Le professeur s'avança lentement pour passer devant son ami qu'il remercia d'un signe de la tête. Il leva les yeux vers la foule, et comme de lui même un silence respectueux s'imposa à tous. Chacun connaissait le professeur Xavier, de près ou de loin, mais toujours en termes élogieux, et tous nourrissaient un certain respect pour cette personnalité au grand cœur. Il commença alors son discours, et sa voix atteignit toutes les personnes présentes, et ses mots leur allèrent droit au cœur.

- Tout d'abord bonsoir à tous et à toutes. Chacun me connait par la présentation de mon ami, ou part d'autres moyens, pourtant au delà de tout ce que l'on peut déclarer sur moi, et au delà de toutes vos pensées. Je suis un étranger, comme nous le sommes tous.
Nous avons tous un jour été seul, différent, mis au ban. Et c'est pour que plus personne ne soit ainsi rejeté qu'est réalisé cet évènement. Non en l'honneur des surdoués, ni même en l'honneur de mon institut et de ses élèves. Il est en l'honneur de tous les étrangers du monde. Il est en l'honneur de toutes ses âmes esseulées. Il est en l'honneur du lien qui rassemble les différents.
Vous verrez ici, autour des vous, des personnes qui vous paraîtront familières et d'autres qui vous sembleront singulières, et je vous demande un instant de vous demander jusqu'à quel point vous connaissez vos proches, et jusqu'à quel point vous ne connaissez pas ceux qui vous sont étrangers. Et quand cela sera fait, j’espère que vous saurez ouvrir votre âme à ce que vous ne connaissez, à ce que vous ne comprenez peut être pas. Car au delà du fossé qui sépare deux êtres, il demeure un lien qui peut être créé. Et c'est ce lien qui fait la différence entre force et faiblesse, entre joie et tristesse, entre solitude et partage.
Et ce soir, je vous demande d'accepter le présent offert par ce spectacle, je vous demande de partager.

Il salua, et pendant quelques secondes personne n'osa faire un geste. Puis les premiers applaudissements se firent entendre, suivit ensuite par beaucoup d'autres, et avant même le spectacle un tonnerre d'applaudissements saluait les mots du professeur. Après un court instant, il descendit du ring pour laisser place au spectacle.

Grifter avait été impressionné par l'étonnante facilité avec laquelle le public avait été conquis par le discours du professeur Xavier, cela sans qu'il ne fasse l'usage de son pouvoir. Il avait apprécié les mots du créateur de l'institut, mais il se demandait à quel point tout ce qu'il livrait était un rêve inaccessible. Il savait bien qu'au delà de ses paroles, il parlait surtout des mutants, forcés de se cacher ou de se battre. Les efforts des X-men et de leur créateur était louable, cependant, aux yeux de beaucoup, ils étaient vain. Mais si personne ne mène le combat, alors il n'y aura jamais d'espoir de changement. Grifter aussi menait un combat, bien qu'il ait choisi de travailler pour le SHIELD, l'avenir des sur-humains ne pouvaient être laissé entre les mains d'une équipe d'utopiste, aussi plein de bons sentiments puissent-ils être, leurs actions étaient louables certes, mais pas acceptables. Les combats entre sur-humains avaient été, et seront toujours source de catastrophe, que certains parmi eux cherchent en fin de compte la paix.

Si l'agent était là ce soir, c'est simplement qu'il voulait surveiller les évènements. Les déplacements du professeur étaient constamment surveillés par le SHIELD, mais cette fois, nombre de ses élèves allaient le suivre dans son sillage, et un trop grands nombres de mutants rassemblés était un risque certain. Il était donc présent dans les tribunes, au milieu de la masse, en sachant pertinemment que d'autres agents y étaient aussi, en observateur, comme lui. Pourtant, malgré son rôle passif, il avait fait en sorte d'introduire son équipement. Les armes avaient été transporté en pièces détachées dans différentes parties du sac, et le foulard était noué autour de sa ceinture, à l'abri des regards.

Il attendait donc la suite de la soirée, rassemblant ses deux armes avec lenteur et précaution, ajoutant une pièce ou une autre à chaque fois qu'il faisait semblant de fouiller dans ses affaires. Pas de balle cette fois, il n'utiliserait que ses décharges d'énergie si jamais un problème devait se manifester. Mais il espérait que tout se passerait sans encombre.
Cela dit, il en doutait.

Suite tout ce qui venait de se produire, ces derniers jours, dans la vie d’Erïka, la jeune mutante avait passé beaucoup de temps à réfléchir. Elle se posait des questions sur son passé, revoyait encore et encore les mêmes scènes de ses derniers affrontements et changeait constamment d’avis quant à se confier à quelqu’un. Elle n’avait pas ce qu’elle pourrait qualifier « d’amis » à l’institut. C’était plutôt des connaissances. Elle n’avait jamais osé s’approcher des autres. Cela aurait pu être de la timidité, mais c’était plutôt parce qu’elle était une jeune fille farouche, incapable de faire confiance à quiconque. Elle avait songé, à plusieurs reprises, à rencontrer Charles Xavier à son bureau, mais toutes les fois, elle changeait d’avis, se disant que ce n’était que du passé et qu’il fallait oublier. Cependant, était-il possible d’oublier qu’un homme avait été tué par ses poursuivants ? Le professeur avait dû avoir vent de toute cette histoire. Elle avait lu les journaux, vu les bulletins télévisés, ce qui devait également être son cas. Si elle se confiait, au lieu de garder ça pour elle, peut-être bien qu’elle cesserait de ressasser tout cela ?
Enfin, le professeur était trop occupé pour l’écouter. C’était le fameux spectacle de catch, qu’il avait organisé pour une raison qu’elle avait oublié. C’était probablement en lien avec l’institut, sinon elle ne serait pas ici. D’ailleurs, elle se demandait bien pourquoi elle était venue voir des combats probablement truqués. La jeune fille, était assise, écoutant en silence le discours du professeur. Elle se fichait bien du blablabla des autres, mais par respect pour Charles Xavier, elle écoutait ces paroles qu’elle avait entendues à maintes reprises, toujours formulées différemment. Une fois le discours terminé, Erïka décida de se lever, question de fumer en paix à l’extérieur. Cependant, son envie disparue bien vite lorsqu’elle vit une vieille femme entrée dans la salle, suivant un groupe de retardataires. Se tenant bien droite, malgré son âge, elle scrutait la salle à la recherche de quelqu’un et cette personne n’était nul autre que la jeune fille. Attrapant son petit sac de sport, qu’elle avait posé sur le banc d’à côté, elle le glissa à son épaule et entreprit de passer devant les personnes déjà assise afin de sortir de la rangée. Si tout se passait bien jusqu’à présent, elle finit par trébucher sur un sac qui trainait au sol, renversant une petite partie de son contenue au sol. Le bruit du métal touchant le sol attira son attention, mais la jeune fille ne s’en soucia pas très longtemps. L’un des morceaux alla rouler plus loin, devant elle, au bout de la rangée, trois sièges plus loin. Ce morceau de métal très particulier l’intrigua, lui rappelant quelque chose sans pouvoir mettre le doigt dessus. Quoi qu’il en soit, Erïka toisa quelques instants le propriétaire du sac d’un regard dédaigneux avant de continuer son chemin. Si, n’ayant pas pu se rattraper à temps à un dossier de banc, elle aurait chuté au sol, cet individu aurait eu bien plus qu’un simple regard.

Erïka continua son chemin, donnant un léger coup de pied sur le bout de métal qu’elle fit rouler plus lion avant de le ramasser. Elle était réellement intriguée par la forme cylindrique, rappelant le canon d’une arme. Que prévoyait-il faire avec ce truc ? Elle pouvait tout aussi bien se tromper, cela pouvait être… un truc servant à autre chose. Quoi qu’il en soit, la jeune fille alla rejoindre grand-maman McGowen, qui l’attendait dans les escaliers. Au passage, elle laissa tomber le cylindre sur un banc libre. Elle devait se tromper, ce n’était probablement qu’un truc sans importance. Enlacée par la vieille femme, la jeune fille se crispa légèrement lorsqu’elle prononça son nom.

-Rosalye, je t’ai cherchée partout ! Pardonne-moi pour mon retard, ce chauffeur d’autobus roulait à la vitesse d’un escargot !
-Babushka, ne m’appelle pas « Rosalye », c’est Erïka.

Elle avait beau lui dire et lui redire, sa grand-mère, qu’elle appelait Babushka, en russe, ne changera jamais. Soupirant, Erïka sourit à la vieille femme en mettant fin à l’étreinte. Le spectacle allait bientôt débuter et il restait de moins en moins de sièges libres, comblés par les retardataires qui semblaient avoir fait exprès d’éviter les discours des organisateurs. Alors que sa grand-mère prenait place sur l’un des bancs libres près de l’endroit où elles se tenaient, Erïka jeta un regard à l’homme au sac qui trainait. Avant de s'emparer de nouveau du machin de métal. Devrait-elle lui rendre ?

Grifter se fichait totalement du match. Il n'avait pas beaucoup de passions dans la vie, et le catch n'en faisait pas partie. Il appréhendait surtout le moment ou des anonymes auraient la chance de monter sur le ring, car parmi eux se trouveraient des mutants. Mais il avait pour l'instant un problème plus immédiat à régler. Une jeune fille blonde venait de lui subtiliser le canon d'une de ses armes, si l'action aurait pu être anodine dans une autre circonstance, elle le gênait d'autant plus du fait qu'elle avait visiblement volontairement éloigné l'objet de lui, sans parler de n'avoir pas eu le moindre mot d'excuse, et bien au contraire, elle l'avait toisé avec dédain. Grifteur n'aimait pas grand chose dans la vie, peut être même pas la vie elle même, il avait grandi aigri, exécuté des travaux qui l'avaient aigri, et était aujourd'hui un agent du SHIELD aigri. Mais parmi toutes ces choses, l'une d'entre elle se plaça en tête à cet instant, les adolescents. L’irresponsabilité de ses pré-adultes était une chose qui l'agaçait au plus au point.
Il termina d'assembler son arme rapidement avant de se lever. Il s'approcha de la jeune fille, sans chercher à masquer son arrivé. Elle était visiblement en compagnie d'une parente, mais cela ne le dissuada en aucun cas, bien au contraire, peut être qu'elle saurait faire preuve d'un peu plus de respect en la présence d'une ainée de sa famille. Il s'arrêta devant elle, et d'un geste vif et précis, lui prit le canon des mains sans prévenir. Il la toisa de toute sa hauteur, braquant ses yeux bleus dans les siens.

- Je crois que vous avez omis de me rendre ceci. Sur ce...

Il se retourna, commençant à retourner à sa place.

La nuit était tombée depuis un moment déjà et les prédateurs nocturnes de la ville avaient quittés leur antre pour rassasier la faim qui les tenaillait, parfois depuis l'aube. Qu'ils s'agisse des chauve-souris fureteuses, des chats de gouttières impitoyables ou des gracieux rapaces de nuit, les ruelles sombres de New York devinrent le théâtre de chasses silencieuses et mortelles, des chasses qui visaient principalement les rongeurs, mais aussi parfois quelques pigeons imprudents...

Mais parmi tous ces prédateurs de la nuit, il en existait un que de si petites proies n’intéressaient pas vraiment, un chasseur qui avait une patte dans le monde sauvage, et un pied dans le monde civilisé comme si la Nature n'avait pas su décider où était sa place...

Cette créature singulière, ce monstre d'écailles déambulait dans l'ombre des bâtiments, avec pour seules armes ses crocs, ses griffes, ainsi qu'un téléphone portable trouvé la veille -et qui ne tarderait sans doute pas à être bloqué- et un billet de 20 dollars.

Ouvrant la porte d'une maison qu'il savait abandonné, le monstre se réfugia à l'intérieur, referma derrière lui et se tapit dans l'ombre, aux aguets. Il ne restait plus qu'à attendre que la proie arrive, si elle n'était pas en retard...

Un bon sens du timing, une planification parfaite et une certaine patience, voilà ce qui caractérisait la chasse à la...

"_Pizza ! lança une voix de l'autre côté de la porte après que quelques coups y ait retentit.

Pour toute réponse, Scum entrouvrit la porte pour demander :

"_Vous y avez mis la dose ?
_Pepperonni, chèvre et triple portion d'anchois, comme demandé euh.. Monsieur. répondit le livreur, quelque peu inquiété par la voix sifflante et l'attitude de son client. Ça fera...
_Gardes la monnaie !" l'interrompit le mutant en faisant rapidement tomber son billet par l'ouverture de la porte.
Un vrai billet qu'il avait trouvé dans la rue. Ce n'était pas si rare mais suffisamment pour que Scum marque l'occasion en commandant lui-même son repas.

"_Et fait glisser la pizza dans l'interstice, je suis allergique à la.. lumière des... Lampadaires ! Ça me file un urticaire terrible. ajouta Scum, pas convaincu le moins du monde par sa propre excuse.
_Eh bien euh.. D'accord." répondit le livreur, s'exécutant. La pizza avait à peine plongée dans l'ombre qu'elle lui fut arrachée des mains, et le jeune humain sursauta. L'instant d'après, la porte lui claqua au nez et il ramassa le billet à terre avant de s'en retourner à sa motocyclette de livraison et de quitter les lieux. Roulant plus vite que le voulait la législation, mais bien moins que ne l'aurait voulu son instinct de conservation, le jeune homme se jura qu'il ne s'y reprendrait plus à aller livrer dans ces quartiers sales...



Quelques minutes plus tard, Scum ressortit de la maison, carton à la main et recommença à errer dans les rues, à la recherche d'un coin pour manger. Oui, car manger une pizza qu'il avait commandée lui-même était une victoire en soi pour le mutant, mais s'il pouvait en plus trouver un paysage à contempler, une radio à écouter depuis une fenêtre, il pourrait considérer cette soirée comme totalement réussie !

Le mutant parcourut ainsi plusieurs rues crasseuses, désertes et pleines de bâtiments en sale état quand il aperçut une vitrine dans laquelle étaient empilées une poignée de téléviseurs bas de gamme. La vitrine était brisée, et c'était un miracle que son contenu y soit encore présent...
Néanmoins cela permettait d'entendre parfaitement le son sortant des téléviseurs et Scum vint s'asseoir pour en profiter un peu, et qui sait peut-être qu'il verrait la grande lézarde de la Statue passer dans un bulletin d'information, bien que cela ne serait certainement pas dans de bonnes circonstances...

C'est ainsi que Scum entendit parler de cet événement qu'il avait pu voir sur des affiches plus tôt. Il n'avait pas vraiment fait attention aux bouts de papier collés aux murs, mais il se souvenait avoir été intrigué par la présence d'un homme en fauteuil roulant sur une affiche présentant des match de catch...

Et à ce propos..

- Tout d'abord bonsoir à tous et à toutes. Chacun me connait par la présentation de mon ami, ou part d'autres moyens, pourtant au delà de tout ce que l'on peut déclarer sur moi, et au delà de toutes vos pensées. Je suis un étranger, comme nous le sommes tous.
Nous avons tous un jour été seul, différent, mis au ban. Et c'est pour que plus personne ne soit ainsi rejeté qu'est réalisé cet évènement. Non en l'honneur des surdoués, ni même en l'honneur de mon institut et de ses élèves. Il est en l'honneur de tous les étrangers du monde. Il est en l'honneur de toutes ses âmes esseulées. Il est en l'honneur du lien qui rassemble les différents.
Vous verrez ici, autour des vous, des personnes qui vous paraîtront familières et d'autres qui vous sembleront singulières, et je vous demande un instant de vous demander jusqu'à quel point vous connaissez vos proches, et jusqu'à quel point vous ne connaissez pas ceux qui vous sont étrangers. Et quand cela sera fait, j’espère que vous saurez ouvrir votre âme à ce que vous ne connaissez, à ce que vous ne comprenez peut être pas. Car au delà du fossé qui sépare deux êtres, il demeure un lien qui peut être créé. Et c'est ce lien qui fait la différence entre force et faiblesse, entre joie et tristesse, entre solitude et partage.
Et ce soir, je vous demande d'accepter le présent offert par ce spectacle, je vous demande de partager.

Le mutant aux écailles se sentit particulièrement touché par le discours du professeur, et aussi tout spécialement concerné. Ce professeur sur son fauteuil, que pouvait-il vouloir dire quand il parlait d'étranger ? Scum ne pensait pas que les handicapés puissent avoir besoin d'un tel engagement pour leurs différences, de même que les surdoués dont l'homme chauve semblait parler.
En fait ceux à qui ce message correspondait le mieux était forcés de se cacher dans les égouts en ce moment même. Est-ce que ce Professeur Xavier venait vraiment de passer un message implicite en faveur des mutants ?


*Oooh... C'est beau. Peut-être que ce gala vaut la peine de se déplacer au final...*

Mais pour ça il faudrait se faire discret, ne serait-ce que pour apprécier le spectacle depuis l'extérieur, à travers une fenêtre, ce qui s'avérerait d'ailleurs plus contraignant que d'essayer de pénétrer à l'intérieur du bâtiment. Et pour ce faire, il n'y avait que peu de solutions : passer par les égouts et espérer trouver un passage suffisamment grand pour le laisser passer dans le bâtiment, utiliser les conduits d'aération en espérant qu'eux aussi soient suffisamment spacieux pour accueillir son corps écailleux ou se faire passer pour un humain.
Un humain déguisé.
Déguisé en monstre.
En monstre catcheur.

*Les catcheurs aiment les costumes et l'extravagance. Je crois que mon costume est d'une extravagance rare* pensa Scum avec un étrange ricanement sifflé.

Et alors que le premier match de professionnels commençait, le mutant plongea prestement avec sa pizza dans la bouche d'égout la plus proche et se dirigea vers la salle Steven Grant Rogers. Il ne pouvait évidemment espérer y arriver avant la fin du match, mais une bonne partie du chemin fut engloutie -de même que la pizza- alors que Dilan Mortaigne et True Man échangeaient les coups et Scum finit par arriver durant l'après-match, aux abords de la salle qu'il prit prudemment le temps d'inspecter.

Il y avait encore foule à l'entrée, ce que c'était agaçant, et de la sécurité, tellement de sécurité. Des fenêtres, il y en avait, haut-placées. Des conduits d'aération ? Il faudrait se rapprocher. Dans tous les cas le mutant n'avait pas vraiment d'autre choix que de réduire la distance qui le séparait des humains.

*Quelle misère...* pensa Scum, tandis qu'il approchait furtivement des murs de la salle, refermant la bouche d'égout qu'il avait emprunté derrière lui.

Adam apparu dans un coin du gymnase, à l'abri des regards. Il portait un long manteau d'un gris sombre, dont la capuche était remonté sur sa tête, masquant sa chevelure, et une partie de son visage par la même occasion. Dissimulé par ce vêtements, il avait sur lui ses nombreux couteaux de lancés, et cette fois, son wakisashi aussi était présent. Il alla s'installer en retrait, pour pouvoir observer sans que personne ne vienne l'ennuyer. Ainsi, légèrement à l’écart et avec son air sinistre, très peu de gens auraient l'idée idiote de venir l'aborder. Il posa le sabre sur ses genoux, sans le dissimuler, les autres spectateurs étant assez nombreux pour cela.

C'était sa première mission comme Soldier. Ces quelques jours, il les avait passé en compagnie de L'Intendant, qui, malgré leur proximité durant tout ce temps, ne s'était jamais trahi sur la nature de son don ou sur son nom. Il était resté un inconnu, et Adam se doutait bien qu'il le resterait encore longtemps. Néanmoins, il avait pu apprendre de ses conseils, car il n'avait jamais vu d'égal à L'Intendant en matière de combat, mis à part sa propre mère qui lui avait tout appris.
Il était ici pour observer les mutants, et si des problèmes éclataient, il était libre d'agir comme bon lui semblait. Ce lieu était un test, même si L'Intendant ne lui avait pas dit. Si jamais les choses dégénéraient, il devrait apprendre, observer les dons des différents mutants, les retenir, puis réfléchir aux moyens de les contrer avec ses propres capacités. Il ne pouvait plus agir comme si tout lui était possible, il l'avait bien compris désormais. Aussi resta-il calme, observant les évènements.

Il réfléchissait aux paroles du professeur Xavier, dont L'Intendant lui avait parlé. Si l'idée saugrenu de fuir à son institut lui avait traverser l'esprit un court instant - et uniquement dans le but de nuire à L'Intendant -, ce discours ne faisait que faire écho aux propos de celui qui était venu le chercher. Il ne partageait pas la même vision que cet utopiste. Les humains ne sauraient pas faire la différence entre mauvais et bon mutants, mais avant des années de traques et de meurtres. Les mutants devaient rester dans l'ombre du monde, et patienter, attendre le bon moment, et si jamais, un jour, il trouvait un moyen de se faire accepter, il pourrait agir.
Pour L'Intendant, ce moyen passait par le projet Soldier, mais à cela, Adam n'y croyait pas non plus. Il savait que ce projet appartenait en partie au gouvernement.

Il se demanda alors, quel moyen pourrait permettre, un jour, de réunir mutants et humains. En quelle solution croyait-il ? Et la réponse s'imposa d'elle même à son esprit, froide et cruel.

Il n'y croyait pas.

La veille le jeune homme faisait son entrée à l'institut. L'avant veille, il ignorait qu'il était un mutant. On lui avait promit des réponses, qu'on lui révèlerait quel était cette mystérieuse mutation qui ne s'était pourtant jamais manifestée. En fait Kurt ignorait jusqu'à l'existence des mutants deux jours auparavant, alors comment aurait-il put comprendre ce qu'impliquait le fait d'en être un.
Mais au lieu de réponses, au lieu des tests qu'ils lui furent annoncés, une voix dans sa tête lui dit de se rendre à une sorte de gala, que ça l'aiderait un peu à comprendre, et que seulement le lendemain il aurait les réponses à ses questions.

Kurt était frustré tout au long du trajet en taxi, frustré et en colère. Il hésitait à faire demi-tour, à récupérer ses affaires et quitter ce palace qu'était l'institut. Mais quand on a vécu dans la misère il est difficile au fond de se résoudre à fuir un tel lieu. Il avait put y prendre un bain chaud, dormir dans un vrai lit, avec un matelas si confortable que toutes les petites tentions dans son dos s'étaient évanouies. Puis les vêtements propres avaient leur charme également.
Toutes ces réflexions, ces hésitations, firent qu'il arriva devant le lieu où se déroulait le fameux événement bien vite, si vite que sa décision n'était pas encore prise.

Payant le taxi du peu d'argent qu'il possédait, il pénétra dans le bâtiment, surpris de voir tant de monde. Qu'était-ce donc comme meeting ? Du catch ? On lui demandait de signer un papier de décharge pour du catch ? Il signa, faisant à peine attention à ce que disait la personne qui lui tendait la feuille, ignorant donc l'aspect facultatif de la chose. Puis, s'avançant dans la foule il se rapprocha du ring pour essayer de mieux comprendre. Ce fut là que le vieil infirme qui était venu le chercher la veille s'exprima.

"Partager quoi ? Des bleus et des coups en pleine tronche ? J'cromprends mieux pourquoi il est en fauteuil papy...."

Il avait craché ces mots pour lui même, à voix basse, mais pas suffisamment basse. Autour de lui il entendit des soupirs, un homme toussota dans son dos en murmurant "crétin". Kurt dut se contenir, soupirer lourdement en serrant les poings pour ne pas déclencher une esclandre. Se faire remarquer alors qu'il était toujours dans le flou total quant à sa propre situation, ce serait stupide.
Il préféra s'éloigner du ring pour aller trouver quelque chose à boire, priant pour qu'il y ait au moins du punch alcoolisé.

Jack avait décidé de faire discret-cette fois-ci, il s'était mis dans sa tenue de civil, il n'avait pas l'intention de tuer ce jour-ci, après tout comme lui avaient dit ses maîtres, chasseur certes, mais toujours humains. Il enfila un T-shirt noir et un jean assez serré, pour jeter par-dessus ses épaules une sorte d'habits à capuchon, il enfila ses bras dans les manches en secouant un peu histoire que ses mains ne soient pas trop voyante, il enfila d'ailleurs des gants marron foncé ou les doigts sortaient à l'extrémité. Il enfila le capuchon qui masqua le haut de son visage et remonta un masque-faciale jusqu'au nez ne laissant finalement que les yeux apparaitre dans la pénombre de sa capuche sombre. Il se mit à marcher dans les rues de New-York en gardant son capuchon et son masque-faciale, il y avait bien du monde dans cette ville aujourd'hui, plus vers cette salle de spectacle surtout, il devait y avoir un évènement ou quelque chose du genre, il valait mieux aller jeter un coup d'oeil, il regarda le tract qui avaient circulé dans la-ville, institut Xavier, cela lui paraissait louche, il en avait vaguement entendu parler dans la-ville de la bouche de personne un peu bizarre mais-sans plus, des doutes s'installèrent dans son esprit, par conséquent il décida d'entrer voir ce qui pouvait diablement s'y passer, avec de la chance il pourrait trouver de futur proie potentiel.

Après quelques minutes de marche, Jack atteint la salle, il mit un peu de temps pour y entrer, de manière assez furtive de préférence il valait mieux se faire assez petit avec son accoutrement de tueur à gage visage caché, non c'était une forte exagération, mais il est-vrais qu'un homme qui laisse seulement ses yeux visiblentcela peut prêter à la suspicion, sans pour autant être dangereux, mais en tout cas Jack faisait de son mieux pour se fondre dans la masse. Il chercha à droite et à gauche un endroit ou s'installer, n'en voyant pas au premier coup d'oeil, il commença à marcher un peu dans l'a zone, il remarqua une sorte de ring, allons bon des combats de catch. Pourquoi pas pensait-il vite fait, mais bon il n'y avait rien de transcendant, mais il y avait quelque chose de louche, comme si les gens ici présents n'étaient pas tous normale, Jack commençait à se demander s'il n'y avait pas de nombreux mutants dans les parages, sans le savoir il avait-raison, mais bon avec toute cette foule, il allait avoir du mal à-les différencier, normalement il observait en hauteur, dans l'ombre ou bien les gens plus à l'écarts ou qui avaient un comportement différent, ne serait-ce qu'infime.
Il approcha d'un vendeur ambulant, en effet le problème est que Jack n'avait toujours rien avalé depuis un moment et la faim commença à méchamment le tirailler, son estomac n'arrêtait pas de faire une cacaphonie infernal. Dans la foulée il attrapa le vendeur au vol, il lui-pris deux hot-dogs taille extra et déposa un billet dans la poche avant du vendeur en lui disant de garder la monnaie, en voyant le billet de vingt dollars il remercia l'homme en capuchon. Plus loin le vendeur continua de vendre ses hot-dogs, puis il croisa un collègue quelques instants plus tard, il s'approcha, « Hé mec, t'as-vus se-type là-bas ? Il est grave louche avec sa capuche et son masque sur la gueule » lança le premier en pointant Jack du doigt, l'autre lui répondit « Qui ça lui ? Ha non, il est sympa attend, il m'a laissé plus de quinze dollars de pourboires, je suis content moi ». La discussion continua quelques instants, l'autre vendeur sceptique sur Jack avec sa tenue bizarre.

Jack quand-à lui, il décida d'aller s'installer, il avait déjà avalé ses deux hot-dogs en deux bouchées chacun, il avait faim pardi, il allait les avaler ses hot-dogs. Il chercha de nouveau une place, il esquiva avec facilitée les bousculades. Il trouva enfin une place, une chaise libre parmi plusieurs, il pris celle qui était le plus prêt-de lui, il s'installât à côté d'un jeune homme avec des cheveux roux, afin de ne pas le déranger, il ramena un peu son vêtement vers lui, afin qu'il n'empiète pas sur l'espace vital du garçon. Il aperçut un homme tout aussi étrange que lui d'ailleurs, si Jack avait gardé son masque accroché à sa taille, caché dans une sacoche qui était elle-même caché par son long habit noir à capuchon. Ses yeux rouges et vert regardaient tout le monde, mais il garda un oeil sur cet homme qui se faisait tout de même bien discret, mais-vus son accoutrement, il n'était pas de son clan du tout, il avait l'air bizarre, il prononça entre ses dents.

- Un peu louche celui-là, quoi que, avec ma tenue je ne suis pas mieux placé.

Kurtis Olligan reprit le micro en fin de match et ajouta:



[HRP] Scum est également autorisé à poster avant le premier post de combat. Pour les combats, les participants peuvent poster n'importe quand par rapport à l'ordre établi pour l'évènement mais ils se doivent de respecter l'ordre pour le combat qui sera: Kim (PNJ) -> Duncan -> Ben (PNJ) -> Scum (Alias Dracio l'Eventreur). A savoir que si Scum ne veut pas prendre part au combat, il est autorisé bien entendu. Vous restez libre de vos choix et actions. [/HRP]

Une silhouette court dans la rue. Elle doit courir depuis un bon moment, elle ne court pas très vite en fait. Des cuissards moulant, dévoilant le galbe laiteux de jambes qu’elle ne doit pas faire bronzer souvent, des souliers de courses, un débardeur mauve, assorti à… ses cheveux. Des petits boutons d’écouteurs dans ses oreilles changent de l’habituel casque énormissime, mais avouons que pour courir il n’est pas des plus pratique. Sur son bras droit est attaché un bandeau dans lequel est inséré un ipod de couleur verte. Ah tiens, ce soir c’est le vert qui est sorti ? Donc musique entraînante, techno, house, ses remix préférer et bien sûr, toujours des chansons de rock, mais cette fois-ci on parle plus de rock alternatif et éléctronique, du rock urbain. Donc, voilà une jeune adulte avec un ipod vert, qui vient de courir. Mais pourquoi au juste ? Ah oui, sûrement cet évènement, humoristiquement appelé « catch me i'm different », car il s’agit d’un tournoi de catch. Elle regarde derrière elle, à gauche, à droite, avant de rentrer sa tête par l’entrebâillement, de la porte et de faire suivre son corps. Une dame se présenta à elle, l’avertit que le spectacle était déjà commencé, mais qu’il n’était pas trop tard pour s’inscrire.

Elle prit à peine le temps de lire la décharge qu’elle signa pour pouvoir accéder au tournoi amateur style libre, en fin de soirée. La dame lui dit que son adversaire serait une femme aussi, à peu près même taille et même poids. Non mais je m’en fout, de toutes façons, je vais lui faire savoir que je sais me battre. Ca fait un moment que je ne me suis pas trouvé un dojo pour pratiquer un peu, mais c’est comme faire du vélo, une fois que tu sais en faire tu sauras toujours en faire. Si c’est pas vrai ce que je dis, vous pouvez vous la fermez parce que je viens de m’embarquer dans un tournoi sans avoir pratiquer depuis des mois.

La salle est presque pleine, trouver une place libre est quasiment impossible. Je finis par me coincer entre deux enfants surexcités, que des mères manquant cruellement de sommeil tentent vainement de calmer. Inconfortable, coincée, je me demandais pourquoi j’étais venue… Ah oui, juste la mention du professeur Charles Xavier sur une affiche agrafée à un poteau. L’institut Charles Xavier en fait, c’était marqué l’institut en gros, alors je n’ai pas pu le manquer. N’empêche que j’aurais vraiment dû arriver en avance, là c’est vraiment la galère. Je ne peux pas rester ici toute la soirée, je vais finir par leur arracher la tête à ces petits cr*** (NON Kiara, tu ne sacres pas, c’est vulgaire).

Ah mais je suis en retard moi !! Je viens de me rendre compte que les combats son déjà commencés. C’est marrant, je ressens chaque échappé comme un coup de basse dans mes tripes. Ca résonne !! Je rigole en regardant les matchs, rien de plus hilarant que des hommes avec trop de muscles se taper dessus. Et se sauter dessus. Niahaha.

J’ai juste hâte de pouvoir me battre… Me battre, enfin. Pouvoir sentir la force brute, sentir l’adrénaline courir dans mes veines, me dépasser. Sentir l’excitation du combat, mais un combat à arme égale pour une fois, pas un triste combat de ruelle où je sais que mon adversaire n’a aucune chance contre moi. La petite blonde. Celle du bar. Elle voulait l’avoir. Elle se mit à prier pour pouvoir régler ses comptes avec elle, s’en était devenu une obsession. Incapable de penser à autre chose, de figurer comment l’oublier. J’avais un choix à faire ce soir-là. Aider, ou regarder.

J’ai aider, maintenant j’en ai marre, fini les bons sentiments. Ils n’auront pas fait long feu… J’espère pouvoir trouver ma place, mais pour l’instant je sais qu’elle m’attends sur le ring, face à une opposante quelconque, que je vais réduire en bouillie quelconque. Un sourire sadique s’épanouit sur mes lèvres.

Chanson du moment :

Scum était en train de réfléchir consciencieusement à la façon dont il allait s'y prendre pour pénétrer dans la salle de sport lorsqu'un jeune homme l'interpella, le faisant sursauter au point d'en laisser tomber son carton de pizza.

*Miséricorde ! Je suis repéré. On laisse tomber la discrétion, on va passer aux entourloupes*

Le mutant écailleux sentit la panique le prendre un moment. Il avait toujours fait en sorte que les humains le voient le moins possible, et bien qu'il lui arrivait parfois de se montrer délibérément lorsque cela était nécessaire il n'avait vraiment pas l'habitude d'être pris de court ainsi... Heureusement qu'il avait cette histoire de costume de catch pour l'occasion, histoire qu'il s'apprêtait à délivrer au jeune homme lorsque celui-ci se mit à lui parler comme à un ami :

"Hep Marc ! Tu es prêt pour tout à l'heure, c'est bientôt à nous, on va écraser les Bristish Boys hein?! Tu regardes quoi? Tu cherches à faire une entrée qui déchire par les conduits? Allez, on va faire une entrée normale, même si je sais que tu n'aimes pas trop. Je t'attend à l'intérieur mon vieux."

*Marc... ? Donc je m'appelle Marc. C'est chouette, ça simplifie les choses*

Scum hocha la tête, rentrant ainsi dans son personnage et suivit le catcheur. Celui-ci était parti dans les vestiaires, sans doute pour se changer et le mutant préféra aller rôder ailleurs en attendant, après tout, son costume à lui était déjà prêt...

Durant son errance il croisa deux autres humains, de gros gabarits, dont l'un était apparemment déguisé en homme-taureau.
En homme taureau pourpre.

*Les costumes et l'extravagance... Je m'étais pas trompé* pensa Scum.

"Ha Marc. dit celui des catcheurs qui n'était pas costumé. On commençait à attendre. Duncan est bientôt prêt ? Ce serait dommage que tu sois sans coéquipier ce soir, pour nous affronter."

Donc ces types étaient leurs adversaires du soir, les British Boys et ce Duncan était son coéquipier... Très bien, il faudrait s'en souvenir...

Scum hocha la tête et désigna les vestiaires du pouce. Il essayait de parler le moins possible, d'abord parce que sa voix mi-grondante, mi-sifflante n'avait sans doute pas grand chose à voir avec celle de ce Marc qu'il incarnait, et ensuite car s'il l'ouvrait trop, quelqu'un finirait par remarquer que c'était bien une bouche et pas un bête élément de costume...

"Tu as encore modifié ton costume, remarqua le taureau pourpre. Je ne sais pas combien tu en as dans tes placards, mais tu devrais faire comme moi et te fixer une bonne fois pour toute. En tout cas, celui là est particulièrement réussi."

Pour toute réponse, Scum fit une petite révérence de remerciement, puis Duncan arriva à son tour, échangeant quelques politesses de lutteur avec ses adversaires du soir. Une musique se fit bientôt entendre, et en tendant l'oreille Scum reconnut les vivats d'une foule et se rendit compte qu'ils se trouvaient en fait dans le couloir menant à la salle de sport proprement dite, au centre de laquelle se trouverait le ring...

"Ça va être à vous les gars, dit le grand sans costume. On vous rejoint dans une minute et ce sera le lâcher des fauves, urh urh"

A l'appel de ses titres, Duncan s'élança sur scène, de son pas maintes fois répété, prenant la pose et tapant dans les mains tendues du public qui se pressait contre les barrières. Scum alla pour le talonner mais lorsqu'il se trouva sur la scène, devant l'immensité du public il eut un mouvement de recul et commença à se recroqueviller lorsque les effets pyrotechniques censés l'accueillir résonnèrent à ses oreilles et éblouirent ses grands yeux globuleux. Incertain, le mutant prit une position quadrupède et commença à arpenter la scène, de gauche puis de droite, avisant l'allée qui devait le mener au ring avec méfiance...

L'intensité des spots, les effets de fumée agressaient ses yeux et il dut refermer les membranes translucides pour les protéger. Le mutant hésita un moment avant de s'engager dans l'allée. Il ne pouvait pas rester là, mais il ne voulait pas se trouver trop près de cette foule d'humains qui tendaient les bras pour le toucher, et ne cessaient de brailler. Scum détestait le bruit des foules humaines, leur agitation mais commença tout de même à avancer, doucement... Une patte après l'autre, se décalant parfois sur la gauche ou la droite pour éviter le contact avec le public, se prenant parfois à claquer des mâchoires quand une main le frôlait...

Et les gens continuait de crier, riaient même parfois. Est-ce qu'ils se moquaient de lui et de son apparence, de son attitude ? Où est-ce que c'était simplement sa "mise en scène" qui leur plaisait ? Scum ne prit pas vraiment le temps d'y réfléchir et finit par atteindre le ring qu'il escalada, pour aller se trouver au centre, non loin de l'arbitre et de Duncan et se rendit vite compte qu'il s'y sentait encore plus pris au piège...

Le ring était sous la lumière constante des spots et au centre de toute l'attention. Scum avait beau faire le tour de la salle du regard, il ne voyait que la foule qui le regardait et hurlait, ce qui le mettait grandement mal à l'aise.

*Raaah... Je vais devenir cinglé ici. Ce plan était naze. Misère... Bon pas de panique, j'ai qu'à me focaliser sur un point fixe, un truc stable et immobile... Hrg, mais y a rien de stable et immobile ici !*

Incapable de se concentrer correctement, le mutant rugit de frustration et s'accroupit, fermant les yeux pour reprendre ses esprits... Il n'avait pas remarqué l'arrivée de ses adversaires, et en fait, ne faisait pas attention à grand chose autour de lui. Il sentit tout de même le silence retomber à un moment, puis le son caractéristique de la cloche de début de match lui fit rouvrir les yeux...

*Oh misère.. Ça commence*

Scum observait le match, se tenant gentiment en dehors du ring, dans un coin, comme le voulaient apparemment les règles...

Son équipier du soir semblait ne pas s'en sortir trop mal avec le taureau, et le mutant écailleux mit ce temps à profit pour reprendre son souffle, se calmer et s'acclimater tant bien que mal à tout ce vacarme...

Puis à un moment, l'équipier de l'homme-taureau intervint, envoyant valser Duncan qui se releva et se dirigea vers Scum.

*Donc si j'ai bien compris, pour donner le droit à son équipier d'intervenir, il faut lui taper dans la main...*

Fort de ce savoir, Scum voulut tendre la main vers Duncan mais celui-ci fut happé par son adversaire qui l'envoya au tapis d'une façon assez... Originale.

Et puis après il.. Euh...

*Mais ils jouent à quoi là ?* s'interrogea Scum devant l'étrangeté de la prise.

Voyant son coéquipier en difficulté, et la foule en délire qui braillait, huait, scandait des noms de scènes, Scum se décala le long du ring pour aller lui toucher la main, prenant garde de rester en dehors, au cas où cela aurait son importance...

Il tapa plusieurs fois dans la main de Duncan, mais l'arbitre se mettait lui aussi à crier des choses que Scum ne comprenait pas. L'humain en blanc et noir gesticulait, montrant apparemment le coin du ring. Le mutant commença à siffler, frustré et en colère de ne pas comprendre et de devoir supporter cette agitation. Fort heureusement, un coup d’œil sur le taureau pourpre qui s'était replacé en dehors du ring lui fit comprendre qu'il fallait, en plus de toucher la main de son équipier, garder l'autre posée sur le coin du ring.

*Oh misère... Ce sport n'a ni queue ni tête* pensa Scum en tendant le bras pour attraper son coin de ring, gardant l'autre main sur Duncan.

Puis, après s'être assuré qu'il n'y avait plus d'objection, Scum attrapa le dénommé Ben et le souleva à bout de bras, avec un effort assez minime.

*Bon, c'est du spectacle qu'il leur faut, alors c'est du spectacle que je vais essayer de leur donner*

Fléchissant les genoux, Scum fit un bond -assez impressionnant pour quelqu'un qui portait un poids sur ses épaules- qu'il accompagna d'une vrille à en donner le tournis à celui qu'il soulevait. Puis au moment de redescendre, il éjecta l'humain avec violence, droit dans les cordes.

Tourneboulé, l'humain rebondit et sans faire attention, bouscula Scum qui -à peine retombé sur ses pattes- rebondit à son tour contre les cordes derrière lui. Levant les deux pattes postérieures, il poussa brutalement l'humain avant de glisser sur le sol, l'envoyant cette fois par dessus les cordes.

Se relevant, le mutant se campa au centre du ring et déploya ses bras, rugissant à l'encontre de ses adversaires, mais aussi de la foule qui continuait son vacarme.

Au moins le combat lui permettait-il de se concentrer et de garder l'esprit clair, et Scum se prit à espérer qu'un de ces humains viennent à sa rencontre...

Grifter n'était pas intéressé par le catch et à vrai dire, il pensait passer une très mauvaise soirée à perdre son temps au lieu de faire son travail. Mais toutes ces pensées s'envolèrent quand les combattants arrivèrent. Ne cachant pas sa surprise, il se leva d'un bond pour mieux apercevoir l'un des combattants.

* Le mutant des égouts ! *

Il ne comprenait pas pourquoi un mutant qui avait l'air de tenir autant à son territoire qu'à sa discrétion était allé se fourrer dans un nid d'humain, mais visiblement il semblait plutôt bien s'en sortir.

* Jusqu'à quand ? * pensa l'agent du SHIELD, présentant que l’apparition de se mutant n'était que le prémisse d'une soirée qui promettait d'être finalement très mouvementé.

Il regarda le match avec bien plus d’intérêt cette fois. Mettant son masque sur son nez afin de vérifier les données enregistrés sur le mutant quand à sa grande surprise, c'est sur son coéquipier que s'afficha le plus de donner. Duncan McElligott était un mutant enregistré dans la base de donnée du SHIELD et répertorié comme " intégré" à l'humanité.

* Tout va de travers, les mutants n'étaient pas sensé être sur le ring... *

Quand une personne s'approcha de lui. Il tourna la tête, comprenant qu'on l'avait sans doute prit pour une personne désireuse de catcher.

Adam avait bien changé en à peine quelques semaines. Avant, il aurait d'abord chercher à s'amuser durant un évènement pareil, trouver des personnes à voler, voir même participer aux combats amateurs. Mais aujourd'hui, il ne faisait qu'observer, tentant d'identifier qui était un mutant des simples humains. Mais l'exercice était au dessus de ses capacités d'analyse, néanmoins, après les informations obtenus sur l'institut Xavier, il avait pu repérer des groupes d'élèves, et par conséquent, de mutants. Mais les professeurs, les vrais menaces, restaient difficile à percevoir. Mis à part le télépathe chauve.

Le combat était visiblement de qualité à en juger par les mouvements fluides et les cries des spectateurs, néanmoins, il lui arrivait de percevoir parfois les mouvements inappropriés et les manœuvres pour éviter les blessures. A force se prendre de véritable coup en entrainement face à L'Intendant, il avait commencé à apprendre, néanmoins il n'arrivait pas à tout distinguer. Cela dit, le catcheur jouant un monstre était diablement efficace dans son rôle, presque trop. La façon avec laquelle il avait éjecté son adversaire n'avait rien de semblable avec les différents échanges, mis à part ses petites précautions afin de ne pas tuer le pauvre homme qu'il ballotait, il était difficile de croire que lui même était un catcheur professionnel.
Adam n'avait jamais eu l'occasion de voir de tels mutants, possédant des mutations aussi marquante, mais il savait que cela existait, néanmoins, il ne pouvait en être certain. Il allait encore patienter un peu.