Le temps des fêtes approchait à grand pas et l’institut semblait plus chaleureux que jamais, même à cette heure tardive. Bientôt, bon nombre de résidents regagneront leur famille pour célébrer Noël. Cette année, pour la première fois depuis qu’elle résidait à l’institut, Erïka avait une véritable famille pour fêter tout ça. Elle avait son père et sa demi-sœur auprès d’elle maintenant. Elle s’était réconciliée avec son jumeau récemment et Bobby semblait être apprécié comme un membre de la famille. Quoi demander de mieux ?

Profitant de ses vacances aux États-Unis, la jeune femme se familiarisait à nouveau avec sa maison. Elle avait beau posséder un condo à Londres, cet endroit n’était rien de plus qu’un logement temporaire. Elle n’aura jamais un attachement sentimental envers un autre endroit que l’institut Xavier. S’y retrouver était pour elle un véritable soulagement, signe qu’elle pouvait abaisser ses défenses, sa méfiance et se sentir en sécurité. Elle était auprès de ses amis, de son amoureux et de son mentor.

D’ailleurs, son mentor semblait être plutôt occupé ces derniers temps. Emma la négligeait et Erïka se sentait obligée de s’entrainer toute seule. En même temps, elle ne pouvait pas lui en vouloir d’être ensevelie sous la paperasse de sa compagnie. Bientôt, elle sera dans la même situation. En attendant, elle profitait de son temps libre pour parfaire son entrainement.

Après avoir bidouillé le système de sécurité de l’ascenseur afin d’accéder au sous-sol, la jeune femme rejoignit la salle où était entreposé les uniformes ainsi que les armes des X-Men. Cette pièce, selon elle, manquait cruellement d’armes à feu. Puisque c’était ce type d’armement qu’elle utilisait lors de ses entrainements – ainsi que pour se protéger dans la vie de tous les jours – elle avait décidé d’amener son propre matériel. Son père lui avait fournis tout ce qu’elle désirait : sniper, pistolet, revolver et mitrailleuse. Il dirigeait une entreprise d’armement militaire, alors autant en profiter. Il ne lui refusait rien ou presque. Elle n’en abusait pas, en général, mais parfois elle devait avouer que ça lui était utile.

Déposant son sac sur une table, la jeune femme se dirigea vers le placard où était rangé son nouvel uniforme d’apprentis X-Men. Emma avait accepté de lui en fournir un comme elle le désirait afin qu’elle se sente plus à l’aise pendant les combats. Une lueur de joie et d’excitation passa dans son regard alors qu’elle retirait ses vêtements afin d’enfiler son nouvel uniforme. Moulant, épousant ses formes et ses mouvements, cet uniforme lui permettait de bouger sans la moindre entrave. Le pantalon était confortable et la ceinture lui permettait de glisser l’étui de son arme à feu, celle qu’elle trainait toujours avec elle. Enfilant sa veste sur son haut sans manche,  Erïka regretta de ne pas avoir pensé à apporter un miroir. Ce serait bien utile en ce moment. Elle se contenta de s’observer, de glisser les mains sur la matière qui composait ses vêtements avant de se chausser de sa nouvelle paire de botte. Cet uniforme était parfait et lui allait à merveille, ce qui ne pouvait que la ravir.

Puisqu’il était tard, Erïka supposait que personne ne descendrait au sous-sol pour les prochaines heures. Elle pouvait donc en profiter pour démonter son arme et la nettoyer entièrement. S’asseyant sur la table, elle se mit à la tâche sans plus tarder. Avant tout, elle retira sa veste, ayant bien trop chaud lorsqu’elle la portait.

Combien de temps avait-elle passée dans le quartier des X-Men ? Elle ne saurait le dire. Par contre, elle savait que très bientôt quelqu’un allait sévèrement la réprimander. L’ascenseur venait tout juste d’ouvrir ses portes pour laisser passer un visiteur nocturne. Avec de la chance, il n’avait probablement rien remarqué de spécial en ce qui concernait le système de sécurité. Elle avait fait en sorte de ne pas laisser de traces de son passage.

Glissant une cartouche de balles dans son Beretta, Erïka resta aussi silencieuse que possible. Avec de la chance, elle n’allait pas se faire repérer. Non, la chance ne pouvait pas être avec elle, en fait. Elle allait forcément se faire coincer. Elle savait que si la personne ne l’entendait pas maintenant, elle allait tout de même être mise au courant de sa présence lorsqu’elle entendra l’ascenseur se mettre en marche. C’était sans parler des caméras. Merde ! Elle se disait bien qu’elle avait oublié de vérifier un truc. Habituellement, c’était son truc de repérer et trafiquer tout ce qui pourrait potentiellement garder une trace de sa présence. Eh bien, trop tard. Autant continuer à faire comme si rien n’était. Attrapant le fusil sniper dernier cri qu’elle avait rangé dans son grand sac, la jeune femme se mis à ajuster la lunette de visée de l’arme. S’il y a bien une chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher, c’était son manque de connaissance en matière d’armement.