Dis-moi, pourquoi tu dis comme nous, on a un nom différent d'humain?"

Erïka ne pouvait s’empêcher de sourire. Bien évidemment, qu’ils portaient un nom différent. Ils avaient beau êtres humains, ils n’étaient pas toujours considérés comme tel. N’avait-il jamais eu à être juger par les autres pour ce qu’il était ? À moins qu’il avait réussis à garder le secret jusque-là ? Quoi qu’il en soit, il allait découvrir cet endroit bien particulier qu’était l’institut Xavier. Les gens qui y vivaient, étaient tout comme eux; dotés de pouvoirs, tous différents les uns des autres. La jeune fille attrapa son sac de sport avant d’observer l’homme.

-« Ça ne t’ai jamais arrivé de te faire appeler « mutant » ? »

Enfin, ils étaient devant l’institut. Erïka pouvait enfin respirer un peu. Elle glissa son sac à son épaule et observa ce qui se passait de l’autre côté du portail : rien. Il n’y avait personne à l’extérieur à cette heure, la majorité des résidents préférant regarder un bon film en grignotant ce qui se trouvait dans le frigo ou bien se reposer dans leurs chambres respectives. Dès son entrée, la jeune fille se ferait probablement gronder sur le fait qu’elle était censée être revenue plus tôt et qu’elle était en retard d’au moins deux heures, etc. Son genre serait bien de répondre un « j’aurais pu rester à me faire tuer là-bas, ça vous aurait bien arrangé, n’est-ce pas ? ».

-« Je te dépose à l'intérieur ou je me gare bien et on y va à pied? Hum... Pourquoi vous êtes dans cet Institut justement? Je peux quand même venir voir? Je risque rien? »

-« Panique pas le nain, c’est qu’un institut, t’en mourras pas si tu viens faire un tour. Gare toi, un peu plus loin. »

Une fois la voiture garée, Erïka ouvrit la portière, côté passager, et sortie du véhicule. D’un coup sec, elle claqua la porte et contourna le véhicule pour se diriger vers le grillage, entourant l’institut. La jeune fille avait bien hâte de pouvoir prendre une douche chaude, pour ensuite se coucher dans son lit et oublier cette mauvaise soirée. Elle irait voir le professeur un peu plus tard, si elle ne le croisait pas en entrant. Faisant signe de la main à l’homme, elle l’invita ainsi à la suivre à l’intérieur de l’institut, son refuge, sa maison, l’un des endroits où elle se sentait le plus en sécurité, sur cette terre.
Erïka n’était pas des plus bavardes. Cependant, elle daigna prendre la parole après avoir marché sur plusieurs mètres, montant les escaliers menant aux portes principales de ce château. Elle se tourna à demi vers lui, vérifiant qu’il la suivait de près.

-« Ici, y’a que des gens possédant des pouvoirs. On est censé apprendre à les maitriser. »

Elle poussa l’une des grosses portes et fit irruption dans le hall. Il était désert. Erïka fit quelques pas à l’intérieur et observa les alentours. Personne. Elle entreprit donc de faire visiter l’endroit à l’homme. Elle devait en profiter, avant que quelqu’un ne lui tombe dessus. La première chose qu’elle fit, fut de se diriger vers la cuisine. Dans le couloir y menant, elle croisa une jeune fille qu’elle arrêta. Cette dernière fut visiblement surprise et observa Erïka avec de grands yeux.

-« Hey gamine, tu saurais pas où est le professeur ? »
-« Heu… il est sorti… avec les X-Men. »

Erïka lâcha son bras et continua aussitôt sa marche, passant une main dans sa chevelure blonde. Un jour, peut-être, elle pourra faire partie de cette équipe et se retrouver en mission, au lieu de servir de guide touristique à un nain, qui n’en était... Attendez ?! Un nain ? Il avait effectivement repris sa forme de farfadet. Erïka haussa un sourcil en observant, lors de courtes secondes, le petit être derrière elle. Question discrétion, il était imbattable ainsi. Elle pourrait même lui donner un coup de pied dans les fesses et prétendre ne pas l'avoir vu. Enfin, peut-être pas à ce point, mais il n'était pas très grand et l'esprit d'Erïka dériva, un bref moment, laissant imaginer les choses marrantes qu'il était possible de faire en compagnie d'une personne d'une petite taille. S’adressant de nouveau au serveur, sur un ton qui laissait bien paraitre qu’elle avait bien hâte de se débarrasser de lui, elle fit irruption dans la cuisine, où deux élèves discutaient près de la fenêtre du fond.

-« T’a entendu la gamine, le professeur X est pas là. Je vais te faire faire le tour, alors. Ici, c’est la cuisine. »

S’adossant contre la cadre de la porte, elle croisa les bras, lui laissant le loisir d’entrer dans la pièce, s’il le désirait. Les deux élèves ne semblaient se soucier d’eux, ce qui était probablement une bonne chose. Le pire serait de tomber sur ces gens qui aiment embêter Erïka et inversement. La jeune fille n’avait plus envie de dépenser ses forces dans un combat. Malgré la flamme et le désir de vengeance qui l’animait toujours, au fond d’elle, elle avait décidé de prendre du recul. Au moins, elle leur avait tapé dessus pour se défouler, c’était déjà ça, mais elle aurait également pu y laisser sa peau. C’était une chance qu’elle soit toujours en vie et ce serait la moindre des choses qu’elle soit un peu plus aimable avec son invité, même si elle n’avait guère le cœur à la socialisation. Elle devait lui donner la chance de connaitre cet endroit et de, peut-être, tenter une nouvelle vie en ces lieux. Ici, il pourra sortir de l’ombre et exposer ses pouvoirs, en sécurité. Ce n’était pas donner à tout le monde, après tout.

-« Ça ne t’ai jamais arrivé de te faire appeler « mutant » ? »

Mutant? Qu'est-ce que ce nom barbare, c'est comme ça que sont nommés les gens qui ont un don? Einstein était donc un mutant vu qu'il était surdoué? Je vais plutôt pas faire attention à cette appellation, je suis Duncan ! Un être humain !

On entra dans l'institut, on avança, et puis... une fille arriva, je décida de repasser en nain pour ne pas trop attirer l'attention.

-« Hey gamine, tu saurais pas où est le professeur ? »
-« Heu… il est sorti… avec les X-Men. »

Professeur.... déjà, c'est une école plutôt... X-men? C'est quoi ça? Cette institut est vraiment des plus bizarre, en attendant, la petite fille ne fait même pas attention à moi, j'ai réussi, c'est déjà un bon point, j'avais pas très envie de lui parler et surtout, lui parler pour dire quoi?

-« T’a entendu la gamine, le professeur X est pas là. Je vais te faire faire le tour, alors. Ici, c’est la cuisine. »

Super, le tour du proprio avec une personne qui semble vouloir se débarrasser de moi au plus vite..; enfin bon, je la comprend elle aurait pu mourir ce soir... mais elle avait été sauvée, faire cela m'avait rendu heureux, j'avais un sourire nias et content, pour moi c'est comme si j'avais réussi à sauver ma mère qui m'a quitté à cause de mon foutu père !

Merci... euh... Blonde Girl qui n'a pas fini à la morgue ce soir. Je vais peut-être pas rester très, trop longtemps, je venais juste te raccompagner et âtre certain... que... tu sois en sécurité. Merci de m'avoir fait un peu visiter. Je peux juste te demander s'il est possible d'avoir un thé avant que je reparte?

-"Merci... euh... Blonde Girl qui n'a pas fini à la morgue ce soir. Je vais peut-être pas rester très, trop longtemps, je venais juste te raccompagner et âtre certain... que... tu sois en sécurité. Merci de m'avoir fait un peu visiter. Je peux juste te demander s'il est possible d'avoir un thé avant que je reparte?"

Blonde Girl ? Avait-elle bien entendu ? Il semblerait que ce soit le cas. D’où sortait-il ce surnom ? De sa longue chevelure blonde ? C’était plutôt évident. C’était la première fois qu’on lui donnait un tel nom. Elle en avait eu plusieurs, depuis son arrivée à l’institut, mais ils n’étaient pas tous des plus sympathiques. Enfin, il n’était guère utile de s’attardait sur ce sujet. Si elle le désirait, elle pourra toujours le faire plus tard, lorsqu’elle sera seule.
Faisant quelques pas dans la cuisine, Erïka laissa tomber son sac de sport au sol, près de la table. Ne se souciant pas de la présence d’autrui dans la pièce, elle entreprit de fouiller les placards pour trouver l’objet de la demande du farfadet. S’il avait eu sa taille normale, elle lui aurait dit de se servir lui-même. Cependant, elle ne semblait pas avoir d’autres choix que de servir le thé à sa place. Attrapant la première boite qu’elle trouva, la mutante fit chauffer de l’eau dans une bouilloire. Alors qu’elle sortait une tasse ainsi qu’une soucoupe, les deux étudiants, qui jusque-là avaient été discrets, se dirigèrent vers le couloir. Au passage, l’un d’eux effleura la bouilloire.

-« Ça va aller plus vite comme ça ! »

Sa main devint d’une couleur orangée, comparable aux flammes d’un feu de joie. Il l’approcha avec délicatesse de la bouilloire, pendant quelques secondes, avant de la retirer. Sa main reprit sa teinte blanchâtre habituelle, alors qu’il alla rejoindre son ami. En un rien de temps, l’eau était passée en totale ébullition, obligeant Erïka à débrancher l’appareil. Décidemment, il y avait de tous les genres à cet institut. Versant l’eau dans la tasse, cette dernière reposant sagement sur la soucoupe, Erïka attrapa un sachet de thé et mena le tout au nain, en prenant soin de ne rien renverser. Déposant la requête de l’homme devant une chaise, sur la table, la jeune fille décida de trouver quelque chose à manger. Aussitôt, elle ouvrit le congélateur et attrape un peu de crème glacée à savoir de chocolat. N’ayant pas envie de se servir un bol, elle se contenta d’attraper une cuillère dans un tiroir et de manger à même le pot. Erïka vint prendre place en face de l’homme et mangea silencieusement sa collation.

L’adolescente avait toujours apprécié le silence. Enfin, c’était l’un de ces moments où le silence était le bienvenu. Cependant, ce ne devait peut-être pas être le cas de son invité. Et si, ce silence le rendait mal à l’aise ? Erïka ne s’en souciait guère. Cependant, elle pouvait profiter du calme ambiant pour en découvrir un peu plus sur celui qui l’avait mené loin de ce pub et de ces hommes.

-« C’est quoi, exactement, ton pouvoir, le farfadet ? »

-« Et bien je suis capable de connaître le pouvoir que possède un mutant mais je ne peux le divulguer à personne, je sais que dans cette pièce donc, quatre personnes sont des mutantes, la puce au plafond vu que je ne me compte pas dedans. Sinon bien c'est la même mutation que mon père, je suis capable de changer ma taille et ma masse musculaire à volonté. Et je ne mens pas de préférence. »

Alors, cet homme savait déjà, en aidant Erïka dans le bar, qu'elle était une mutante. La jeune fille se demandait s’il aurait agi comme il l’avait fait si elle n’avait pas été doté d’un pouvoir, tout comme lui. Avait-il fait cela pour protéger l’un des membres de sa « race » ? À l’entendre parler, la mutante ne croyait pas qu’il s’était réellement préoccupé de cette différence. Au moins, elle pouvait se rassurer sur le fait qu’il existait des gens biens, dans cette ville. Certes, il y avait le professeur, les X-Men, même s’ils lui tapaient tous sur les nerfs, ainsi que les étudiants de l’institut. Elle repensa à son frère, sa grand-mère… Et si tout était de la faute de ces gens mauvais ? C’était à cause d’eux qu’elle ne pouvait plus croire que les bonnes personnes existaient encore, alors qu’en fait, elle était entourée de gens attentionnés, protecteurs, gentils, sociable et n’ayant pas peur de venir en aide.

-« Et toi alors, Blondy Lady? Même si je pense déjà le savoir. »

Faisant rouler, distraitement, un morceau de crème glacée dans son plat, l’adolescente se repassait les paroles de l’homme, dans son esprit. Il parlait de ne pas mentir, sûrement une référence au pouvoir d’Erïka, qui leva finalement les yeux vers lui. Même s’il savait parfaitement quel était son pouvoir, il avait visiblement besoin qu’elle confirme ses doutes. Même si elle ne comprenait guère la raison qui l’empêchait de divulguer à haute voix la nature de son pouvoir, elle se résigna à répondre à sa question. Entre mutant, elle pouvait bien le faire, non ?

-« J’ai la capacité de détecter les mensonges d’autrui. »

Décalant un peu sa chaise vers la gauche, la jeune fille ne se gêna pas pour mettre ses pieds sur les tables, avalant, par la même occasion une énième bouchée de crème glacée. Le silence s’installa de nouveau. Cependant, il fut de nouveau brisé par l’arrivée d’un nouveau mutant dans la pièce; le professeur Charles-Xavier. Il était de retour de mission, lui ? Il semblerait bien que ce soit le cas. Les missions, ça devait donner faim, étant donné qu’il se dirigeait vers le réfrigérateur, toujours assit sur son éternelle chaise roulante. Il salua Erïka avec le sourire, alors que cette dernière avait la cuillère de métal entre les lèvres.

-« Bonsoir Erïka. Pourrais-tu poser tes pieds ailleurs que sur cette table, je te pris ? »

Attrapant sa cuillère, la jeune fille posa ses pieds au sol, dans un silence pratiquement effrayant. Habituellement, elle aurait rouspéter ou sortie une réplique cinglante, mais pas cette fois. C’était le professeur qui lui demandait. Le fait qu’elle portait un certain respect à cet homme la poussait à lui obéir, lorsqu’il formulait de simples demandes comme celles-ci. Il savait qu’elle était du genre rebelle, ayant eu, à de nombreuses reprises, à discuter avec elle de son comportement parfois agressif et impulsif. Malgré tout, elle n’était pas si mauvaise qu’elle pouvait sembler l’être.
Ayant remarqué l’homme de petite taille assit en face de l’adolescente, le professeur s’approcha de la table. Il s’adressa de nouveau à la jeune fille.

-«Je vois que tu as un invité. Je crois que tu connais les règles en ce qui concerne les visites à l’institut… »

-« Il est comme nous » fit Erïka en soupirant.

Au moins, le professeur ne l’appelait pas « Kathleen », comme à son habitude. Il savait que cela faisait enrager la jeune fille. Avec le temps, il avait remarqué qu’elle réagissait de moins en moins violemment face à son ancienne identité. Heureusement pour elle, lorsqu’il y avait présence d’une tierce personne, il se résignait à la nommée Erïka, comme elle lui répétait souvent. Continuant de manger sa collation, elle observa l’échange être le professeur Xavier et le nain.

-« Bonjour. Je me présente, je suis le professeur Charles Xavier. Je vois qu’Erïka t’as fait visiter l’institut. J’espère qu’elle te plait. »

-« J’ai la capacité de détecter les mensonges d’autrui. »

Elle avait bien confirmé ce que je pensais et ce que mon don me permettait de savoir, donc dès maintenant, il m'était interdit de lui mentir, sans quoi elle le saurait, enfin j'avais pas l'intention de lui mentir à présent, sinon comment faire en sorte qu'une amitié dure, il faut de la confiance, et ça commence par le fait de na pas mentir.
Un homme en fauteuil entra à ce moment dans la pièce, son entrée m'avait un peu chambouler, un télépathe ! Il m'avait déjà dit bonjour en entrant mais pourtant, il dit.

-« Bonjour. Je me présente, je suis le professeur Charles Xavier. Je vois qu’Erïka t’as fait visiter l’institut. J’espère qu’elle te plait. »

Bonjour professeur, Duncan McElligott, Catcheur et super employé du Irish Leprechauns... (je marquais une pause en repensant au patron) oui elle m'a fait visité, et je trouve l'endroit très bien mais excusez, pourquoi se cacher? Personnellement, j'arrive à vivre très bien avec les humains, vu qu'Erïka m'a dit qu'on nous nommait "mutant".

Voilà, je sais enfin comment elle se nomme Erïka.... même si le professeur était là et me parlait, je pensais à Erïka, ce soir elle avait vraiment failli y laisser la peau... Enfin bon j'ai fait ce qu'il fallait il était temps pour moi de rentrer mais Charles Xavier ajouta....

-« Bonjour professeur, Duncan McElligott, Catcheur et super employé du Irish Leprechauns... oui elle m'a fait visité, et je trouve l'endroit très bien mais excusez, pourquoi se cacher? Personnellement, j'arrive à vivre très bien avec les humains, vu qu'Erïka m'a dit qu'on nous nommait "mutant". »

Erïka ne put s’empêcher de laisser paraitre un petit sourire sur ses lèvres, alors qu’elle étouffa un rire. Vivre avec les humains ? Parlait-il de cette bande d’intolérant, incapable d’accepter quiconque ne leur ressemblant pas, que ce soit par leur personnalité, leur habillement ou bien leur manière de penser ? S’il arrivait à vivre avec eux, c’était bien parce qu’ils n’étaient au courant de rien. Se trompait-elle ? Erïka était persuadée d’avoir raison. Les humains ne comprenaient pas ce que cela pouvait faire, que d’être différents. Posséder un pouvoir, ce n’était pas toujours une partie de plaisir. Lorsqu’il devenait incontrôlable, c’était un véritable enfer. Personne ne pouvait comprendre. Entre mutants, ils pouvaient savoir ce que cela faisait que de tenter de dissimuler sa vraie nature aux autres, que de vivre dans la crainte d’être violement rejeté parce qu’ils n’étaient pas comme le commun des mortels. Si ce Duncan révélait à tous son pouvoir, serait-il toujours respecté comme maintenant ? Les gens passeraient-ils par-dessus cette différence ? Erïka en doutait fortement.

-« Et si tu changeais de taille devant leurs yeux, à ses pauvres humains, question de voir leur réaction ? Ils ne sont qu’une bande d’intolérants, tu finiras bien vite comme bête de foire ! »

La jeune fille n’avait pu s’empêcher de prendre la parole pour exprimer son point de vue, tout juste avant que le professeur n’ouvre la bouche. Elle pensait déjà savoir ce que le professeur allait répondre à Duncan. Justement, Charles lança un regard désapprobateur à l’adolescente, semblant ne pas apprécier ses paroles. Il savait qu’il serait inutile de lui faire changer de point de vue, mais peut-être pourrait-elle comprendre, en même temps que Duncan, que les gens n’étant pas dotés de capacités surhumaines n’étaient pas tout à fait prêt à affronter la vérité ?

-« Effectivement, certaines personnes se font appeler mutant. Les personnes vivant ici sont là pour apprendre à maitriser leurs pouvoirs. L’institut est là pour les protéger du monde extérieur, sous la couverture d’une école pour surdoués, en attendant le moment où les humains serons prêt à nous comprendre et nous accepter tel que nous sommes. Évidemment, toutes les personnes présentes en cet institut le sont de leur plein gré. Si tu souhaites t’intégrer, parmi nous, tu seras le bienvenu, bien sûr. »

Tout au long du discours du professeur, Erïka n’avait cessé de vider, peu à peu, le contenant de crème glacée. Après tout, il était là pour être manger, non ? Le discours du professeur lui rappelait toujours cette fameuse journée où il s’était présenté à la porte, faisant part à sa grand-mère de la nature du don qu’elle possédait. Avant ce jour, elle n’avait jamais dit quoi que ce soit à ce sujet, préférant garder le tout pour elle.
Le ventre plein, la jeune fille posa le pot de crème glacée sur la table et lécha sa cuillère, observant les deux hommes, devant elle.

-« Et si tu changeais de taille devant leurs yeux, à ses pauvres humains, question de voir leur réaction ? Ils ne sont qu’une bande d’intolérants, tu finiras bien vite comme bête de foire ! »

Et bien en fait, Erïka, je ne peux pas faire ça car j'ai fait une promesse à mon défunt irlandais de père, même si c'était un enfoiré je me dois de tenir cette promesse. Mais dis moi, t'est-il déjà arrivé de montrer tes pouvoirs aux autres? Je pense que pour toi, il serait facile de vivre avec les humains aussi non? Pourquoi es-tu ici?

Le professeur apporta une partie des réponses aux questions posées.

-« Effectivement, certaines personnes se font appeler mutant. Les personnes vivant ici sont là pour apprendre à maitriser leurs pouvoirs. L’institut est là pour les protéger du monde extérieur, sous la couverture d’une école pour surdoués, en attendant le moment où les humains serons prêt à nous comprendre et nous accepter tel que nous sommes. Évidemment, toutes les personnes présentes en cet institut le sont de leur plein gré. Si tu souhaites t’intégrer, parmi nous, tu seras le bienvenu, bien sûr. »

Intégrer votre école? Professeur, intégrer une école veut dire y passer du temps non? Je sais pas si avec mes nouvelles fonctions de propriétaire et celles de catcheur si je vais pouvoir en plus suivre des cours avec des gens dites de mon espèce. Sauf si vous me trouvez une solution, je pense que cela ne sera pas possible monsieur, je m'en excuse et envers toi avant tout Erïka.

C'est vrai que je me demandais bien comment j'allais aire pour pouvoir venir ici pour contrôler mon pouvoir alors que j'avais tellement de choses à faire en dehors de ma mutation, je suis un homme avant tout, un homme qui a un travail, des amis aussi... Enfin un Homme.

Erïka avait refermé avec grand soin le pot de crème glacé, écoutant d’une oreille attentive les paroles échangées entre Duncan et le professeur. La jeune fille se crispa, bien malgré elle, et fit preuves de grands efforts pour ne pas lancer son ustensile à la tête de cet homme et de le déposer sagement sur la table. Mettant la reconnaissance qu’elle avait envers Duncan pour l’avoir conduite ici, loin de ces malfrats, de côté, l’adolescente l’observa, repassant lentement chacun des mots qu’il avait prononcés. Plongée dans un grand mutisme, elle se contenta de poser ses mains sur la table, fixant ses mains d’une pâleur pratiquement anormale, ses doigts longs et fins au bout desquels se trouvaient de longs ongles acérés, mais légèrement négligés, peints d’un vernis de couleur carmine, s’écaillant peu à peu avec le temps. Elle ne pouvait pas croire que des gens pouvaient encore et toujours respecter des promesses. En fait, cela devrait plutôt l’encourager et lui rappeler qu’il existait toujours, en ce bas monde, des gens honnêtes, mais ce n’était guère le cas pour l’instant présent. Ce qui la choquait surtout était le fait qu’il respectait des engagements fait à une personne décédée pour qui il ne semblait avoir aucune considération. Elle se retenait bien de lui faire savoir ce qu’elle pensait réellement. Cependant, c’était ardu que de se contenir alors qu’elle souhaitait exploser. Le pire, dans tout cela, était qu’il croyait que la vie parmi les humains était si simple. Pas pour elle. N’avait-il pas vue ses hommes tenter de la tuer ? Elle savait trop de choses sur eux, sur des crimes atroces qu’ils avaient commis. Elle pouvait faire voler en éclat la toile de mensonges qui leur servait de couverture afin de rétablir, une bonne fois pour toute, la vérité. Pourquoi ne pas le faire ? Cela restait un mystère.

Charles Xavier comprenait bien la situation dans lequel devait se trouver Duncan, à ce moment présent. Si bien intégré dans la société, il ne souhaitait probablement pas quitter le confort de sa vie pour vivre dans un institut, parmi des individus qu’il ne connaissait guère. Cependant, il ne lui fermait pas la porte au nez. Si ce jeune homme souhaitait obtenir de l’aide de sa part, il lui offrirait, homme généreux qu’il était. Pour l’instant, il ne semblait avoir en sa possession le temps nécessaire pour accomplir toutes les tâches qui lui incombait, en plus d’exercer le don qu’il possédait.

-« Je comprends parfaitement que tu ailles d’autres occupations et que tu ne puisses pas te joindre à nous pour le moment. Je ne t’obligerais pas à nous rejoindre, mais si quelque chose venait à se produire, que tu perdrais la maitrise de ton pouvoir, tu peux toujours me rejoindre, n’importe quand. »

Le professeur attrapa une carte, dans la poche gauche de son veston et n’hésita pas à la tendre à l’homme lui faisant face. Il pourra avoir tout le loisir de réfléchir, à tête posée, à sa proposition d’intégrer l’institut. Lorsqu’il se sentira prêt, il pourra l’appeler, ou même, se rendre ici dans le but d’avoir une nouvelle discussion. Ils pourraient également discuter des capacités de Duncan. Jusqu’à présent, il n’avait pas invoqué la nature de son pouvoir, ayant entendu une partie de la conversation des deux jeunes gens. Il savait à quel genre de pouvoir il avait à faire. Il ne fallait guère croire à tort que le professeur écoutait aux portes. Avec le silence régnant dans cette partie de l’institut, il lui avait été aisé d’entendre leurs voix provenant de la cuisine.

Le silence s’installa de nouveau dans la vaste pièce, mais fut de courte durée. Erïka sortie soudainement de son mutisme, plongeant ses iris azurés dans ceux de Duncan. Elle ne pouvait pas s’empêcher de répliquer, de lui faire comprendre que sa manière de pensée était totalement ridicule. Que le professeur soit présent ou non, elle s’en fichait. De toute manière, elle était habituée aux représailles, ayant connu bien pire lors des dernières années passées aux côtés de sa génitrice et de sa communauté de cinglés. L’adolescente laissa glisser avec douceur sa main gauche sur son avant-bras droit, effleurant cette cicatrice, moins perceptible qu’auparavant, le regard amer. Il ne savait rien d’elle et des raisons qui l’avait poussé à rester à l’institut. Le professeur, lui-même, ne connaissait pas l’entière histoire, à moins de l’avoir lu dans ses pensées.
Les mots qu’Erïka prononça franchir ses lèvres avec douceur. Venant d’elle, c’était tout simplement effrayant, le ton qu’elle avait employé n’étant familier à aucun de ses connaissances. Pourtant, même si elle semblait calme, sa main se crispa, serrant avec force son bras dans lequel étaient gravés les cauchemars du passé. Ce n’était qu’une vulgaire façade, dissimulant la tempête qui faisait rage dans son esprit, dans son cœur, résultant de sa rancœur envers ceux qu’elle aurait dû tuer avant de fuir ce bar. Aurait-elle réussit à tirer en leur direction ? Elle-même ne le savait guère, car, jusqu’à présent, elle n’avait réussi à accomplir une vengeance qu’en songe.

-« Pourquoi t’excuses-tu ? C’est ta vie, fais ce que tu veux. »

Il ne fallut, à la jeune russe, que quelques secondes pour continuer sur sa lancée, cette fois, sur un ton provocateur et acerbe.

-« Après tout, si tu préfères t’arrêter à des promesses stupides, c’est ton choix. Si t’es assez con pour tenir parole face à un enfoiré qui n’est même plus de ce monde, c’est peut-être que t’es plus bête que je le pensais ! »

Erïka se leva d’un coup sec, faisant tomber sa chaise sur le parquet dans un grand fracas. Les deux mains, paumes ouvertes, posées sur la table, le regard ardent, brûlant d’une colère refoulée et difficilement contenue, l’adolescente n’avait pas l’intention de s’arrêter là. Elle n’avait d’yeux que pour cet homme à la petite taille, qui ne connaissait rien d’elle, rien de sa vie, et qui ne pouvait comprendre les raisons de sa venue à l’institut. S’il pensait que c’était simple de vivre en société, il se trompait. Que ce soit pour un mutant ou un simple être humain, rien n’était facile.

-« Tu te trompes en pensant qu’humains et mutants peuvent vivre ensemble ! C’est loin d’être facile, pouvoir ou non ! C’est pas parce que je peux facilement dissimuler mon pouvoir que c’est forcément plus simple ! Tu sais pas ce que ça fait de passer tes journées à entendre les gens mentir pour ne pas décevoir les autres ou bien pour cacher leurs conneries ! La raison de ma venue ici te concerne pas alors je te conseille vivement de te mêler de tes affaires, c’est clair ?! »

Sur le coup, sans réfléchir, elle avait empoigné Duncan par le col, le soulevant légèrement de la chaise où il prenait place, quelques secondes plus tôt. Elle devait se calmer, laisser retomber sa colère, mais n’y arrivait pas. Encore et toujours, elle était incomprise des autres. Ce n’était pas pour autant qu’elle allait jouer la victime. Si personne ne pouvait comprendre, eh bien, qu’il en soit ainsi ! Elle n’avait pas besoin de l’approbation, de la compassion et de la compréhension d’autrui. La solitude était un allier de fer, ne pouvait la trahir. Le silence était la clé car, il ne pouvait lui mentir.

Le professeur se devait d’intervenir, à présent. Lui qui avait cru, lors de bref minutes, qu’Erïka avait enfin un ami avec qui elle discutait calmement, voyait cette illusion disparaitre bien rapidement. Décidemment, elle devait apprendre à gérer ses émotions, car cela devenait de plus en plus problématique. Restant calme, il tenta de l’apaiser avec ses paroles. S’il n’avait plus le choix, si la situation s’aggravait, il n’hésiterait pas à pénétrer son esprit pour l’aider à maitriser cette fourbe colère bouillant toujours en elle.

-« Erïka, calme-toi. Ça ne sert à rien de t’énerver, tu le sais bien. Tu ne peux pas bondir, toutes griffes dehors, sur chaque individu qui possédera un point de vue différent du tien ou qui dira quelque chose qui ne te plait pas. »

Erïka ne quittait pas Duncan des yeux. Il avait beau lui avoir sauvé à vie, cette partie de la soirée était mise de côté, pour l’instant. La discussion présente n’avait aucun lien avec les derniers événements. Ce n’était pas parce qu’il l’avait menée loin du pub pour la protégée qu’elle se devait maintenant se comporter tel un gentil petit chaton inoffensif. Erïka était une panthère solitaire, farouche et difficilement domptable si on ne la connaissait guère. Duncan était en train de l’apprendre en cet instant…

-« Pourquoi t’excuses-tu ? C’est ta vie, fais ce que tu veux. Après tout, si tu préfères t’arrêter à des promesses stupides, c’est ton choix. Si t’es assez con pour tenir parole face à un enfoiré qui n’est même plus de ce monde, c’est peut-être que t’es plus bête que je le pensais ! Tu te trompes en pensant qu’humains et mutants peuvent vivre ensemble ! C’est loin d’être facile, pouvoir ou non ! C’est pas parce que je peux facilement dissimuler mon pouvoir que c’est forcément plus simple ! Tu sais pas ce que ça fait de passer tes journées à entendre les gens mentir pour ne pas décevoir les autres ou bien pour cacher leurs conneries ! La raison de ma venue ici te concerne pas alors je te conseille vivement de te mêler de tes affaires, c’est clair ?! »

Erïka avait raison, pourquoi je m'accrochais à une promesse fait à un abruti que je n'aimais pas vraiment enfin il restait mon père et j'étais un homme de parole... Y'a pas à dire, on dirait vraiment ma mère quand elle me disait de pas devenir comme mon père, un bon à rien et surtout de rester loin du royaume de la lutte théâtralisée. Vivre ensemble avec le humains, pourtant, ça semblait facile je parle pour moi, elle pourrait aussi mais elle ne pouvait pas à première vue, peut-être à cause des hommes du bar... Me mêler de mes affaires?! De toutes les façons, on parle des mensonges des gens mais l'ingratitude, c'est le pire fléau qui soit, j'aurais pensé qu'elle ne s'énerve pas, c'était loupé, elle est vraiment pas facile à vivre comme fille. Enfin je préférais ne pas lui répondre et de la laisser faire, autant qu'elle se passe les nerfs sur moi, personne en souffrira, et prendre des coups.. on va dire que j'y suis habitué avec mon métier.

« Erïka, calme-toi. Ça ne sert à rien de t’énerver, tu le sais bien. Tu ne peux pas bondir, toutes griffes dehors, sur chaque individu qui possédera un point de vue différent du tien ou qui dira quelque chose qui ne te plait pas. »

Ne vous inquiétez pas professeur, c'est pas grave, et je l'ai bien cherché. Je vais réfléchir à votre proposition et je vous tiendrai au courant. Merci pour le thé Erïka et pour m'avoir montré cet endroit, et je m'excuse sincèrement pour mes propos. Je vous souhaite une bonne soirée en espérant vous revoir à moins que vous aillez quelque chose à ajouter.

Erïka bouillait de colère ainsi que de haine. Son cœur avait été affecté par les ténèbres émanant des humains malveillants qu’elle avait côtoyés que trop longtemps. Encore maintenant, ces ombres vipérines ne lâchaient prise, l’emprisonnant de ces ronces nocives. Elle ne pouvait contrôler cette impulsivité. C’était plus fort qu’elle, lorsque la jeune fille avait la terrible envie de sauter à la gorge d’un quelconque individu, elle le faisait réellement. Parfois, elle arrivait à réfréner ces envies dévastatrices qui prenaient possession de son corps. En ce moment, elle songeait à laisser tomber l’argumentation avec Duncan. Elle était épuisée, ce qui ne faisait que renforcer ce côté agressif qui l’habitait.

-« Ne vous inquiétez pas professeur, c'est pas grave, et je l'ai bien cherché. Je vais réfléchir à votre proposition et je vous tiendrai au courant. Merci pour le thé Erïka et pour m'avoir montré cet endroit, et je m'excuse sincèrement pour mes propos. Je vous souhaite une bonne soirée en espérant vous revoir à moins que vous ailliez quelque chose à ajouter. »

Desserrant sa prise sur le vêtement de l’homme, elle le laissa tomber sur sa chaise. Elle baissa les yeux vers la table, ses prunelles azurées ne quittant le meuble de bois. Pendant quelques secondes, elle fut comme dans un état second, sa colère s’évaporant momentanément de son esprit embrumé. Cette rancœur qu’elle gardait au fond de son cœur, Erïka la projetait sur les autres. Ce n’était probablement pas pour le mieux, mais elle s’en fichait. La jeune fille laissa un murmure franchir ses lèvres. Un souffle provenant d’une adolescente épuisée, autant physiquement que psychologiquement, ayant besoin de se remettre les idées en place.

-« J’en ai marre… »

Erïka attrapa son sac de sport, prêtant à peine attention au professeur qui la toisait, sans un mot. Ce dernier savait bien que le calme était de retour, mais que la tempête ne tarderait à faire rage si jamais quelqu’un d’autre décidait de jouer avec les nerfs de la mutante. Quelque chose n’allait pas, ce soir. Il devra avoir une petite discussion avec elle, mais pas pour l’instant. En ce moment, elle avait besoin de repos, ce que le professeur consentait à lui offrir sans la moindre hésitation. Elle sera moins sauvage une fois que Morphée l’aura aidé à récupérer. Duncan ne semblait point affecté par la situation présente. Il tenait tête à Erïka, ce qui ne se voyait pas tous les jours. Habituellement, les étudiants à qui elle faisait face évitaient de répliquer ainsi ou le faisaient avec une lueur d’hésitation dans le regard. Quelques rares têtes fortes en venaient aux mains, lorsqu’ils n’utilisaient pas leurs pouvoirs. Quoi qu’il en soit, Erïka Miraslova était une adolescente difficile, grandement affectée par les blessures du passé, même si elle n’en laissait rien paraitre.

-« Arrête de t’excuser et assume tes propos au lieu de jouer le mouton, comme tous le monde. Franchement, tu vaux mieux que ça. »

La jeune fille avait adressé ses propos à Duncan, lui laissant voir le fond de sa pensée. Elle détestait le fait qu’il se rabaissait à présenter des excuses pour quelque chose qu’il pensait. Qu’il pense ce qu’il désirait, mais qu’il assume sa manière d’être et de réfléchir. Elle avait l’impression de revoir ces gens, dans la rue, qu’elle peut entendre, que ce soit sur la terrasse d’un centre de restauration, dans l’autobus ou bien dans le parc. Peu importe l’endroit, elle en avait écouté des conversations, sans nécessairement désirer y porter une quelconque attention. Ce n’était guère la première fois qu’elle entendait des gens revenir sur leurs paroles ou s’excuser pour ce qu’ils pensent réellement, pour des raisons bien stupides, la majorité du temps. D’autres préféraient mentir pour cacher ce en quoi ils croient réellement, chose qui avait le don de l’enrager. Les individus de cette société n’osaient plus élever la voix, de peur d’être hors du lot, d’être considéré comme différent et de subir les moqueries ainsi que les rejets. Alors, ils préféraient tous suivre l’opinion générale, sans poser de questions. Erïka, elle, trouvera toujours le moyen pour provoquer les gens et leur extirpé la vérité.

Elle ne rajouta rien d’autre, se contenta de sortir de la cuisine et de se diriger vers sa chambre, laissant le professeur en compagnie de ce cher catcheur. L’instituteur songea qu’il était dans l’intérêt de tous d’avoir l’occasion de profiter d’une bonne nuit de sommeil. Il comprenait bien que Duncan devait retourner à son domicile, à sa vie parmi les humains. Il pourra toujours se joindre à eux s’il le désir et s’il se sent prêt. Il était donc temps de conclure cette conversation, en espérant que la soudaine crise de colère d’Erïka n’a pas donné une mauvaise image de l’institut à l’homme.

-« Pardonnez le comportement d’Erïka. Elle a tendance à s’emporter rapidement. Sa logique n’est pas toujours simple à suivre, mais elle reste tout de même une gentille jeune fille. Laissez-moi vous raccompagnez à l’entrée principale de l’institut. »

Sur ces mots, Charles se dirigea vers l’entrée, en compagnie de Duncan, s’assurant qu’ainsi il ne pourrait se perdre dans les couloirs du manoir. Il ne tarda pas à lui indiquer les grandes portes principales de l’établissement, lui souhaitant de passé une belle soirée. La journée semblait avoir été épuisante pour tout le monde. Si le professeur avait songé, un seul instant, à s’introduire dans l’esprit de Duncan ainsi que dans celui de son élève, il aurait probablement pu y découvrir bien des choses sur la soirée qu’ils avaient passés, dans ce pub, avec ces hommes et cette fille étrange qui avait su s’incruster dans le combat mener par Erïka.

D’ailleurs, parlant de cette adolescente agressive, elle s’était barricadée dans sa chambre, ne voulant qu’une seule chose : la paix pour les prochaines heures. Jetant son sac dans un coin de la pièce, se débarrassant de ses chaussures et de ses vêtements qu’elle troqua contre un pyjama confortable. Attrapant son Ipod, elle le posa à sa place habituelle, c’est-à-dire, sur le socle de sa radio, destiné à recevoir ce petit appareil. Elle fit jouer une chanson qui avait le don de la calmer alors qu’elle se blottissait dans ses couvertures après avoir plongé la pièce dans les ténèbres, rien qu’en pressant un simple interrupteur. Elle ne tarda pas à tomber dans les bras de Morphée, écoutant la douce musique qui l’aidait à plonger dans ce sommeil réparateur.

« Si jamais le ciel tombe,
L’essentiel c’est de se rappeler de ceux et celles
Qui auront montré sang et cernes pour nous aider. »